L'état des lieux des négociations sur la prolongation du nucléaire était à l'ordre du jour d'un kern ce lundi. La question de la responsabilité d'Engie dans le démantèlement et la gestion des déchets semble enrayer le processus.
La prolongation du nucléaire était au cœur du kern réuni ce lundi. Au programme, un état des lieux présenté par la ministre de l'Énergie et le Premier ministre, tous deux mandatés pour conduire les négociations avec l'exploitant des centrales, Engie, mais l'occasion aussi pour les membres de la majorité de partager leurs craintes quant au déroulement et au contenu des discussions.
Et les craintes sont légion. De l'aveu du coprésident d'Ecolo, Jean-Marc Nollet, "les négociations se passent mal". Selon lui, Engie chercherait à se désengager de ses responsabilités concernant le démantèlement des centrales et la gestion du combustible usé.
Partager le risque
Ces affirmations découlent de l'interprétation faite des récentes communications de l'énergéticien français, qui avait déclaré, suite à la décision du 18 mars dernier de prolonger les deux réacteurs les plus récents du parc, qu'"Engie ne s'engagerait dans un tel projet que dans le cadre d'une approche équilibrée de partage des risques, avec un dispositif réglementaire défini, stable et viable pour l'investissement requis, comprenant également un cadre clair pour le démantèlement et la gestion des déchets nucléaires".
Ce "partage des risques" cacherait-il une volonté de l'exploitant de se dédouaner de sa responsabilité liée à la fin de vie des centrales? C'est du moins la lecture qu'en fait Jean-Marc Nollet et, alors que l'aboutissement des négociations reste attendu pour le mois de juin, cela risque de pousser le gouvernement dans ses derniers retranchements.
En effet, Engie, après avoir répété à maintes reprises que cinq années lui seraient nécessaires pour procéder à une prolongation, est arrivé dans les négociations en position de force. Récemment, l'exploitant a même décidé "unilatéralement" de "rembourser l'intégralité des provisions nucléaires liées au démantèlement d'ici à 2030", coupant ainsi l'herbe sous le pied au projet de loi de la ministre Van der Straeten qui ciblait précisément ce remboursement et prévoyait de renforcer le contrôle exercé par la Commission des provisions nucléaires sur la filiale belge du groupe, Electrabel.