Source : Courrier International

https://www.courrierinternational.com/depeche/l-inde-et-le-pakistan-s-accusent-mutuellement-de-ne-pas-controler-leur-arsenal-nucleaire.afp.com.20250515.doc.46rc8cp.xml

L'Inde et le Pakistan s'accusent de ne pas bien contrôler leur arsenal nucléaire

L'Inde et le Pakistan se sont accusés jeudi de ne pas contrôler suffisamment leurs armes nucléaires, quelques jours à peine après leur confrontation militaire la plus grave des deux dernières décennies.

Srinagar (Inde) (AFP) 
 
Publié le 15/05/2025 à 15:39
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L'Inde et le Pakistan se sont accusés jeudi de ne pas contrôler suffisamment leurs armes nucléaires, quelques jours à peine après leur confrontation militaire la plus grave des deux dernières décennies.

Le ministre indien de la Défense Rajnath Singh a ouvert la polémique en estimant que "l'arsenal nucléaire pakistanais devrait être placé sous la surveillance de l'AIEA" (Agence internationale de l'énergie atomique).

"Est-ce que des armes nucléaires sont sûres lorsqu'elles sont aux mains d'une nation incontrôlable et irresponsable", s'est interrogé M. Singh lors d'une visite au Cachemire indien.

"Si elles doivent s'inquiéter, alors l'AIEA et la communauté internationale devraient le faire au sujet des vols répétés et des incidents liés au trafic impliquant du matériel nucléaire et radioactif en Inde", lui a répondu le Pakistan.

Son ministère des Affaires étrangères a évoqué des incidents survenus selon lui en 2021 "suggérant l'existence d'un marché noir de matériaux sensibles et à double usage en Inde" et a réclamé une "enquête approfondie".

New Delhi n'a pas immédiatement réagi.

L'Inde et le Pakistan ont connu la semaine dernière leur confrontation militaire la plus meurtrière depuis la guerre qu'ils se sont livrée en 1999.

AFP/Archives

La région disputée du Cachemire

Dans la nuit du 6 au 7 mai, l'Inde a tiré des missiles sur des sites pakistanais qui abritaient, selon elle, des membres du groupe jihadiste qu'elle soupçonne d'être l'auteur de l'attaque qui a fait 26 morts le 22 avril à Pahalgam, au Cachemire indien.

Le Pakistan, qui a nié toute responsabilité dans l'attaque, a aussitôt riposté.

 

Cessez-le-feu

Pendant quatre jours, les deux armées ont échangé tirs d'artillerie, frappes de missiles et attaques de drones, nourrissant les vives craintes d'escalade des capitales étrangères.

A la surprise générale, Donald Trump a annoncé samedi un cessez-le-feu immédiat, aussitôt confirmé par les deux belligérants.

Le président américain s'est ensuite félicité d'avoir "empêché" une "mauvaise guerre nucléaire" qui aurait pu faire "des millions" de victimes.

AFP

Le vice-président des "Sages" et ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon (2e d), aux côtés L'ex-président colombien Juan Manuel Santos (3e d), lors d'une conférence de presse à Tokyo, le 15 mai 2025

"Il y a une possibilité que le système international de la sécurité soit entièrement détruit: si l'Inde ou le Pakistan utilise des armes nucléaires", a averti jeudi l'ex-secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Depuis sa conclusion samedi, la trêve est respectée entre les deux pays.

Lors de nouveaux entretiens téléphoniques, leurs généraux ont décidé de la prolonger formellement jusqu'à dimanche, a rapporté jeudi le chef de la diplomatie pakistanaise, Ishaq Dar.

Mais la rhétorique entre les deux capitales rivales reste toujours très agressive.

Jeudi, le ministre indien des Affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishanka, a assuré que son pays ne reprendrait sa participation au traité de partage des eaux de l'Indus tant que le Pakistan ne cessera pas son soutien au "terrorisme transfrontalier".

 


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