Source : La Tribune

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En cas de riposte d'Israël, l'Iran menace d'attaquer des centrales nucléaires israéliennes

Après les attaques iraniennes et les menaces de représailles israéliennes, les regards sont tournés vers les infrastructures nucléaires de l'Iran. Téhéran met ainsi en garde Israël contre toute attaque sur ses sites nucléaires et menace de ciblées celles de Tel Aviv.

Ce jeudi, un haut-responsable militaire iranien a mis en garde Israël contre l'éventualité d'une attaque contre ses sites nucléaires.
Ce jeudi, un haut-responsable militaire iranien a mis en garde Israël contre l'éventualité d'une attaque contre ses sites nucléaires. (Crédits : Reuters)

La situation au Moyen-Orient continue de s'enliser alors que le secrétaire général de l'ONU estime que la région est au bord du « précipice » d'un « conflit régional généralisé ». Ce jeudi, un haut-responsable militaire iranien a mis en garde Israël contre l'éventualité d'une attaque contre ses sites nucléaires, en affirmant que l'Iran était prêt à lancer en représailles de « puissants missiles » sur les installations nucléaires israéliennes.

« Si le régime sioniste veut prendre des mesures contre nos centres et installations nucléaires, il fera certainement face à notre réaction. Pour la contre-attaque, les installations nucléaires du régime seront ciblées avec des armements avancés », a prévenu le général Ahmad Haghtalab, chef de la division de la sécurité nucléaire au sein du Corps des Gardiens de la révolution (CGRI), cité par l'agence officielle Irna.

Il a également précisé que « les centres nucléaires de l'ennemi sioniste » étaient « identifiés » et que Téhéran disposait « des informations nécessaires sur toutes les cibles ». « Les mains sont sur la gâchette pour tirer de puissants missiles pour la destruction totale des cibles déterminées », a-t-il averti. Pour sa part, Israël est considéré comme une puissance nucléaire mais il n'a jamais confirmé ni démenti sa capacité à utiliser l'atome à des fins milita

 

« Le droit de se protéger »

Après l'attaque de l'Iran dans la nuit de samedi à dimanche dernier, Israël a annoncé qu'il se réservait « le droit de se protéger ». Pour rappel, plus de 350 drones et missiles ont été lancés vers le territoire israélien, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol. Des frappes menées en représailles à une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas, en Syrie, le 1er avril, attribuée à Israël.

Lors de l'attaque, l'Iran a notamment fermé ses installations nucléaires, a indiqué lundi le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. Interrogé sur la possibilité d'une frappe de représailles israélienne contre des installations nucléaires iraniennes, le chef de l'AIEA a répondu : « Nous sommes toujours préoccupés par cette possibilité ».

De nouveau mardi, l'armée israélienne a prévenu que l'Iran ne sortirait « pas indemne » de cette attaque. Mais jusqu'ici, Israël n'a donné aucune information sur les moyens, la date et les cibles d'une possible opération. Les sites nucléaires iraniens connus sont notamment situés dans le centre, à Ispahan, Natanz ou Fordo, ainsi que dans la ville portuaire de Bouchehr, où est implantée l'unique centrale nucléaire.

 

Bombardements et services secrets israéliens

Le nucléaire iranien est au centre de l'attention depuis de nombreuses années. En effet, Israël accuse l'Iran - qui dément - de vouloir se doter de la bombe atomique et dit chercher par tous les moyens à l'en empêcher.

En 1981, Israël avait déjà bombardé le réacteur nucléaire d'Osirak, dans l'Irak de Saddam Hussein, malgré l'opposition de Washington. Le pays a également admis, en 2018, avoir lancé un raid aérien ultrasecret onze ans plus tôt contre un réacteur nucléaire dans l'est de la Syrie. Les services secrets israéliens sont aussi accusés par Téhéran d'avoir assassiné deux physiciens nucléaires iraniens en 2010, et d'en avoir enlevé un autre l'année précédente.

Également en 2010, une cyberattaque très sophistiquée via le virus Stuxnet, attribuée par Téhéran à Israël et aux Etats-Unis, avait frappé le programme nucléaire iranien, entraînant une série de pannes dans son parc de centrifugeuses utilisées pour l'enrichissement de l'uranium.

 

Programme nucléaire iranien

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Pourtant, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé dans les années 2000 que l'Iran n'était « pas en quête de la bombe atomique » car « l'islam ne nous permet pas de le faire ». Ce qui n'a pas réussi à convaincre les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux qui estiment que l'expansion continue du programme nucléaire iranien démontre ses visées militaires.

En 2018, l'ex-président Donald Trump a même retiré les Etats-Unis de l'accord international conclu trois ans auparavant et prévoyant des limitations à ce programme. Il a ainsi réimposé de sévères sanctions contre Téhéran. En riposte, l'Iran s'est progressivement affranchi de ses engagements dictés par ce pacte. Les négociations pour le relancer sont actuellement au point mort.

Ce nouveau contexte de tension empire donc la situation. Le général Haghtalab a précisé que l'Iran pourrait revoir sa « doctrine nucléaire » et « les déclarations du passé » qui affirment que son programme nucléaire est développé dans un but civil.

(Avec AFP)


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