Source : Réseau Sortir du nucléaire
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50 ans pour Tricastin, la retraite pour demain
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Communiqué commun Réseau "Sortir du nucléaire" et Stop Tricastin50 ans pour Tricastin, la retraite pour demainEn septembre 2023, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a accordé à EDF l'autorisation lui permettant de prolonger l’exploitation du premier et second réacteur de Tricastin au-delà de 40 ans. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ et Stop Tricastin ont déposé un recours le 19 avril 2024 auprès du Conseil d’État pour contester cette autorisation. Nos associations dénoncent l'irrégularité de la procédure suivie par EDF, et, plus largement, les risques et les coûts associés à la prolongation des réacteurs au-delà de leur durée de vie technique. Une procédure de prolongation inconventionnelleLa quatrième visite décennale (VD4) constitue une étape majeure dans la sûreté nucléaire d'un réacteur en raison des risques induits par la prolongation de la durée de vie des centrales au-delà de leur durée de vie technique [1]. La poursuite de fonctionnement des réacteurs nucléaires au-delà de leur durée de conception initiale est considérée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) comme une « étape significative ». Lors de ces examens de sûreté, EDF effectue des travaux d’ampleur liés à la maîtrise de la conformité et à la réévaluation de sûreté. Ces travaux, pour la période postérieure à 40 années, se chiffrent à plusieurs dizaines voire centaines de milliards d’euros. Insuffisance des prescriptions adoptées pour assurer la sûreté du réacteurPour passer la quatrième visite décennale, plusieurs volets doivent faire l'objet d'études approfondies. EDF doit vérifier la conformité de son installation aux normes de sûreté actuelles, vérifier la maîtrise de son vieillissement, opérer une réévaluation de sûreté, et évaluer les risques extérieurs de la centrale (sismiques, aériens, d'inondation). Malgré ces études, les réacteurs de Tricastin présentent toujours des déficits en matière de sûreté au regard des exigences françaises et internationales appliquées à l’heure actuelle. [2] Tricastin 1 et 2, premiers réacteurs à passer le cap des 40 ansMis en service en 1980, les réacteurs 1 et 2 de Tricastin sont les premiers à avoir été autorisés à poursuivre leur production d'électricité au-delà de 40 ans. C'est une première en France, et potentiellement le début d'une longue série. Rappelons que la stratégie d’EDF au début des années 2000 était basée sur la perspective d’un arrêt définitif des 58 réacteurs au bout de 40 ans de fonctionnement. Il était prévu que cela s'accompagne du renouvellement progressif du parc et la mise en service de réacteurs EPR. Or, aujourd’hui, à cause de la politique anti-renouvelable de ces dernières années, du désastre industriel qu'a été la construction de l'EPR de Flamanville, sous la pression de l'effet falaise (la fermeture quasi simultanée des réacteurs de 900MW), le gouvernement et EDF poussent pour une prolongation des réacteurs jusqu’à 60 ans et au-delà. Les considérations de sûreté n’entrent en aucune façon dans l'élaboration de cette nouvelle stratégie. Contact presse : Lisa Pagani, juriste : 07 62 58 01 23 [1] Sur un plan technique, les centrales nucléaires ont été conçues pour une durée entre 30 ans et 40 ans. Légalement, aucune durée maximale n'est fixée par la loi. Chaque centrale reçoit une autorisation de fonctionnement pour 10 ans. À l'issue de ces 10 années, une visite décennale est organisée pour effectuer des contrôles et confirmer le niveau de sûreté de l'installation.
[2] Voir l'analyse de l'article "50 ans pour Tricastin 1" publié dans la revue 99 du Réseau "Sortir du nucléaire" :
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