Note de facteur à l'article ci-dessous :

il est toujours triste et pitoyable de voir des persones se croyant éclairées se poser en donneurs de leçons : des pronucléaires primaires en quielque sorte !

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Source :Paris Match

https://www.parismatch.com/culture/medias/oliver-stone-confondre-larme-nucleaire-et-lenergie-nucleaire-est-une-erreur-237111

Oliver Stone : « Confondre l’arme nucléaire et l’énergie nucléaire est une erreur »

À 77 ans, Oliver Stone demeure un rebelle.
À 77 ans, Oliver Stone demeure un rebelle. © Sébastien Micke / Paris Match
Fabrice Leclerc
 
 

Avant de retrouver Cannes avec « Lula », le réalisateur anticonformiste se fait l’apôtre de l’énergie nucléaire dans « Nuclear Now », un documentaire diffusé sur Paris Première. Rencontre poil à gratter avec Oliver Stone.

Un rebelle ne rentre pas dans le rang. À 77 ans, Oliver Stone n’est pas homme à s’assagir, lui qui a toujours aimé la controverse et le politiquement incorrect. « Mais aujourd’hui, ce ne serait plus vraiment possible de produire “Platoon”, “Salvador” ou “JFK” au cinéma », déplore-t-il.

Alors, il utilise le documentaire, comme celui sur (et avec) Vladimir Poutine, en 2017, qui était resté en ­travers de la gorge de plus d’un. Avec « Nuclear Now », le voilà de retour pour enquêter, caméra à la main, sur le nucléaire civil, dont il prend l’ardente défense au moment où le réchauffement climatique est un enjeu essentiel pour la survie de l’espèce humaine. Et il pose les bases de son discours : « Pour préserver leur pré carré, les lobbys pétroliers ont bien fait leur boulot et distillé dans l’opinion cette erreur que la plupart des gens font, confondre l’arme nucléaire et l’énergie nucléaire. »

 Je ne suis pas journaliste, je ne fais pas une enquête 

Oliver Stone

Ce qui l’a intrigué à l’origine ? Ce qu’il aime appeler un « anti-­nucléarisme primaire ». Qui trouve selon lui sa source dans le ­projet Manhattan, durant les années 1940, quand Oppenheimer invente la bombe. Hollywood va faire de l’atome un ennemi, des bébêtes radioactives des séries B de science-fiction des années 1960 aux plus récents « Le syndrome chinois » ou « Le mystère Silkwood ».

« Une société qui ne sait pas analyser de manière critique son histoire est une société qui court à sa perte, renchérit Oliver Stone. On s’est servi de cette technologie pour faire peur et terroriser, alors que le nucléaire civil n’utilise pas d’uranium enrichi. »

Zaporijjia est devenu un outil de menace 

Oliver Stone

Sa démonstration, solidement documentée, a le mérite de remettre certaines idées en place. Pourtant, avec Oliver Stone, on est rarement dans la demi-mesure. Le film, et c’est son gros défaut, ne laisse ainsi pratiquement pas la parole aux anti-nucléaires. Ce qui atténue son propos. « Je ne suis pas journaliste, je ne fais pas une enquête, rétorque le cinéaste. Je me pose une question et j’essaie de trouver la meilleure réponse. »

Même chose sur les quelques grandes catastrophes qui ont émaillé l’Histoire, de Tchernobyl à Fukushima, ou le risque actuel sur la centrale de Zaporijjia, en pleine guerre en Ukraine. « C’est justement ce que je dis. Zaporijjia est devenu un outil de menace », affirme celui qui renvoie dos à dos Russes et Ukrainiens dans ce dossier (son film a été tourné avant le conflit).

 Je ne peux rien y faire si les Américains veulent toujours se sentir supérieurs aux autres 

Oliver Stone

Finalement, est-ce que « Nuclear Now » ne serait pas un énième pamphlet anti-establishment, la veine éternelle d’Oliver Stone ? Sûrement, quand on l’écoute évoquer Trump « qui continue de nier l’existence même du réchauffement climatique » ou la CIA, « organisme de ­propagande qui contrôle les États et corrompt les esprits. Un peuple libre ne peut pas et ne doit pas avoir peur de son gouvernement. Mais je ne peux rien y faire si les Américains veulent toujours se sentir supérieurs aux autres ».

Dès lors, on est curieux de découvrir à Cannes son nouveau film, « Lula », encore un documentaire, sur le président brésilien. Du Oliver Stone dans le texte et de la polémique à venir, à n’en pas douter.

 

«Nuclear Now», d’Oliver Stone. Diffusion le 5 mai à 21 heures sur Paris Première.

 
 

 


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