Source : Huffington Post
https://www.huffingtonpost.fr/environnement/article/fessenheim-edf-a-un-nouveau-projet-pres-de-la-centrale-nucleaire-et-ca-concerne-des-metaux-peu-radioactifs_240606.html
ENVIRONNEMENT - Un avenir pour Fessenheim à l’horizon 2031 ? EDF a présenté ce mardi 8 octobre un projet d’usine de recyclage de métaux faiblement radioactifs près de l’ancienne centrale nucléaire du Haut-Rhin, fermée en 2020.
Lors d’une réunion de présentation d’un débat public, qui doit permettre d’amender le projet si des écueils apparaissent, l’ancien exploitant de la centrale a proposé ce projet de « technocentre » dont l’ouverture est projetée dans sept ans.
L’usine refondrait des métaux dits « très faiblement radioactifs » pour les transformer en lingots de fonte ou d’acier utilisables normalement, la partie radioactive partant dans des installations de traitement des déchets nucléaires.
Les métaux très faiblement radioactifs sont essentiellement des gravats, des terres ou des ferrailles issus du démantèlement ou de l’exploitation d’installations nucléaires ou d’industries classiques utilisant des matériaux naturellement radioactifs.
Cette usine supposerait un investissement d’environ 450 millions d’euros et emploierait 200 personnes, selon une présentation faite par Laurent Jarry, directeur du site EDF de Fessenheim.
« L’usine produirait des lingots d’une vingtaine de kilos de métaux conventionnels après un processus de contrôle (...) qui sont voués à toute utilisation », a-t-il détaillé. « On compte nouer des partenariats avec des fondeurs régionaux pour qu’ils transforment ces lingots pour leurs clients. »
Le site, qui occuperait 15 hectares, réutiliserait des bâtiments annexes à la centrale, qui est en train d’être démantelée.
« Il s’agirait d’apporter de l’activité sur le territoire, de créer des emplois à hauteur de 200 environ et de participer à une redynamisation (...) du territoire », a déclaré le président de la commission créée pour ce débat spécifique, Jean-Louis Laure. Celui-ci a reconnu « un certain ressentiment, ou en tout cas une déception pour certains, que la centrale nucléaire ait été arrêtée ».
La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim a entraîné la destruction d’environ 2 000 emplois directs et indirects dans ce territoire rural, à mi-chemin entre Colmar et Mulhouse et frontalier de l’Allemagne.
Un projet de zone d’activités censé compenser ces pertes d’emplois a été fortement revu à la baisse, et la société d’économie mixte censée accompagner sa création a viré au fiasco.
Le projet d’EDF est encore loin d’être gravé dans le marbre : un débat public de quatre mois se tiendra du 10 octobre au 7 février prochain, pour évoquer les enjeux industriels, socio-économiques, sanitaires, environnementaux, etc.
Il faudra ensuite obtenir l’autorisation environnementale et une dérogation au code de la santé publique afin que les lingots produits dans l’usine puissent être utilisés.