Source : La Tribune
https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/acceleration-des-energies-renouvelables-les-communes-a-la-traine-1011887.html
Accélération des énergies renouvelables : les communes à la traîne
Seulement voilà : 18 mois après la promulgation du texte, seul un tiers des communes ont rendu leur copie en renseignant dans le portail dédié lesdites zones d'accélération, selon les données communiquées par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) à quelques journalistes. « Cela représente un peu plus de 10.000 communes et 637.000 zones d'accélération », précise Sophie Mourlon, la directrice de la DGEC, qui se montre néanmoins satisfaite de ce premier élan.
« L'idéal serait que 100% des communes aient renseigné leurs zones d'accélération d'ici le premier semestre 2025 », a-t-elle ajouté, en marge du salon des maires, qui se tient à Paris du mardi 19 au mercredi 21 novembre. Autrement dit, la copie de plus de 20.000 communes est attendue dans un délai d'environ six mois. Malgré l'ampleur du défi, Sophie Mourlon se dit « assez optimiste » dans la mesure où le travail serait largement engagé au sein de nombreuses communes.
Pour l'heure, les élus ont massivement plébiscité l'énergie photovoltaïque. En effet, parmi les zones d'accélération déjà renseignées, plus de 50% visent à accueillir ce type de centrale. Viennent ensuite, la géothermie (16%) et le solaire thermique (13%). À l'inverse, les éoliennes terrestres, très décriées par la droite et l'extrême droite au cours des dernières campagnes électorales, et dont l'acceptabilité est beaucoup plus épineuse, n'ont été plébiscitées que pour 5.000 zones. Cela représente moins de 0,001% de la totalité des zones renseignées à ce jour.
Par ailleurs, la directrice de la DGEC pointe une « limite » concernant « la qualité inégale » de la définition de ces zones. En effet, de nombreuses communes privilégiant les fermes photovoltaïques ont placé l'entièreté de leur territoire en zone d'accélération. Ce qui suppose « un gros travail complémentaire à réaliser pour qualifier plus précisément ces zones », explique-t-elle. À contrario, la définition des zones d'accélération visant à accueillir des éoliennes sont de plus grande qualité.
Il y a un an, Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Triève (Isère) et vice-présidente de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), chargée de la transition écologique, alertait justement sur le manque d'accompagnement des élus.
« Nous sommes pris dans une injonction contradictoire. Les maires sont bien dans le tour de table comme demandé, mais n'ont pas les moyens pour agir. Les communes ne sont pas structurées pour ce genre d'exercice. Elles n'ont pas les cellules d'ingénierie, ni les capacités d'animation du débat public », rapportait-elle.
Or, les communes rurales représentent 88% de l'espace national. Leur implication dans la transition énergétique est donc cruciale à l'heure où la France doit impérativement se muscler dans ce domaine pour tenir ses objectifs climatiques.