Source : Creusot Infos

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LE CREUSOT : La CGT veut que l'Etat fasse couler les intérêts de la France dans le coeur d'Industeel

14/01/2021 17:00
 

La CGT adresse un courrier à sept ministres et aux parlementaires de Saône-et-Loire. «On a besoin que l'Etat mette le nez dedans pour le nucléaire civil et pour la défense», lance Sébastien Gautheron. ACTUALISE
 





Alors que le processus de vente ou de prises de participation est engagé, ainsi que la direction du groupe ArcelorMittal l'a confirmé, les salariés des établissements d'Industeel, que ce soit en Belgique à Charleroi, ou bien en France à Châteauneuf près de Saint-Chamond dans la Loire, ou au Creusot, sont dans l'expectative. Mais la CGT ne veut pas attendre sans rien faire.
«Nos productions, notamment au Creusot, sont stratégiques, puisque nos aciers vont aussi bien au nucléaire civil, qu'aux fabrications militaires et je ne parle pas du futur porte-avions. Donc très clairement il faut que l'Etat mette le nez dedans et s'intéresse à ce qui va se passer. Car si d'aventure ArcelorMittal ne trouve pas de partenaires et continue de ne pas investir, que se passera-t-il d'ici quelques années», demande Sébastien Gautheron, le secrétaire de la CGT.
«On veut clairement que l'Etat dise ce qu'il veut. Il y a besoin de protéger le site du Creusot et ses intérêts qui sont aussi ceux de la France».

La CGT a donc décidé d'adresser un courrier aux parlementaires de Saône-et-Loire, à savoir les Députées Josiane Corneloup et Cécile Untermaier, aux Députés Rémy Rebeyrotte, Benjamin Dirx et Raphaël Gauvain, à la Sénatrice Marie Mercier et aux Sénateurs Jérôme Durain et Fabien Genet.
Un courrier qui est aussi transmis à sept Ministre, dont le Premier Jean Castex, mais aussi Jean-Yves Le Drian, Barbara Pompili, Bruno Le Maire, Agnès Pannier-Runacher, Gérald Darmanin, Elisabeth Borne et Jacquline Gourault.
«Il faut que chacun s'exprime clairement sur le dossier», martèle Sébastien Gautheron.

Alain BOLLERY


Le communiqué national de la CGT (14/01) :

Restructuration d’Industeel, groupe ArcelorMittal :?Ces aciers stratégiques nécessitent l’ingérence des pouvoirs publics.

La direction d’Industeel, filiale du groupe ArcelorMittal, a confirmé en fin d’année qu’un processus a été engagé pour examiner si un actionnariat différent ou un partenariat pourrait renforcer le business. Pour ce processus, ArcelorMittal est assisté par la Deutsche Bank.?Industeel est composé de 7 entreprises dont 3 principaux sites de productions complémentaires en termes de produits et alimenté chacun par des Aciéries électriques indépendantes, à demeure, utilisant comme matière première des ferrailles issues du recyclage.
Il s’agit d’un premier site localisé au Creusot, en Saône et Loire, employant quelques 800 salariés, un second basé à Châteauneuf dans la Loire qui compte environ 300 salariés, tous deux appartenant auparavant au groupe Creusot-Loire. Le centre de recherche des matériaux du Creusot serait lui aussi proposé à la vente.
Le troisième se trouve en Belgique, à Charleroi, avec également un peu plus de 1 200 salariés. Industeel contribue à l’indépendance de notre pays, que ce soit dans les domaines énergétiques (nucléaire, hydroélectrique, ...) ou militaires. A titre d’exemple, le site du Creusot est un fournisseur essentiel et indispensable pour Framatome et sa forge, et donc pour l’avenir de la filière nucléaire. L’entreprise exporte aussi ses produits à l’international et son savoir-faire est reconnu dans le monde entier depuis plusieurs décennies.
Cette expertise est également incontournable pour nos objectifs de transition énergétique, imposée par le réchauffement climatique et l’augmentation des besoins de la population : production de matériaux de qualité pour la géothermie, la production de bio gaz, le stockage de CO2, le solaire de concentration, l’éolien offshore, etc.
Pour garantir son avenir et ses emplois, Industeel a ainsi besoin d’un plan d’investissement conséquent. Si une cession devait avoir lieu, cet engagement doit être garanti par le repreneur.
A défaut, si Industeel devait rester dans le giron du groupe ArcelorMittal, l’Etat doit contraindre ce dernier à investir massivement. La carence en investissements est en effet le résultat de plusieurs années de gestion Mittal, c’est malheureusement ressenti dans tous les sites du groupe, lequel affiche encore cette année sa priorité à la rémunération de l’actionnaire.
Industeel doit conserver son centre de recherche et développement et ses brevets. En cas de cession, le repreneur doit accroitre l’effort d’innovation, sachant de plus qu’Industeel France bénéficie du Crédit Impôt Recherche à hauteur de 2 millions d’euros par an !
L’entreprise doit en outre mieux gérer ses compétences, avec un programme ciblé de recrutements et une réduction de l’intérim, afin de maintenir et développer de manière pérenne son savoir-faire. Or c’est la tangente inverse qui est prise par le groupe Arcelor, avec un plan de 160 suppressions d’emplois sur 2021-2022 !
Sur le plan industriel et environnemental, c’est l’enjeu de la pérennisation et du développement de la filière électrique qui est posé. Les aciéries électriques des sites du Creusot et de Chateauneuf sont un atout pour la valorisation de la filière ferraille et ainsi la mise en place concrète de l’économie circulaire, priorité affichée par le gouvernement. Cet enjeu est clairement identifié dans le comité stratégique de filière « mines et métallurgie »
Aussi, la sous-production engendrée par le potentiel déclin de ces sites serait mécaniquement compensée par un accroissement de production via la filière fonte ainsi que par un accroissement des importations d’acier, engendrant évidemment un accroissement des émissions de CO2 pour répondre à la demande sur ces aciers hauts de gamme.
Ce sont toutes ces exigences que la CGT porte auprès des pouvoirs publics, tout comme le fait la FGTB en Belgique.
La CGT adresse, en ce sens, une lettre ouverte aux élus politiques des territoires concernés,
ainsi qu’au 1er ministre et aux ministères concernés par ces enjeux.

Le courrier aux Ministres et aux Parlementaires (11/01) :
Madame, Monsieur,
Par ce courrier, nous tenons à vous informer, avec solennité et gravité, du projet de cession et vente de l’intégralité des entreprises d’Industeel par le groupe ArcelorMittal.
Ce qui n’était qu’une rumeur, il y a encore quelques semaines-et un écho dans la presse Belge- nous a été confirmé par notre PDG M. Nick et l’échéance est proche.
Industeel est composé de 7 entreprises dont 3 principaux sites de productions complémentaires en termes de produits et alimentés chacun par des Aciéries électriques indépendantes, à demeure, utilisant comme matière première des ferrailles issue du recyclage.
Il s’agit d’un premier site localisé au Creusot, en Saône et Loire, employant quelque 800 salariés, un second basé à Châteauneuf, dans la Loire qui compte environ 300 salariés, tous deux appartenant auparavant au groupe Creusot-Loire.
Un troisième qui se trouve en Belgique à Charleroi avec également un peu plus de 1200 salariés (ex FAFER).
Toutes ces entreprises travaillent également en étroite collaboration avec notre centre de recherche des matériaux du Creusot (CRMC), qui serait lui aussi proposé à la vente, et qui compte une centaine d’Ingénieurs dans la création et le développement de nouveaux alliages pour les domaines, entre autres, du nucléaire, de l’aéronautique, de la pétrochimie, la protection.
Industeel exporte ses produits à l’international et son savoir-faire est reconnu dans le monde entier depuis plusieurs décennies.
Mais cette société contribue également à l’indépendance de notre pays que ce soit dans les domaines énergétiques (nucléaire, hydroélectrique) ou militaires.
Chacune de nos entités est spécialisée dans la production de tôles faiblement à fortement alliées, et se distingue par des capacités dimensionnelles spécifiques à chacun des sites.
Elles sont toutefois complémentaires et interviennent souvent conjointement dans la prise de commande afin de pouvoir honorer l’intégralité du projet de nos clients.
Charleroi produit des tôles d’un poids unitaire pouvant aller jusqu’à 16 Tonnes avec une gamme d’épaisseur de 3 à 120mm, le Creusot est limité à 20 Tonnes avec des produits de 5 à 150 mm, enfin Châteauneuf peut offrir des produits pouvant atteindre 110 Tonnes avec des capacités dimensionnelles de 1,1m d’épaisseur, 4.5 m de largeur et plus de 22 m de long.
Nos produits de niche ont une forte valeur ajoutée et sont destinés :
-à la pétrochimie (appareil sous pression, acier inoxydable…)
-aux raffineries de pétrole (hydrocracker…)
-aux pipelines
-à la cryogénie (cuve de stockage…)
-au forage en mer (plateforme de forage)
-à l'exploitation minière (godets de pelleteuses anti abrasion…)
-à l’installation d’éoliennes offshore
-à la réalisation de moules d’injection plastique pour l'automobile
-à l'armement (cibles de tire)
-à la protection militaire (blindage de véhicules terrestres militaires ou civils, acier à haute résistance mécanique et limite élastique tels que des renforts de coques et structures de sous-marins
-au nucléaire (cuves et autres pièces de centrales, sous-marins et prochain porte avion nucléaire, projet du grand carénage)
-à la mécanique (pièces mécaniques de grande envergure)
-à la chaudronnerie (pièces formées, calottes de cuve…)
 et bon nombre d'autres applications.
Aucun de nos concurrents n’est capable d’avoir une gamme de produits aussi large et diversifiée que la nôtre avec un domaine d’expertise, compétence et certification comme Industeel.
Le chiffre d’affaires d’Industeel a toujours été positif depuis 2010, de l’ordre de 700 millions d’Euros annuel mis à part pour 2020 où les résultats sont quasiment à l’équilibre, pénalisés par un ralentissement ou report des projets industriels de grandes envergures lié à la crise sanitaire, ainsi que par la mise en place de droits de douane américains excessif.
Après avoir trop peu investi durant de nombreuses années, malgré des résultats excédentaires, ArcelorMittal, laisse Industeel dans une voie difficile avec des outils vieillissants et cherche aujourd’hui à le céder.
Bon nombre de nos concurrents étrangers au contraire ont su tirer leur épingle du jeu en investissant massivement durant les années fastes comme, par exemple, NLMK, Salzgitter, Voestalpine, Acroni, Otokumpu ou SSAB par exemple.
Aujourd’hui, Mr Mittal, notre actionnaire, demande même à Industeel de financer ses propres investissements, ce qui n’est pas possible faute de fonds suffisants.
Il est évident que la prise de contrôle d’Arcelor par Mr Mittal a été réalisée grâce à la facilité accordée par certaines banques et que le remboursement de ces engagements financiers est effectué avec la trésorerie des entreprises acquises. Evident également que même avec d’excellents résultats financiers Mr Mittal a préféré favoriser ses actionnaires, ou faire de nouvelles acquisitions dans des domaines hors sidérurgie que d’investir dans ses usines.
Il est vraiment regrettable qu’une société comme la nôtre ait été ponctionnée si longtemps sans contrôle, engendrant une véritable fuite des capitaux français et la destruction programmée de nos outils industriels.
Industeel est pourtant un élément majeur qui contribue à la transition énergétique imposée par le réchauffement climatique et l’augmentation des besoins de la population avec la production de matériaux de qualité pour la géothermie, la production de bio gaz, le stockage de CO2 sous terrain, le solaire à concentration, des crémaillères de bateaux installant des éoliennes en mer.
La situation n'est guère plus avantageuse dans les autres entreprises françaises détenues par Mr Mittal, telles que Fos sur Mer ou Dunkerque, où le diagnostic est scrupuleusement identique. Nous sommes quelque peu circonspects et préoccupés par leur avenir au même titre que le nôtre.
 Qu’ArcelorMittal réussisse à céder Industeel ou pas, nos exigences sont les suivantes :
1.    Certains de nos marchés sont stratégiques, touchent à la souveraineté de notre pays. Nous pensons notamment aux centrales nucléaires qui doivent faire l’objet d’une remise à niveau. Nous pensons au prochain porte-avion et sous-marins nucléaire. En conséquence, si Industeel était cédé, il ne pourrait l’être qu’à un industriel crédible et sérieux, avec toutes les garanties sur sa solidité financière et son engagement à garantir l’indépendance énergétique et militaire de la France.
2.    Industeel a besoin d’un plan d’investissement conséquent. Le repreneur, ou à défaut ArcelorMittal, doit présenter un plan d’investissement important pour redonner à Industeel sa pleine compétitivité.
3.    Industeel a besoin de conserver son centre de recherche et développement et ses brevets. En cas de cession, nous serons vigilants à ce que le repreneur maintienne l’effort d’innovation d’Industeel, qui bénéficie soit dit en passant du Crédit Impôt Recherche à hauteur de 2 millions d’euros par an.
4.    Industeel doit mieux gérer ses compétences avec des recrutements ciblés et une réduction de l’intérim afin de maintenir et développer de manière pérenne son savoir-faire.
C’est au regard de ces 4 exigences que nous vous demandons, tout comme nos homologues belges le réclament auprès de leurs pouvoirs publics, de contrôler ce projet de cession d’Industeel, ou d’interférer dans la stratégie du groupe ArcelorMittal si Industeel reste dans son giron.
De notre côté, nous exigeons auprès de la direction générale d’Industeel et du groupe ArcelorMittal :
•    Une transparence sur les discussions en cours avec les repreneurs potentiels ;
•    Une étude détaillée du projet du ou des repreneurs par un expert, afin de nous aider à juger le(s) projet(s) au regard de nos 4 exigences ;
•    La mise en place immédiate d’une commission spéciale mixant des représentants du personnel belges et français pour être informé régulièrement des discussions avec le(s) repreneur(s) potentiel(s) (avec des conditions de confidentialité ad hoc)
 La disparition de notre entreprise constituerait un coup terrible et inacceptable porté à l'indépendance militaire et énergétique de notre nation.
L’enjeu environnemental est également de mise. Si Industeel venait à disparaitre, les mouvements d’approvisionnement transcontinentaux seraient accrus avec des émissions de carbone en nette hausse.
Notre filière électrique (fours électriques) est plus respectueuse de l’environnement que la filière fonte et ses hauts fourneaux, utilisant du charbon comme combustible. Notre appareil industriel est un atout pour la valorisation de la filière ferraille et donc la mise en place concrète de l’économie circulaire, priorité affichée par le gouvernement. La sous- production engendrée par le potentiel déclin de nos entreprises serait, en effet, immédiatement compensée par un accroissement de production via la filière fonte, engendrant mécaniquement un accroissement des émissions de CO2.
Ainsi, par ce courrier, nous tenons à nous adresser aux élu(e)s que vous êtes de façon à vous informer et à vous alerter mais également à en appeler à vos responsabilités pour ne pas revivre ce qui s'est produit à Florange et Gandrange (groupe ArcelorMittal) il y a quelques années et qui est encore bien présent dans la mémoire des français. Les commissions d’enquête sur la sidérurgie de 2013 à l’Assemblée nationale et de 2019 au Sénat sont venues confirmer notre analyse et enjeux de développement pour la filière acier.
Pour ce qui la concerne, la CGT est résolue à faire connaître la réalité de la situation et à user des moyens d’action nécessaires pour éviter ce qui serait un drame social, stratégique et économique.
Nous ne doutons pas que vous saurez mettre en œuvre au plus vite tous les moyens en votre pouvoir et dans vos compétences pour prendre les dispositions appropriées.
Face à la courbe du chômage qui ne cesse de progresser, la disparition des derniers bastions de notre industrie locale serait vécue comme une véritable catastrophe. Soyez assurés que pour notre part, les salariés, leurs familles et les populations pourront compter sur notre détermination à ne pas se résigner.
Dans l'attente de vous lire et restant à votre disposition pour de plus amples informations sur ce dossier, nous vous remercions par avance de l’intérêt que vous accorderez à notre démarche.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.


Le communiqué de la CGT (11/01)

Restructuration d’Industeel, groupe ArcelorMittal : ces aciers stratégiques nécessitent l’ingérence des pouvoirs publics.

La direction d’Industeel, filiale du groupe ArcelorMittal, a confirmé en fin d’année qu’un processus a été engagé pour examiner si un actionnariat différent ou un partenariat pourrait renforcer le business. Pour ce processus, ArcelorMittal est assisté par la Deutsche Bank.
Industeel est composé de 7 entreprises dont 3 principaux sites de productions complémentaires en terme de produits et alimentés chacun par des Aciéries électriques indépendantes, à demeure, utilisant comme matière première des ferrailles issue du recyclage.
Il s’agit d’un premier site localisé au Creusot, en Saône et Loire, employant quelque 800 salariés, un second basé à Châteauneuf, dans la Loire qui compte environ 300 salariés, tous deux appartenant auparavant au groupe Creusot-Loire. Le centre de recherche des matériaux du Creusot serait lui aussi proposé à la vente
Le troisième se trouve en Belgique, à Charleroi, avec également un peu plus de 1200 salariés.
Industeel contribue à l’indépendance de notre pays, que ce soit dans les domaines énergétiques (nucléaire, hydroélectrique, …) ou militaires. A titre d’exemple, le site du Creusot est un fournisseur essentiel et indispensable pour Framatome et sa forge, et donc pour l’avenir de la filière nucléaire. L’entreprise exporte aussi ses produits à l’international et son savoir-faire est reconnu dans le monde entier depuis plusieurs décennies.
Cette expertise est également incontournable pour nos objectifs de transition énergétique, imposée par le réchauffement climatique et l’augmentation des besoins de la population : production de matériaux de qualité pour la géothermie, la production de bio gaz, le stockage de CO2, le solaire de concentration, l’éolien offshore, etc.
Pour garantir son avenir et ses emplois, Industeel a ainsi besoin d’un plan d’investissement conséquent. Si une cession devait avoir lieu, cet engagement doit être garanti par le repreneur.
A défaut, si Industeel devait rester dans le giron du groupe ArcelorMittal, l’Etat doit contraindre ce dernier à investir massivement. La carence en investissements est en effet le résultat de plusieurs années de gestion Mittal, c’est malheureusement ressenti dans tous les sites du groupe, lequel affiche encore cette année sa priorité à la rémunération de l’actionnaire.
Industeel doit conserver son centre de recherche et développement et ses brevets. En cas de cession, le repreneur doit accroitre l’effort d’innovation, sachant de plus qu’Industeel France bénéficie du Crédit Impôt Recherche à hauteur de 2 millions d’euros par an !
L’entreprise doit en outre mieux gérer ses compétences, avec un programme ciblé de recrutements et une réduction de l’intérim, afin de maintenir et développer de manière pérenne son savoir-faire.
Sur le plan industriel et environnemental, c’est l’enjeu de la pérennisation et du développement de la filière électrique qui est posé. Les aciéries électriques des sites du Creusot et de Chateauneuf sont un atout pour la valorisation de la filière ferraille et ainsi la mise en place concrète de l’économie circulaire, priorité affichée par le gouvernement. Cet enjeu est clairement identifié dans le comité stratégique de filière « mines et métallurgie »
Aussi, la sous-production engendrée par le potentiel déclin de ces sites serait mécaniquement compensée par un accroissement de production via la filière fonte ainsi que par un accroissement des importations d’acier, engendrant évidemment un accroissement des émissions de CO2 pour répondre à la demande sur ces aciers hauts de gamme.
Ce sont toutes ces exigences que la CGT porte auprès des pouvoirs publics, tout comme le fait la FGTB en Belgique.
La CGT adresse, en ce sens, une lettre ouverte aux élus politiques des territoires concernés, ainsi qu’au 1er ministre et aux ministères concernés par ces enjeux.

Notre article du 21 novembre :
Cela a donc été officialisé ce vendredi. Le groupe ArcelorMittal recherche des partenaires financiers pour sa filiale Industeel, dont les deux principaux pôles sont à Charleroi et au Creusot. Le géant de la sidérurgie ira-t-il jusqu'à la vente. Sans doute faut-il faire preuve de prudence et ne pas s'emballer. Le groupe de la famille Mittal se donne six mois. Et personne ne sait ce que sera la conjoncture dans six mois. Alors qu'en un semestre deux épisodes de la pandémie ont été affrontés.
«Il faut bien voir qu'on était arrivé, fin 2019 à la fin d'une grosse activité avec de grosses commandes, dont celle pour le Qatar», remarque Sébastien Gautheron de la CGT qui vendredi soir est allé tracter pour informer les salariés des besoins financiers de l'actionnaire principal.  «La logique aurait voulu que de nouvelles commandes soient enregistrées au début de l'année, mais le CORONAVIRUS a changé la donne».
Restent, rappelle Sébastien Gautheron, les obligations d'Industeel Creusot autant pour Framatome et le nucléaire, que pour la défense nationale, notamment pour les sous-marins et le programme barracuda. Mais pas seulement. Etant entendu qu'à la tôlerie comme d'ailleurs à l'aciérie, on ne sait pas toujours pour qui sont les nuances d'acier et notamment les blindages. Car c'est secret défense. En clair, il convient donc de rester prudent et d'attendre la fin du printemps.

A.B.

Notre précédent article (20/11) :
Selon des informations qui ont d'abord filtré en Belgique et plus précisément du côté du site du Charleroi, l’entité belge d’Industeel, groupe ArcelorMittal, le groupe Mittal envisagerait de céder en totalité ou en partie son capital, ou de l'ouvrir à des partenaires financiers ou industriels.
«ArcelorMittal confirme avoir lancé un processus d'examen du portefeuille d'Industeel pour déterminer si une structure d'actionnariat différente, par exemple des partenariats, pourrait renforcer l'entreprise», aurait communiqué à l'agence Belga un porte-parole du groupe sidérurgique en Belgique. C'est l'ensemble de la filiale qui serait à vendre, et non juste les activités à Charleroi.
La modification du capital pourrait donc concerner aussi les établissements français et plus particulièrement l’établissement Industeel du Creusot.
Sans doute faut-il rester très prudent quant à l’avenir du spécialiste des tôles spéciales au Creusot. Car si l’année 2020 n’a pas été un long fleuve tranquille, avec une baisse d’activité qui a conduit à des mesures de chômage partiel et à un important volet de formation, par contre la situation de l’établissement du Creusot est foncièrement différente de celle de Charleroi.
Ainsi que creusot-infos l’a rappelé récemment avec l’annonce de la venue d’Emmanuel Macron à Framatome – une visite reportée par deux fois à cause de la pandémie, mais toujours prévue –, il convient de rappeler qu’en 2008, un contrat de partenariat a été signé entre ArcelortMittal et AREVA qui a depuis repris le nom de Framatome.
Cet accord prévoit que l’aciérie du Breuil continue d’être le fournisseur de la Forge. Sous l’impulsion d’Anne Lauvergeon, Framatome avait en effet racheté, en 2006, la Forge du Creusot à Yves-Michel Bolloré, «pour sécuriser nos approvisionnements en pièces forgées et leur élaboration», avait-elle alors affirmé. C’est d’ailleurs ce qu’Anne Lauvergeon, interrogée par creusot-infos, avait souligné lors de sa récente venue au Creusot : «Cette opération était nécessaire afin de pouvoir produire des cuves de l’EPR Made in France», avait elle affirmée.
Selon les informations qui avaient été portées à la connaissance de creusot-infos, l’Etat français compte bien conforter les activités de Framatome au Creusot. Que ce soit pour ses productions pour le nucléaire civil et pas seulement pour EDF, ou pour des pièces fabriquées pour le compte du Ministère de la Défense.
ArcelorMittal, au travers d’un contrat, est donc dans un partenariat avec Framatome. Un partenariat qui devrait évidemment se poursuivre.
Reste maintenant à savoir sous quelle forme et avec qui ? C’est évidemment une question importante pour le site du Creusot. Mais il ne semble pas acquis que Mittal se désengage de tout. Le sidérurgiste viserait plutôt à ouvrir le capital d’Industeel. Outre les activités de l’aciérie, c’est à la tôlerie du Creusot que les tôles les moins épaisses sont élaborées, dans des nuances à forte valeur ajoutée, sur ce que l’on appelle des marchés de niche. Mais des marchés qui sont frappés par la crise depuis maintenant plusieurs trimestres.

Alain BOLLERY
(Photo Alain BOLLERY)

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