Nucléaire. Centrale de Flamanville : les nouveaux générateurs de vapeur installés dans le réacteur 1

Entamé le 17 juin 2022 avec le démontage des anciens équipements, le chantier du remplacement des générateurs de vapeur du réacteur 1 de la centrale de Flamanville (Manche) avance.

Dans le bâtiment réacteur de la tranche numéro 1, deux des quatre nouveaux générateurs de vapeur. Le chantier avance bien et le directeur de la centrale de Flamanville reste sur un couplage au réseau le 25 décembre.
Dans le bâtiment réacteur de la tranche numéro 1, deux des quatre nouveaux générateurs de vapeur. Le chantier avance bien et le directeur de la centrale de Flamanville reste sur un couplage au réseau le 25 décembre.
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Voilà un chantier qui, pour EDF, semble se dérouler de manière optimale. Mis à l’arrêt le 25 mars 2022, le réacteur numéro 1 de la centrale de Flamanville (Manche) a accueilli entre le 1er et 19 septembre ses quatre nouveaux générateurs de vapeur

« D'ici fin octobre, nous allons souder les tuyauteries des boucles primaire et secondaire, mettre en place l'instrumentation. Il y aura ensuite le remplissage des circuits, les contrôles et les essais. »

David Le Hirle directeur

Pour lui, la date du 25 décembre annoncée pour le recouplage du réacteur au réseau sera tenue.

Un millier de salariés mobilisés 

Cette opération unique dans la vie d’un réacteur entre dans le programme Grand carénage d’EDF et va permettre de prolonger sa durée de vie. « C’est la deuxième de ce type, après Paluel, sur les réacteurs de 1 300 MW, mais la trente- deuxième à l’échelle du parc nucléaire », rappelle David Le Hir. Un investissement très significatif, près de 400 millions d’euros, qui mobilise près d’un millier de salariés d’EDF et de ses sous-traitants.

20 000 heures de formation ont aussi été dispensées au préalable aux intervenants, sur une cinquantaine de maquettes à l’échelle 1 pour réussir du premier coup ces opérations très techniques.

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Entrés au chausse-pied

Ces générateurs de vapeur, ce sont des échangeurs thermiques. L’eau chauffée à 320° dans le cœur du réacteur et circulant dans le circuit primaire vient faire une boucle dans le générateur. Elle permet de transformer en vapeur, via des systèmes de cyclones et de sécheurs, l’eau du circuit secondaire. Cette vapeur actionne la turbine et l’alternateur, produisant ainsi de l’électricité.

« Ces équipements, qui datent de la mise en service du réacteur au milieu des années 80, sont soumis à d’importantes contraintes thermiques et mécaniques », observe David Le Hir. Des phénomènes de corrosion peuvent ainsi apparaître dans certains tubes – il y en a près de 5 400 dans les nouveaux générateurs – qu’il faut alors boucher. Jusqu’à atteindre un taux maximum, fixé par les critères de sûreté…

Les nouveaux générateurs construits par Framatome sont un peu plus grands que les anciens, 23 mètres de haut pour 520 tonnes. 

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« Ils présentent un nouveau design qui va améliorer la performance de l'échange thermique. »

David Le Hir

Ils sont rentrés au chausse-pied dans le bâtiment réacteur, sans qu’il soit besoin de toucher au génie civil, deux de chaque côté de la cuve. Pour la manutention, un portique a été installé à l’extérieur, jusqu’au « tampon matériel ». Une fois à l’intérieur, ils ont été redressés grâce au pont polaire, puis logés dans leur casemate.

Dans le bâtiment réacteur de la tranche numéro 1, deux des quatre nouveaux générateurs de vapeur. Le chantier avance bien et le directeur de la centrale de Flamanville reste sur un couplage au réseau le 25 décembre. (© Jean-Paul BARBIER/La Presse de la Manche)
Dans le bâtiment réacteur de la tranche numéro 1, deux des quatre nouveaux générateurs de vapeur. Le chantier avance bien et le directeur de la centrale de Flamanville reste sur un couplage au réseau le 25 décembre. (© Jean-Paul BARBIER/La Presse de la Manche)
Dans le bâtiment réacteur de la tranche numéro 1, deux des quatre nouveaux générateurs de vapeur. Le chantier avance bien et le directeur de la centrale de Flamanville reste sur un couplage au réseau le 25 décembre. (© Jean-Paul BARBIER/La Presse de la Manche)
Sur la partie basse des nouveaux générateurs, les contrôles sont permanents. (© Jean-Paul BARBIER/La Presse de la Manche)
Dans le bâtiment réacteur de la tranche numéro 1, deux des quatre nouveaux générateurs de vapeur. Le chantier avance bien et le directeur de la centrale de Flamanville reste sur un couplage au réseau le 25 décembre. (© Jean-Paul BARBIER/La Presse de la Manche)
Dans le bâtiment réacteur de la tranche numéro 1, deux des quatre nouveaux générateurs de vapeur. Le chantier avance bien et le directeur de la centrale de Flamanville reste sur un couplage au réseau le 25 décembre. (© Jean-Paul BARBIER/La Presse de la Manche)
Dans le bâtiment réacteur de la tranche numéro 1, deux des quatre nouveaux générateurs de vapeur. Le chantier avance bien et le directeur de la centrale de Flamanville reste sur un couplage au réseau le 25 décembre. (© Jean-Paul BARBIER/La Presse de la Manche)

Un millier d’intervenants

« Une tolérance d’un dixième de millimètre », relève Eric Muller, venu pour l’occasion de Marseille au sein de l’équipe de la direction de l’ingénierie, de la déconstruction et de l’environnement (Dipde), qui chapeaute l’opération. Il faut en effet accoster très précisément les tuyauteries du circuit primaire, à la base des générateurs, et celle du circuit secondaire en haut. Des tuyaux d’un diamètre respectif de 80 et 60 centimètres…

Celles du circuit primaire font l’objet d’un soudage automatique, piloté à distance. Les chanfreins ont été très précisément usinés. Après la passe racine, le soudage va demander une centaine de passes de remplissage, quarante-cinq minutes pour chaque. En partie supérieure, le soudage sera en revanche réalisé à la main.

Dans cet environnement nucléaire, en « zone », où l’accès est d’habitude très réglementé, soudeurs, mais aussi charpentiers, mécaniciens, échafaudeurs, calorifugeurs salariés d’EDF et du groupement d’entreprises (1) travaillent en blanc, avec des gants. Ambiance industrielle pour le moment, qui n’empêche pas un contrôle très rigoureux d’éventuelles contaminations. L’opération sera renouvelée en 2025 sur le réacteur numéro 2.

(1) Framatome, Kaefer Wanner, Eiffage et Orys.

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