Energie

Trois réacteurs supplémentaires à l’arrêt: mauvaise passe pour le parc nucléaire d’EDF

Alors que le fournisseur d’électricité prévoit déjà une production à la baisse cet hiver, il annonce ce mardi de nouvelles mises à l’arrêt pour des contrôles à la suite de problèmes de corrosion.
par LIBERATION et AFP
publié le 8 février 2022 à 12h52

«On va les arrêter pour effectuer des contrôles», explique un porte-parole d’EDF. L’entreprise fait savoir ce mardi qu’il va prochainement arrêter trois réacteurs nucléaires supplémentaires à la suite de problèmes de corrosion sur des systèmes de sécurité rencontrés sur au moins quatre réacteurs déjà mis hors service. Ceux de Chinon 3, Cattenom 3 et Bugey 4 seront ainsi mis à l’arrêt au cours des prochains mois, selon des données publiées sur le site d’EDF. Trois autres réacteurs vont également faire l’objet de contrôles, dont les arrêts étaient déjà programmés. L’arrêt de Flamanville 2 va toutefois être prolongé de cinq semaines.

En outre, EDF a prolongé de cinq mois l’arrêt de deux réacteurs où les problèmes de corrosion avaient déjà été détectés (Penly 1) ou soupçonnés (Chooz 1). Le premier ne fonctionnera pas jusqu’au 31 octobre et le second jusqu’au 31 décembre.

En conséquence, EDF a abaissé lundi soir sa prévision de production nucléaire en France cette année. La prévision a été ramenée à 295 – 315 térawattheures (TWh), contre 300 – 330 TWh précédemment. EDF, qui visait initialement une production de 330 à 360 TWh, avait déjà revu à la baisse sa prévision le 13 janvier.

Recours accru au charbon

Des problèmes qui risquent d’accroître la tension sur l’approvisionnement électrique de la France cet hiver, déjà compliqué par un calendrier de maintenance chargé et perturbé par la pandémie de Covid-19. Le gestionnaire du réseau électrique RTE a pour sa part indiqué vendredi maintenir sa «vigilance sur la fin de l’hiver» pour l’approvisionnement, en raison d’un nombre élevé de réacteurs nucléaires à l’arrêt, tout en notant que «les prévisions météorologiques sur la période sont favorables».

«Il n’y a pas de risque de black-out en France parce que nous avons mis en place un certain nombre de mécanismes pour éviter cela», assure ce mardi la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur France Info.

Pour rappel, face cette diminution d’approvisionnement en électricité, le gouvernement a augmenté le recours aux centrales à charbon, qui auront le droit d’émettre plus de carbone que d’habitude. La mesure «sera strictement limitée aux mois de janvier et de février 2022» et «ne change pas le calendrier de fermeture des centrales à charbon», avait assuré le ministère de la Transition écologique, début janvier. Ce mardi sur France Info, elle a rappelé que le charbon est «l’ennemi numéro 1».

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