Incident sur l'EPR de Taishan : une commission met en garde pour le démarrage de Flamanville

La cause de l'incident sur l'EPR de Taishan a été identifiée au niveau de la cuve. Si le problème était avéré, il pourrait hypothéquer le démarrage des réacteurs de Flamanville.

Début juillet, l'incident avait conduit à l'arrêt d'un réacteur à la centrale nucléaire EPR de Taishan.
Début juillet, l’incident avait conduit à l’arrêt d’un réacteur à la centrale nucléaire EPR de Taishan. (©PETER PARKS / AFP)
Voir mon actu

L’incident qui a conduit au début de l’été à l’arrêt d’un réacteur à la centrale nucléaire EPR de Taishan (Chine) serait dû à un défaut de conception de la cuve. C’est la conclusion rendue par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), association antinucléaire, en s’appuyant sur un lancer d’alerte, un Français travaillant dans le nucléaire.

Le 14 juin, les autorités chinoises avaient signalé un incident au niveau du réacteur numéro 1 du site, située dans le sud du pays. Un petit nombre de barres de combustible d’uranium endommagées (« crayons ») causait une accumulation de gaz rares radioactifs dans le circuit primaire, étanche, de la centrale. Les autorités avaient qualifié le phénomène de « courant » et écarté tout danger.

À lire aussi

L’ASN interpellée sur Flamanville

L’association explique que des vibrations pourraient être à l’origine des ruptures de gaines constatées en Chine. Et que celles-ci « seraient liées à un défaut de la conception de la cuve de la filière EPR ». Toujours selon la CRIIRAD, des « résultats des essais sur maquette 0.2 » chez Framatome au Creusot, dès 2007-2008, auraient révélé ces insuffisances sur l’hydraulique de la cuve. Le défaut pourrait concerner tous les réacteurs EPR.

Au-delà de l’alerte, l’association « interpelle l’ASN et demande la plus grande transparence ». Dans un courrier adressé au gendarme du nucléaire, la CRIIRAD estime que si ces informations « restent à vérifier », elle espère que l’ASN pourra répondre point par point à ces interrogations.

En effet, selon la commission indépendante, si le problème venait à être avéré, il « pourrait hypothéquer le démarrage des réacteurs de Flamanville et Olkiluoto ». En effet, les travaux de réparation d’un tel défaut « [pourraient] s’avérer particulièrement complexes et onéreux, si tant est qu’ils soient réalisables ». Sur l’EPR de Flamanville, écrit la CRIIRAD, l’ASN ne devrait-elle pas « imposer à EDF de changer le couvercle de cuve avant toute divergence ? ». Elle interroge l’ASN pour savoir si elle considère comme « acceptable, sur le plan de la sûreté et de la radioprotection, que le combustible neuf (…) soit chargé dans le cœur du réacteur en l’état ? »

« Au stade de l’analyse »

Les analyses sont toujours en cours pour comprendre l’incident ayant conduit en juillet à l’arrêt d’un réacteur EPR à Taishan (Chine), a souligné l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

« Aujourd’hui, on en est toujours au stade de l’analyse chez les industriels », a indiqué à l’AFP son directeur général adjoint, Julien Collet. « A ce stade, on ne peut pas dire que ce qui s’est passé est parfaitement compris et qu’on dispose de la solution », a-t-il ajouté.

Vidéos : en ce moment sur Actu

À lire aussi

EDF a souhaité apporter une réponse. « Le travail d’inspection du combustible et de la cuve du réacteur 1 de Taishan, lancé dès le déchargement, est toujours en cours. L’origine de l’inétanchéité de crayons combustibles ne sera déterminée qu’au terme de ces expertises », a indiqué le groupe français à l’AFP.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Dernières actualités

La Presse de la Manche

Voir plus
Le Journal vendredi 26 avril 2024 Lire le journal
La Presse de la Manche, Une du vendredi 26 avril 2024