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Ramener le nucléaire à 50 % de l’électricité : l’insaisissable totem

Instauré pour 2025 puis 2035, cet objectif risque de disparaître, alors qu’un projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs fait l’objet d’un vote solennel au Sénat, mardi.

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Publié le 23 janvier 2023 à 04h30, modifié le 23 janvier 2023 à 09h45

Temps de Lecture 6 min.

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Sur le site du projet de réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, en Normandie, le 14 juin 2022.

L’inconstance de l’Etat sur le nucléaire pourrait tenir en un pourcentage. Réduire à 50 % la part de l’atome dans la production d’électricité en France (contre encore 69 % en 2021 et 75 % il y a une décennie) : tel fut l’un des soixante engagements électoraux du candidat François Hollande à la présidentielle de 2012. Engagement pris dès la primaire socialiste d’octobre 2011, puis scellé, un mois plus tard, dans un accord avec les écologistes, en vue des législatives. Une promesse gravée, ensuite, dans le marbre de la loi, d’abord « à l’horizon 2025 », durant le quinquennat de M. Hollande – en 2015. Puis, finalement, « à l’horizon 2035 », au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron – depuis 2019.

Plutôt vague, par définition. « Comme dans d’autres lois, cette mesure a surtout une valeur déclarative. L’horizon, quand nous nous en approchons, il s’éloigne », ironise un proche de l’ancien gouvernement socialiste. Après « expertise pragmatique », ce pourcentage, « brandi comme un totem politique », s’avère « inatteignable » dès 2025, a reconnu l’actuel chef de l’Etat, en novembre 2018, à l’occasion d’un discours sur la transition écologique.

D’abord repoussé d’une décennie, le « totem » se voit, aujourd’hui encore, malmené, jusqu’à risquer l’effacement. Un signe du retour en grâce de l’atome, interprètent déjà ses détracteurs. Sans, pour autant, que cela rende forcément hors de portée l’objectif d’amoindrir la place du nucléaire dans le bouquet électrique ; tout cela dépendra aussi de la capacité de l’Etat à combler ou non son retard dans l’éolien et le solaire.

De plafond à plancher

La question revient ces jours-ci plus tôt que prévu, au détour du projet de loi sur la simplification des procédures administratives pour construire de nouveaux réacteurs nucléaires, qui fera l’objet d’un vote solennel au Sénat, mardi 24 janvier. Modifié par un amendement de la droite sénatoriale, le texte projette maintenant de changer le code de l’énergie. Fini le dessein de restreindre la place de l’atome d’ici à 2035, il s’agirait désormais de « maintenir la part du nucléaire dans la production d’électricité à plus de 50 % à l’horizon 2050 ». Une façon de transformer le plafond… en plancher.

Selon la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, toute décision de cet ordre serait prématurée. Cependant, le gouvernement a lui-même proposé de gommer la mention des 50 %. Rejeté par le Sénat, le 17 janvier, l’amendement de l’exécutif entendait insérer un objectif plus flou, celui de « diversifier le mix électrique, en visant un meilleur équilibre entre le nucléaire et les énergies renouvelables ». Pour certains observateurs, cette proposition relevait surtout du jeu politique avant le passage à l’Assemblée nationale, une manière de se concilier les bonnes grâces des députés favorables à l’atome – en particulier à droite.

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