Près de Lyon. Une fuite radioactive à la centrale nucléaire du Bugey : ce qu'il s'est passé

Le jeudi 14 avril 2022, l’alarme relative au dépassement du seuil réglementaire d'activité d'une cheminée s'est déclenchée dans la centrale nucléaire du Bugey.

Ce mardi, EDF a annoncé l'arrêt prochain du réacteur n°4 de la centrale du Bugey, dans l'Ain. Ce, pour
Des rejets d’effluents radioactifs gazeux ont été détectés sept fois au-dessus du seuil d’alarme le 14 avril 2022 à la centrale nucléaire du Bugey. Voici ce qu’il s’est passé. (©AdobeStock)
Voir mon actu

« Cet événement n’a eu aucune conséquence sur le personnel ou sur la sûreté de l’installation », selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Qui assure : « la surveillance de la radioactivité réalisée dans l’environnement autour de la centrale nucléaire n’a mis en évidence aucune élévation de l’activité ambiante. »

Mais le 14 avril 2022, la centrale nucléaire du Bugey, située dans l’Ain à proximité de Lyon, a bien subi des fuites radioactives impliquant le dépassement d’un seuil d’alarme réglementaire. Voici ce qu’il s’est passé.

À lire aussi

Le déroulé des évènements

EDF a communiqué le déroulé des évènements. « À 6h52, une alarme se déclenche en salle de commandes indiquant le dépassement du seuil d’activité à la cheminée du Bâtiment des Auxiliaires Nucléaires (BAN) [un bâtiment qui abrite les circuits auxiliaires nécessaires au fonctionnement normal du réacteur, Ndlr] commun aux unités n°4 et 5″, toutes deux en arrêt pour maintenance.

Le seuil d’alerte de 4 mégabecquerels/m3, (soit 4 millions de becquerels, le becquerel étant l’unité de mesure de la radioactivité), a été dépassé pendant deux périodes de 3 minutes chacune. « Pendant ces périodes, le pic maximal relevé a atteint 30 MBq/m3 ». Près de sept fois au-delà du seuil d’alarme, et ce, en raison de rejets d’effluents radioactifs gazeux de la cheminée du BAN.

Soit « 437 milliards de Becquerels rejetés en quelques minutes », dénonce le réseau anti-nucléaire Sortir du nucléaire. L’activité exprimée en becquerels compte le nombre de désintégrations par seconde, le caractère dangereux ou non de cette activité dépend surtout de l’énergie et de la nature des particules émises.

Pourquoi une telle fuite ?

Alors que le réservoir de collecte des effluents primaires commun aux réacteurs 4 et 5 était en cours de remplissage, une hausse de niveau et de pression dans le réservoir a conduit à une ouverture d’une soupape sur cet équipement, selon l’enquête d’EDF.

Ceci a mené à déclencher l’alarme relative au dépassement du seuil réglementaire de 4 MBq/m3 à la cheminée du BAN.

Vidéos : en ce moment sur Actu

« L’exploitant a alors arrêté les opérations de transfert d’effluents dans ce réservoir. L’exploitant a mis en place une surveillance renforcée des paramètres de ce réservoir afin d’éviter le renouvellement de l’événement », explique l’ASN.

À lire aussi

Des fuites sans gravité

« La surveillance des balises radiologiques autour du site à 1 km et à 5 km ne montre aucune évolution du débit de dose ambiant au-delà du bruit de fond », mais « la centrale nucléaire du Bugey a déclaré un événement significatif environnement le 15 avril en raison du dépassement avéré d’un seuil d’alarme réglementaire », retrace EDF.

« La valeur maximale relevée sur les chaînes de mesure de la cheminée du BAN a été de 27 MBq/m3. L’activité totale en gaz rares rejetée à la cheminée durant les deux périodes de dépassement a été évaluée à 437 GBq [milliards de becquerels] », confirme l’ASN.

Mais « la limite réglementaire concernant le débit moyen d’activité en gaz rares sur 24 heures à la cheminée du BAN et celle relative l’activité annuelle en gaz rares rejetée ont été respectées« , rassure l’ASN, ne déplorant aucune conséquence de cet incident.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Dernières actualités

Actu Lyon

Voir plus