L’ASN salue la stratégie d’EDF pour tenter de comprendre la corrosion qui touche certains de ses réacteurs nucléaires
L’Autorité de sûreté nucléaire considère les résultats des premières analyses effectuées par EDF pour mieux cerner le phénomène de corrosion sous contrainte affectant ses réacteurs «encourageants». Mais reste vigilante face à des connaissances qui restent «évolutives».
C’est une prise de position qui va mettre du baume au coeur d’EDF. Dans un communiqué publié mardi 27 juillet, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) considère que «la stratégie de contrôle proposée par EDF vis-à-vis du phénomène de corrosion sous contrainte (CSC) affectant ses réacteurs [...] est appropriée compte-tenu des connaissances acquises sur le phénomène et des enjeux de sûreté associés.» L’autorité administrative indépendante salue des premiers résultats «encourageants», même si «les connaissances sur le phénomène de CSC sont encore évolutives et que le programme de contrôle devra être adapté si les contrôles ou analyses mettent en évidence des éléments nouveaux».
Pour rappel, 29 des 56 réacteurs français exploités par l’énergéticien français sont actuellement à l’arrêt, dont 12 pour des problèmes de corrosion. Ce «depuis la découverte, à la fin de l’année 2021, de fissurations par CSC sur le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Civaux», rappelle l’ASN.
EDF a mené au cours des derniers mois de multiples contrôles par «un procédé de contrôle non destructif par ultrasons» sur ses réacteurs afin de mieux cerner le problème. L’entreprise, que l’Etat s’apprête par ailleurs à renationaliser, prévoit de contrôler l’ensemble de ses installations nucléaires d’ici 2025. Selon l’ASN, les premières expertises et analyses «ont permis d’identifier la géométrie des tuyauteries et les contraintes thermomécaniques auxquelles elles sont soumises comme les principaux facteurs susceptibles d’influer sur l’apparition de la CSC». Pour l’ASN, les «près de 70 expertises en laboratoire de soudures prélevées sur huit réacteurs» jusqu’à présent ont permis à EDF d’«étayer sa stratégie de contrôle».
«S’agissant du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Belleville, l’ASN considère que le contrôle de ce réacteur prévu en 2024 est trop tardif», souligne toutefois l'ASN.