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Macron relance le nucléaire mais ferme le ban sur les retraites avant la présidentielle

Le chef de l'Etat a annoncé ce mardi soir que la France allait construire de nouveaux réacteurs nucléaires. Il a continué de tirer le « fil rouge » du travail pour la suite du mandat mais exclut de faire la réforme des retraites avant la fin du quinquennat.

La France va relancer la construction de réacteurs nucléaires, a annoncé Emmanuel Macron.
La France va relancer la construction de réacteurs nucléaires, a annoncé Emmanuel Macron. (Christophe Archambault/AFP)

Par Isabelle Ficek

Publié le 9 nov. 2021 à 20:30Mis à jour le 10 nov. 2021 à 11:20

Emmanuel Macron et ses proches préparaient le terrain depuis plusieurs semaines. L'annonce du plan d'investissement France 2030 ainsi que la remise du rapport de RTE avaient déjà constitué des étapes importantes. Ce mardi soir, Emmanuel Macron a lors de son allocution télévisée annoncé que la France allait « pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires en France et […] accélérer le développement des énergies renouvelables ».

Le chef de l'Etat n'est pas, en revanche, entré dans le détail ni précisé de quels types de réacteurs il s'agissait. Le président a mis en avant, pour justifier la relance du nucléaire , l'indépendance et la souveraineté énergétique française et européenne, un thème qu'il soigne tout particulièrement depuis quelque temps et plus encore de la hausse des prix de l'énergie. Il a aussi, bien sûr, souligné avec la relance du nucléaire la volonté d'accélérer la décarbonation de l'économie. De quoi, espère-t-il, alors que la lutte contre le réchauffement climatique est un des thèmes assez haut dans les priorités citées par les Français dans les sondages, rencontrer leur approbation sur la relance du nucléaire.

VIDEO. Emmanuel Macron annonce la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

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« Travailler plus longtemps »

Il entend, aussi, montrer qu'il agit « jusqu'au dernier quart d'heure » selon l'expression répétée sans cesse dans son entourage, donne des perspectives et projette le pays bien au-delà de l'élection présidentielle de 2022, dans la droite ligne de sa précédente allocution du 12 juillet. S'agissant des transformations, Emmanuel Macron avait alors indiqué, pour la réforme des retraites, qu'il fallait deux conditions : une situation sanitaire assainie et une reprise économique bien installée.

S'il a salué ce mardi soir la reprise économique, il a, de fait, invoquant le sanitaire, fermé la porte à une réforme des retraites avant l'élection présidentielle, la renvoyant à ce moment de « débat démocratique ». Le chef de l'Etat a redonné ses principes : « travailler plus longtemps en repoussant l'âge légal », supprimer les régimes spéciaux et harmoniser les régimes, instaurer un minimum de pension à 1.000 euros, mais aussi « donner plus de liberté », en permettant à ceux qui le souhaitent de travailler plus longtemps.

Viser le plein-emploi

Au lendemain du premier débat entre les candidats LR à la présidentielle , Emmanuel Macron a d'ailleurs voulu mettre en avant son bilan et continué de tisser « le fil rouge » de son action autour du travail et de l'émancipation. Une constante depuis sa campagne de 2017. « Le fondement » du « modèle social français », a-t-il redit. Cela a été l'occasion pour lui de souligner les résultats économiques et notamment la baisse du chômage tout en estimant qu'il faut aller plus loin et viser le plein-emploi.

Cela a été l'occasion de revenir sur le futur contrat engagement jeune pour redire qu'il ne s'agit pas d'assistanat, honni par la droite et ses électeurs mais d'un contrat donnant-donnant avec certes des droits, mais des « devoirs ».

Emmanuel Macron a aussi brandi « l'indispensable » réforme de l'assurance-chômage dont les dispositions les plus dures - nouveau calcul de l'indemnité, et à partir du 1er décembre dégressivité et durcissement des conditions d'éligibilité - entrent en vigueur. Alors que des secteurs entiers peinent à recruter et qu'« il reste 3 millions de chômeurs » - « cela heurte le bon sens », a-t-il souligné.

« Au-dessus de la mêlée »

Alors que des proches estiment que le président n'a pas assez tiré parti politiquement de la réforme, populaire dans l'opinion, il a aussi souligné que Pôle emploi allait passer au crible les offres restant sans réponse et suspendre les allocations des demandeurs d'emploi ne cherchant pas activement un emploi. Une possibilité qui existe déjà mais qui, au terme des contrôles , a peu l'occasion d'être mise en oeuvre.

En remobilisant autour du Covid, en agissant pour le pays et en préparant la présidence de l'Union européenne, l'objectif, lâche un conseiller est de « montrer que le président a le pied sur le ballon jusqu'au bout » et qu'il reste, avance un ténor de la majorité, « au-dessus de la mêlée ».

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Isabelle Ficek

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