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Le gendarme du nucléaire français appelle à « prendre des décisions » concernant la gestion des déchets radioactifs

L’Autorité de sûreté nucléaire a répété, dans son bilan de l’année 2020, son inquiétude concernant le « déficit d’anticipation et de précaution » de la filière.

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Publié le 22 janvier 2021 à 10h29

Temps de Lecture 3 min.

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Une galerie du site de Bure (Meuse), où seront stockés les déchets les plus dangeureux et radioactifs, le 9 avril 2018.

Le bilan de santé complet des 56 réacteurs français pour l’année 2020 ne sera publié qu’au printemps, mais l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en a donné un premier aperçu, le 21 janvier. Globalement, les installations conservent un niveau de sûreté « satisfaisant », a-t-elle salué, en soulignant que la « rigueur d’exploitation » avait progressé chez EDF, et que l’ensemble des exploitants s’étaient bien adaptés aux contraintes liées à la crise sanitaire.

Bernard Doroszczuk, le président de l’autorité indépendante, a toutefois fait part de plusieurs « régressions » et de points de vigilance. Parmi les sujets de préoccupation figure la capacité d’EDF, qui exploite les 18 centrales nucléaires du parc, à mener à bien les chantiers colossaux prévus lors de la prochaine décennie. Les 32 réacteurs les plus anciens doivent faire l’objet d’un réexamen approfondi en vue d’une éventuelle prolongation de leur durée de vie au-delà de quarante ans, ce qui va conduire à une augmentation considérable des travaux à effectuer au moins jusqu’en 2026. L’entreprise dispose-t-elle des moyens humains et financiers nécessaires pour les mener à bien et dans les temps ?

« Défaillances et insuffisances »

« L’ensemble des modifications doivent être réalisées dans un calendrier contraint, a averti une nouvelle fois l’ASN. Ce volume de travaux est sans comparaison depuis dix ans : cela représente aussi une opportunité pour la filière, qui a souffert de l’absence de projet industriel permettant un maintien des compétences. » L’ASN a demandé à l’entreprise de lui fournir un état des lieux annuel de ses capacités à conduire ces travaux.

Parmi les autres points de vigilance, l’ASN relève un « recul » de la prise en compte des mesures destinées à protéger les travailleurs du nucléaire des rayonnements ionisants. Des conditions d’intervention dans les zones contrôlées – où le risque d’exposition potentielle à ces rayonnements est le plus fort – qui ne sont pas respectées ; des employés qui ne portent pas systématiquement leur appareil de mesure de la dose radioactive ; des chantiers insuffisamment préparés ; des prestataires pas toujours suffisamment surveillés… Le gendarme du nucléaire affirme avoir observé sur plusieurs sites, en 2019 et encore davantage en 2020, ces « défaillances » et « insuffisances » en matière de radioprotection.

Capacité de stockage

L’Autorité de sûreté nucléaire a enfin martelé un message très clair, cette fois-ci à l’intention des responsables politiques, à propos de la gestion des déchets radioactifs. Alors que la cinquième édition du plan national de gestion des matières et déchets radioactifs, qui couvrira la période 2021-2025, est en cours d’élaboration, elle appelle à prendre des décisions pour l’ensemble des filières. « Il y a déjà eu beaucoup d’études et de débats, et des options existent, rappelle Bernard Doroszczuk. Mais si aucun choix n’est fait dans les cinq ans, il n’y aura pas de capacité de stockage pérenne à l’horizon 2035-2040. Nous espérions ces décisions lors du plan précédent mais elles n’ont pas vu le jour. »

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