« Plan B ! » C’est par ces mots que l’équipe de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) de l’Aube se salue, ce matin de la fin mars. Le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé la veille de nouvelles restrictions liées à la crise sanitaire dans le département. Résultat, la concertation publique portant sur le stockage des déchets très faiblement radioactifs, qui devait débuter le 7 avril, doit être reportée. « On avait anticipé : on avait des plans A, B et C, explique Selma Tolba, la responsable de la communication de l’Andra dans l’Aube. On tient vraiment à ce que le maximum de réunions puissent se tenir en présentiel. »
A l’ordre du jour de cette concertation publique, l’augmentation de la capacité autorisée du centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) situé à Morvilliers. Car la saturation est proche : cette installation, qui abrite les déchets nucléaires les moins dangereux, a atteint 63 % de sa capacité fin 2020 et sera pleine à l’horizon 2029. Elle reçoit notamment des terres, des ferrailles et des gravats, issus d’installations nucléaires ou de l’assainissement de sites pollués. La France est, avec l’Espagne, l’un des seuls pays à ne pas considérer comme conventionnels ces éléments très faiblement contaminés.
« Accroître les volumes stockés »
En 1992, quand le Cires entre en exploitation, il est prévu que 650 000 m3 de déchets soient stockés sur une trentaine d’hectares divisés en trois parcelles. Mais, du fait d’optimisations techniques, les deux tiers seulement de cette superficie seront utilisés. « Nous pouvons stocker davantage de déchets sans toucher aux limites du site, explique Patrice Torres, le directeur des centres industriels de l’Andra dans l’Aube. En utilisant les trois tranches initialement prévues, nous pourrions atteindre un volume de 900 000 à 950 000 m3. »
Conformément à ce que prévoit le quatrième plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), l’Andra prévoit de déposer sa demande d’augmentation de la capacité autorisée en 2022. Si elle est accordée, la période d’exploitation du Cires sera prolongée d’une quinzaine d’années. En amont de cette demande, la concertation publique vise à échanger avec la population et les acteurs du territoire sur le projet. « Nous allons soumettre à discussion des questions qui restent ouvertes, précise Patrice Torres. Mais ces concertations ne remettront pas en cause la nécessité d’accroître les volumes stockés. »
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