Pourquoi des pastilles d’iode sont distribuées aux habitants domiciliés à 50km de la centrale de Zaporijjia?

Depuis le début du conflit, la centrale de Zaporijjia est au cœur du conflit qui oppose l’Ukraine et la Russie. Avec ces derniers jours, comme épée de Damoclès: la catastrophe nucléaire. Des pastilles d’iode ont été distribuées à la population. Explications.

Amandine Collongette Publié le 29/08/2022 à 15:08, mis à jour le 29/08/2022 à 15:15
Les six réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Photo Google Earth

Les autorités ukrainiennes redoutent des fuites radioactives, la crainte d’une catastrophe nucléaire comme celle de Tchernobyl est dans tous les esprits.

La mairie de Zaporijjia distribue depuis plusieurs jours des comprimés d’iode à la population. Sont concernés par cette distribution, les habitants se trouvant dans un périmètre de 50km autour de la centrale nucléaire. Rappelant aussi que l’iode ne devait être administrée uniquement en cas de radiations, mais surtout pas en prévention.

Le traitement à base de comprimés d’iode a pour objectif de protéger la thyroïde de la radioactivité après avoir inhalé de l’air radioactif ou après avoir ingéré des aliments contaminés. Quand une catastrophe nucléaire se produit, le bon fonctionnement de la glande thyroïde peut être affecté. Pour être efficace, le comprimé d'iode doit être pris au plus tard 8 heures après avoir été en contact avec de l’air radioactif. Comme l’explique l’Agence de Sûreté Nucléaire: "la prise d’iode stable (iodure de potassium), associée à la mise à l’abri, est un moyen de protéger efficacement la thyroïde contre les effets des rejets d’iode radioactif qui pourraient intervenir en cas d’accident nucléaire."

Avec les situations précédentes, les scientifiques ont aujourd'hui pu démontrer les conséquences sur la santé de la population lors d'une catastrophe nucléaire. Selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire: "dès le début des années 1990, des médecins pédiatres de Biélorussie et d’Ukraine ont constaté une augmentation importante du nombre de cancers de la thyroïde, principalement de type papillaire, chez des enfants et adolescents exposés aux retombées radioactives après l’accident de Tchernobyl. Par la suite, de nombreuses études ont montré que cette hausse était principalement due aux iodes radioactifs relâchés durant l’accident, l’incidence de ce cancer augmentant avec la dose de rayonnement à la thyroïde."

Quelle est la situation à la centrale de Zaporijjia?

Samedi, l’opérateur ukrainien Energoatom, a indiqué que  "l'infrastructure de la centrale avait été endommagée et qu’il existait des risques de fuite d'hydrogène et de pulvérisation de substances radioactives."

L’Ukraine et la Russie s’accusent mutuellement de bombarder la centrale. Occupée par les troupes russes depuis le mois de mars, une équipe de l’Agence internationale de l’énergie atomique se rend à la centrale de Zaporijjia dans quelques jours pour contrôler le bon fonctionnement de la centrale et discuter avec le personnel ukrainien qui travaille depuis des mois sous pression russe.

Pour rappel, en France, ces médicaments sont distribués selon un protocole très strict.  Comme indiqué par l’Agence de Sécurité Nucléaire: "les comprimés sont distribués de façon préventive autour des installations présentant un risque d’émission d’iodes radioactifs (centrales nucléaires, réacteurs de recherche et certaines installations de la défense), dans un rayon de planification défini dans les plans ORSEC-PPI (rayon variant de 500 mètres à 20 km) ; cette distribution permet de répondre à des évènements à déroulement rapide."

En France, voici les zones situées autour des centrales nucléaires. Capture d'écran du site Autorité de Sûreté Nucléaire.
Des comprimés d'iode ont été distribués aux habitants se trouvant à 50 km de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Photo Nice-Matin.

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