Inutile de tergiverser, la ville de demain, qui doit être « vertueuse et durable », « est une ville dans laquelle on arrête de construire des m², et où on trouve les solutions pour mieux utiliser ce qu’on a déjà », explique Dominique Alba, la directrice générale de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Cette règle, valable pour le logement, s’applique tout autant aux équipements publics comme aux immeubles de bureaux. Leur usage doit être optimisé, insiste l’Apur dans l’ouvrage qu’elle consacre aux quelque 4 200 écoles, collèges et lycées, 2 100 structures d’accueil des tout petits, 150 mairies, ou encore aux gymnases, piscines et bibliothèques de la métropole du Grand Paris.
La gigantesque base de données – 125 millions de lignes – des cinq dernières années de consommation d’eau des Parisiens devrait aussi l’aider à démontrer, s’il le fallait, qu’il existe un gisement de m² sous utilisés qui pourraient l’être autrement. La petite équipe plongée dans son analyse espère, d’ici cet automne, présenter « un indicateur de taux d’usage du bâti (faible, moyen, fort) qui permettrait de savoir quelle est la présence moyenne au m² par bâtiment », explique Olivier Richard, directeur d’études.
Guidée par le même souci de renforcer l’occupation des espaces, la ville de Paris ouvre, depuis un peu plus d’un an, des cours d’écoles et de collèges le week-end. L’expérience vient d’être étendue à 42 nouveaux établissements, mais aussi à 28 crèches où les familles peuvent passer du temps dans des locaux adaptés aux tout petits. En Suisse, cela fait longtemps que l’habitude a été prise d’aller pique-niquer dans les écoles quand les enfants n’y sont pas. Les salles polyvalentes des trois derniers groupes scolaires construits à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qui ont toutes une entrée sur la rue, accueillent les associations le soir.
Moindre spécialisation
La manière dont fonctionne l’Hôtel Pasteur, à Rennes, obéit à cette nécessité d’économie du bâti. La ville avait besoin de déménager une école maternelle trop à l’étroit. Il manquait des locaux où faire germer des projets. L’ancienne faculté de sciences était à l’abandon. Le mélange de ces trois ingrédients donne un bâtiment du XIXe siècle rénové en ayant gardé au maximum l’existant, avec une maternelle au rez-de-chaussée et dont la cour, là encore, sert à d’autres en dehors du temps scolaire. Dans les étages, des artistes, des rêveurs, des entrepreneurs sont de passage de trois heures à trois mois. La ville y a enfin installé un espace éducatif autour du numérique.
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