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EDF annonce des pertes et une dette sans précédent pour l’année 2022, malgré une forte hausse du chiffre d’affaires

Le groupe, en cours de renationalisation complète, a toutefois affirmé viser un net redressement de ses résultats pour 2023.

Le Monde avec AFP

Publié le 17 février 2023 à 09h57, modifié le 17 février 2023 à 10h39

Temps de Lecture 2 min.

L’année 2022 fut noire pour EDF, marquée par une faible disponibilité de son parc nucléaire et sa contribution forcée au « bouclier tarifaire » des Français. Vendredi 17 janvier, le groupe a publié des chiffres inégalés au titre de l’exercice de l’année écoulée : 17,9 milliards d’euros de perte. Son endettement financier se trouve aussi alourdi à 64,5 milliards d’euros
– un autre niveau historique. Il s’agit de l’une des plus lourdes pertes de l’histoire récente en France, derrière France Télecom (20,7 milliards d’euros) et Vivendi Universal (23,3 milliards d’euros) il y a vingt ans.

Son chiffre d’affaires a augmenté de 70 %, à 143,5 milliards d’euros, tiré par la hausse des prix de l’énergie, mais le groupe passe dans le rouge avec une très lourde perte nette, contre un bénéfice de 5,1 milliards en 2021. Avec la flambée générale des prix de l’électricité, EDF a vu revenir de nombreux clients français, mais la marge d’exploitation a souffert d’achats à prix d’or pour couvrir leurs besoins.

Une production qui devrait se redresser en 2023

Le président-directeur général du groupe, Luc Rémont, a cependant déclaré jeudi lors d’une conférence téléphonique qu’EDF visait pour 2023 un Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) « significativement supérieur » à celui de 2021, grâce notamment au rebond de la production et aux prix élevés.

« Malgré une forte hausse du chiffre d’affaires, soutenu par les prix de l’électricité et du gaz, l’Ebitda est fortement pénalisé par la baisse de production nucléaire ainsi que les mesures de régulation exceptionnelles mise en place en France pour 2022, dans des conditions de marché difficiles. »

Le dirigeant du groupe en cours de renationalisation complète, a, en revanche confirmé « la fourchette de production nucléaire de 300 à 330 térawattheures [en 2023], soit une sortie progressive de la crise de la corrosion sous contrainte » relevée sur des portions de tuyauteries, qui avait mis à l’arrêt nombre de réacteurs depuis la fin de 2021.

EDF, qui a vu la production de son parc nucléaire français chuter de 23 %, à 279,0 térawattheures en 2022, en raison, notamment, de problèmes de corrosion de certains réacteurs, a confirmé qu’elle devrait se redresser en 2023, à un niveau compris entre 300 et 330 térawattheures.

Nouvelle feuille de route attendue

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Finalement, le pire a été évité grâce aux importations d’électricité, aux efforts de sobriété des Français et à la course d’EDF pour rebrancher ses réacteurs. Il n’empêche, la note est salée pour l’électricien. Jamais aussi peu de térawattheures d’origine nucléaire n’avaient été produits depuis 1988 : 279 térawattheures en 2022. Loin de l’époque où EDF crachait 430 térawattheures comme en 2005.

La guerre en Ukraine a enfoncé le clou avec la flambée des prix du gaz et de l’électricité. Car, pour contenir la facture des Français grâce au bouclier tarifaire, l’Etat, actionnaire majoritaire et bientôt unique, a obligé le groupe à vendre, en 2022, davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents. Une mesure au coût exorbitant pour l’opérateur historique : 8,34 milliards d’euros.

Régulièrement dénoncé par EDF et les syndicats, ce mécanisme appelé Arenh a été bâti par la France en 2010 pour essayer de rester dans les clous de la concurrence imposée par Bruxelles. Comment ? En obligeant EDF à céder à ses concurrents une part de sa production nucléaire (100 térawattheures) au prix coûtant de 42 euros le mégawattheure.

Luc Rémont, chargé par l’exécutif de présenter un plan de sauvetage d’ici au printemps, affirmait en octobre que ce système était « à bout de souffle ». Face à sa dette abyssale, « on ne sera pas tout seul », fait toutefois valoir EDF, puisque l’Etat est en train de renationaliser à 100 % l’entreprise pour porter le plan de relance nucléaire soutenu par Emmanuel Macron.

« L’état va nous permettre de financer les investissements et de faire face aux besoins de financement du groupe », a dit vendredi Xavier Girre, directeur financier d’EDF, qui affiche aussi pour objectif 2023 « un Ebitda significativement supérieur à celui de 2021 ». Le nouveau patron, lui, doit rendre sa feuille de route pour redresser le groupe à la première ministre avant l’été.

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Le Monde avec AFP

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