L’Autorité de sûreté nucléaire donne son feu vert pour prolonger les plus vieux réacteurs d’EDF
Les plus vieilles centrales nucléaires d'EDF pourront voir leur durée de vie prolongée à 50 ans. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ouvert la voie à cette possibilité dans une décision publiée le 25 février.
Soulagement pour EDF. Jeudi 25 février, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ouvert la voie au prolongement de l’activité de ses réacteurs nucléaires de 900 MW. Une position qui permet à l’électricien français de poursuivre plus sereinement son gros programme de travaux même si d’autres contrôles sont prévus dans les centrales.
32 réacteurs concernés
“L’ASN considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective à une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique”, écrit sobrement le gendarme de la filière nucléaire française. En termes un peu plus concrets, cela signifie que l’entreprise va pouvoir prolonger de 40 à 50 ans la durée de vie des sites concernés, à condition de réaliser les opérations de maintenance nécessaires.
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L’avis de l’ASN ne surprend pas complètement. En janvier, l’autorité faisait un point d’étape plutôt positif sur l’avancée des travaux. EDF peut tout de même se réjouir puisque cette publication éclaire l’avenir d’une bonne partie de son parc : 32 réacteurs nucléaires sont concernés sur 56 et ils représentent les plus vieilles unités en fonctionnement en France.
“Leur quatrième réexamen périodique revêt une importance particulière puisqu’il avait été retenu, lors de leur conception, une hypothèse de 40 années de fonctionnement. La poursuite au-delà de cette période nécessite une actualisation des études de conception ou des remplacements de matériels”, rappelle l’ASN.
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D'autres examens pour chaque réacteur
Il ne faut pas prendre ce feu vert de l’ASN pour un blanc-seing. Le réexamen périodique va nécessiter des tests et des travaux pour améliorer la sûreté des réacteurs. Dans un contexte de crise sanitaire, ces opérations représentent un casse-tête pour EDF qui a d'ailleurs dû revoir à la hausse le coût du “grand carénage” de ses centrales nucléaires.
L’ASN devra encore prendre position de façon individuelle pour chacun des 32 réacteurs. Son premier avis, qui portera sur un réacteur de la centrale de Tricastin (située entre la Drôme, l'Ardèche, le Gard et le Vaucluse) devrait être connu en 2022. Outre Tricastin, le quatrième réexamen périodique a seulement été lancé sur le réacteur Bugey 2 (Ain) pour l'instant.