Présidentielle 2022 : Yannick Jadot, un "modéré" à la conquête de l'Élysée

Publié le 28 septembre 2021 à 17h44, mis à jour le 28 septembre 2021 à 22h31

Source : JT 20h Semaine

PORTRAIT - Éphémère candidat écologiste rallié à Benoît Hamon en 2017, l'eurodéputé Yannick Jadot a remporté la primaire des écologistes face à Sandrine Rousseau, ce mardi. Son prochain défi : la conquête de l'Élysée.

Il y a encore quelques années, son nom était peu connu des Français. En peu de temps, Yannick Jadot a pu se tracer un chemin et se faire connaître du grand public. Celui qui a remporté la primaire des écologistes face à Sandrine Rousseau en vue de 2022 s'est forgé une expérience en la matière. Déjà vainqueur d'une primaire écolo en 2017, il avait brièvement fait campagne, avant de rejoindre la candidature du socialiste Benoît Hamon. 

Cette fois, il l'a promis. S'il parvient à remporter cette primaire, il sera candidat jusqu'au bout. Son mot d'ordre : "mettre l'écologie au cours du pouvoir, au cœur d'un grand projet de société", a martelé  l'eurodéputé de 53 ans.

Des voyages humanitaire au Burkina Faso, au Gabon...

Vingt ans plus tôt, en 1986, l'écologiste fait ses premiers pas en politique. Il crée alors le mouvement étudiant "La Déferlante". Suivent des expériences dans l'humanitaire, notamment au Burkina Faso, au Gabon, au Bangladesh. En 1996, il intègre Les Verts. Six ans plus tard, il participe à la campagne de Noël Mamère, candidat du parti à la présidentielle de 2002. 

Yannick Jadot poursuit alors dans l'engagement et devient directeur des campagnes de Greenpeace France jusqu’en 2008. L'année suivante, il quitte l'ONG et renoue avec la politique en fondant Europe Écologie-Les Verts avec Daniel Cohn-Bendit. Il brigue aussi un siège au Parlement européen, avec succès.

Longue expérience au Parlement européen

En 2011, l'eurodéputé devient porte-parole d'Eva Joly pour la campagne de la primaire des écologistes. Il s'en éloigne rapidement, la jugeant trop critique à l'égard du Parti socialiste.

Trois ans plus tard, le succès est de nouveau au rendez-vous à l'occasion des élections européennes et la notoriété de Yannick Jadot s'en trouve renforcée. En 2016, il pousse la gauche et les écologistes à organiser une primaire en vue de la présidentielle de 2017. Mediapart souligne à l'époque qu'il est "le seul à bénéficier du soutien de l’aile 'droite'" d'EELV. Son positionnement, jugé moins clivant que ses concurrents, plus consensuel, lui permet d'être choisi par les militants au second tour, face à Michèle Rivasi. 

Une victoire majeure en 2016

Mais le champion des Verts ne sera pas celui de la gauche : le 23 février 2017, après la Primaire citoyenne, il annonce se retirer au profit du vainqueur, Benoît Hamon. Yannick Jadot aura toutefois sa "victoire" deux ans plus tard. Une fois n'est pas coutume, il brigue un siège aux européennes de 2019. Cette fois-ci, l'écologiste est tête de liste de son parti et décroche 13,5% des suffrages.

"Nous sommes ce soir la troisième force politique en France. Les Français nous ont envoyé un signal très clair : ils veulent que l'écologie soit au cœur de notre vie, au cœur du jeu politique. Et ce message a été lancé dans toute l'Europe", dit-il au soir du 26 mai 2019. Fidèle à sa ligne, il revendique de porter une écologie ni de droite ni de gauche. 

Il n’y a pas deux gauches irréconciliables
Yannick Jadot

Aujourd'hui, l'eurodéputé tente de rassembler. C'est lui, au printemps dernier, qui lance un appel à la réunion à l'attention des responsables de la gauche et de l'écologie. Une vingtaine de dirigeants et cadres sont réunis. L'initiateur de l'événement évoque alors une "première marche d’un escalier qui est haut". "Il n’y a pas deux gauches irréconciliables", dira même l'écologiste à l'occasion des régionales, évoquant seulement "des propositions qui peuvent parfois être différentes"

Favorable à un "processus de désignation", mais...

Et alors que l'échéance de la présidentielle approche à grands pas, Yannick Jadot se positionne et pose ses pions. En mars dernier, il se prononce pour un "processus de désignation" - mais "pas forcément une primaire" - commun à tous les partis de "l'espace politique" situé entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Une ambition toutefois mise à mal par les dissensions entre les différents partis et sensibilités de gauche. 

Des dissonances qui l'auront finalement poussé à accepter de participer à une primaire réduite aux seuls écologistes. Après y avoir affronté Sandrine Rousseau, la plus radicale des postulants écolos, l'eurodéputé devra faire face à un plus grand défi : la conquête de l'Élysée.


La rédaction de TF1info

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