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L'approvisionnement en électricité est tendu à l'arrivée de l'hiver

La sécurité d'alimentation électrique « reste sous vigilance particulière », annonce le Réseau de transport d'électricité (RTE), notamment en janvier et février en cas de vague de froid. Les effets de la crise sanitaire sur la production du parc nucléaire « ne sont pas encore résorbés ».

« Sur la période allant de fin novembre à fin décembre 2021, les marges sont réduites sur le système électrique mais le risque de tension demeure relativement faible », déclare RTE.
« Sur la période allant de fin novembre à fin décembre 2021, les marges sont réduites sur le système électrique mais le risque de tension demeure relativement faible », déclare RTE. (Daniel Jedzura/Shutterstock)

Par Vincent Collen

Publié le 22 nov. 2021 à 15:00Mis à jour le 22 nov. 2021 à 17:58

Pas d'inquiétude mais une « vigilance particulière ». Alors que la saison froide a démarré en France, le Réseau de transport d'électricité (RTE) a estimé lundi que « les marges resteront réduites sur le système électrique » entre fin novembre et fin décembre.

La filiale à 50 % d'EDF rassure en ajoutant que « le risque de tension demeure relativement faible » jusqu'à la fin de l'année, sauf si les températures tombaient 4 à 6 degrés en dessous de la normale. Une telle vague de froid est « peu probable » avant le 31 décembre étant donné les prévisions météo à 45 jours.

Sur l'ensemble de l'hiver 2021-2022, RTE alerte sur les mois de janvier et février, en cas de froid intense. Car les effets de la crise sanitaire sur la production d'électricité nucléaire « ne sont pas encore résorbés ». La disponibilité du parc nucléaire français « reste basse, à un niveau similaire à l'hiver dernier ».

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L'impact des confinements

Les confinements de 2020 ont décalé la maintenance de certains réacteurs, généralement effectuée pendant l'été, sur la période hivernale. Ce qui nécessite l'arrêt de certaines centrales au mauvais moment. « Ces arrêts s'ajoutent à ceux liés aux visites décennales prévues de longue date », relève RTE. Entre 5 et 15 réacteurs ne produiront pas cet hiver, selon les semaines, sur un total de 56, malgré les réaménagements de calendrier décidés par EDF.

Des « incertitudes importantes » subsistent donc sur la disponibilité du parc nucléaire , sans parler de celles, habituelles, sur les capacités de production éoliennes qui dépendent de la force du vent. EDF prévoit une production nucléaire comprise entre 345 et 365 térawattheures (TWh) cette année, nettement moins que la moyenne des quatre années précédant la pandémie (entre 380 et 395 TWh).

Deux tendances pourraient toutefois aider à passer l'hiver sans problème. D'abord, la consommation d'électricité « reste légèrement inférieure à la situation d'avant-crise », de 1 % à 2 %. Certains secteurs de l'industrie, comme l'automobile, ainsi que les transports en commun, n'ont toujours pas retrouvé leur niveau d'activité de 2019.

Plus de renouvelables

Ensuite, les centrales à gaz et à charbon présentent « une bonne disponibilité ». Les stocks de gaz sont à un niveau proche de la moyenne. Les réserves souterraines sont remplies à près de 84 %, selon Storengy, la filiale de stockage d'Engie. Et une nouvelle centrale à gaz de TotalEnergies , à Landivisiau (Finistère), doit entrer en service le 1er février.

Les capacités de production solaire et éolienne « sont plus nombreuses » que l'an dernier. Enfin, les stocks des barrages hydroélectriques sont « dans la moyenne historique », constate RTE.

Pas de risque de black-out

Face à l'incertitude persistante, RTE a décidé d'actualiser son diagnostic fin décembre et courant janvier, afin d'intégrer les dernières informations sur la disponibilité des centrales et les prévisions météorologiques. Le risque qui pèse sur les mois de janvier et février sera réévalué à cette occasion.

« On ne peut pas exclure de rentrer ponctuellement dans des situations de tension entre l'offre et la demande », explique Jean-Paul Roubin, directeur de l'exploitation de RTE. De là à parler de risques de black-out, il y a un pas, car on peut aussi agir pour faire baisser la consommation en cas d'urgence.

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Coupures ciblées

Les procédures d'effacement permettent ainsi de réduire temporairement la consommation d'électricité de sites industriels qui acceptent de décaler leur production en échange d'une rémunération. Au pire, des baisses de tension de 5 % sur le réseau de distribution d'électricité peuvent être décidées (ce qui n'a jamais été le cas jusqu'à présent). Elles seraient généralement « imperceptibles » pour le consommateur, selon le responsable de RTE.

Vincent Collen

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