Le collège de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a auditionné, le 11 février dernier, Cédric Lewandowski, directeur du parc nucléaire et thermique d’EDF, et Philippe Knoche, directeur général d’Orano. Le sujet de cette audition : la stratégie d’EDF de gestion des combustibles usés, dans laquelle les installations du groupe Orano jouent un rôle essentiel.
Lors d’une précédente audition en juin 2020, EDF avait confirmé son projet de piscine d’entreposage centralisé, avec une mise en service prévue en 2034. On sait depuis que le site d’Orano la Hague a été choisi pour cette implantation. Mais si l’ASN s’inquiète de cette échéance, c’est que la saturation des capacités actuelles d’entreposage pourrait intervenir dès 2030.
À lire aussi
Un calendrier réactualisé
Mi-février, EDF a présenté ses projections en matière de volumes de combustibles usés à entreposer, le calendrier réactualisé de déploiement d’une piscine d’entreposage centralisé, ainsi que les trois parades étudiées pour faire face au retard de ce projet : l’utilisation accrue de combustible MOX en réacteur ; une densification des piscines d’entreposage de La Hague ; et un entreposage à sec des combustibles usés.
Trois parades qui impliquent étroitement Orano. Orano et EDF ont donc expliqué la manière dont ils géraient leurs interfaces et les enjeux techniques.
À lire aussi
Anticipation et maîtrise des parades
Le collège de l’ASN a rappelé à EDF la dimension stratégique de ce projet de piscine d’entreposage centralisé pour la sûreté globale des installations nucléaires. « Il a insisté, à l’attention d’EDF et d’Orano, sur l’importance de l’anticipation et de la maîtrise des parades qui seraient mises en oeuvre », souligne une note d’information diffusée le 12 mars par l’ASN.
Leurs objectifs de sûreté devront notamment être définis de manière prudente, en tenant compte des objectifs applicables à de nouvelles installations et de leur durée de mise en œuvre envisagée.
Pour le collège de l’ASN, EDF doit mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour déposer au plus tôt sa demande d’autorisation de création. Ce sera a priori en 2022, la commission nationale du débat public venant d’être saisie.
« EDF a réaffirmé son engagement à construire cette piscine d’entreposage et à affecter les ressources d’ingénierie nécessaires pour mener ce projet dans les délais annoncés », rapporte l’ASN dans sa note d’information.