Nucléaire : dans la Hague, les opposants se mobilisent contre le projet de piscine EDF

En marge de la concertation sur le projet de piscine EDF à Orano La Hague, un collectif d'opposants s'organise et tiendra une réunion publique ce vendredi 7 janvier 2022 à Jobourg.

Le collectif insiste sur le fait que les transports, pour le terrassement et l'évacuation des terres contaminées sur le site retenu par EDF pour le projet, utiliseront le rond-point des Chèvres, « à deux cents mètres des habitations de Jobourg ».
Le collectif insiste sur le fait que les transports, pour le terrassement et l’évacuation des terres contaminées sur le site retenu par EDF pour le projet, utiliseront le rond-point des Chèvres, « à deux cents mètres des habitations de Jobourg ». (©DR)
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La concertation autour du projet d’EDF de construction d’une piscine d’entreposage de 6 000 tonnes de combustibles usés sur le site d’Orano la Hague a repris après les fêtes de fin d’année. Une nouvelle réunion publique a eu lieu mardi 4 janvier 2022 à l’espace culturel des Pieux.

Lundi prochain 10 janvier, une rencontre est prévue sur le marché de Carentan avant un atelier thématique mardi à Cherbourg, sur le thème des enjeux socio-économiques.

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Une réunion d’opposants ce vendredi à Jobourg

Ce vendredi, à 20 heures à la salle communale de Jobourg, le collectif « Piscine nucléaire EDF Stop » organise de son côté une réunion publique, non inscrite au calendrier de la concertation.

« Rien n’est décidé, la construction de ces piscines aux portes de Jobourg n’est pas une fatalité », insiste le collectif qui souhaite, avec cette réunion, proposer d’« autres sources d’information, en complément de celles données par EDF ».

Parmi les intervenants, David Boilley, docteur en physique nucléaire et président de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO), très critique, on le sait, envers ce projet.

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« Trop c’est trop ! »

Critique, c’est aussi le cas de ce collectif composé d’habitants de la Hague, anti ou pro nucléaires, retraités et actifs d’Orano, des agriculteurs, des pêcheurs qui pensent que « trop, c’est trop » et que le projet de piscine d’EDF revient à créer sur La Hague « la poubelle nucléaire « provisoire » de la France pour cent ans de plus ».

La première piscine, objet de la concertation – un deuxième bassin pourrait être construit ensuite -, permettrait d’entreposer sous eau 6 500 tonnes de combustibles usés. En particulier du Mox, combustibles issus du retraitement par Orano, et pour lequel aucun réemploi n’est pour le moment prévu.

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Au bout du compte, cela représenterait 13 000 tonnes de combustibles, soit l'équivalent de 160 cœurs de réacteurs, entreposés pendant un siècle.

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« Des dangers qui s’accumulent »

Ce projet, s’il se concrétise, représente dix ans de travaux au minimum, un trafic routier intense et quotidien « à deux cents mètres des habitations de Jobourg » pour « creuser et évacuer des terres contaminées », puis acheminer les combustibles usés.

C'est un bouleversement radical du paysage, une image dégradée pour la région…

« Des dangers qui s’accumulent », résume donc le collectif. « Curieusement, la solution de l’entreposage à sec n’a pas été retenue alors que tous les autres pays nucléarisés ont recours à cette technique. »

Il ajoute que le débat public de 2019 sur le plan national de gestion des déchets et matières radioactives, s’il relève le besoin de nouveau entreposages, « n’a jamais eu pour objet le lieu d’implantation des piscines ».

En raison de la situation sanitaire, les interventions seront retransmises en direct sur la page Facebook piscine nucléaire stop, puis sur Youtube.

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