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La France veut explorer les océans, mais convoite aussi ses ressources

En insistant sur l’objectif de mieux connaître l’océan, Emmanuel Macron a dit qu’il parlait d’« exploration ». Mais la France ne cache pas son intérêt pour le cobalt, le nickel, le zinc, le cuivre, ou encore l’or et l’argent.

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Publié le 21 octobre 2021 à 01h23, modifié le 10 novembre 2021 à 12h29

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Les temps semblent venus pour de nouvelles « grandes odyssées d’exploration et d’aventures à la fois humaines, intellectuelles et de recherche », a lancé Emmanuel Macron, le 12 octobre, en présentant le plan France 2030. Dans sa ligne de mire : l’espace et l’océan, plus précisément les grands fonds marins. Le président de la République a ainsi confirmé officiellement la position de la France dans les grandes manœuvres qui se jouent autour de ces enjeux. Qui, en effet, « peut accepter que nous laissions en quelque sorte dans l’inconnu le plus complet une part si importante du globe ? », a-t-il questionné.

A destination de tous les défenseurs de l’environnement prompts à se dresser en défense de la planète et du monde océanique – qui en occupe plus des deux tiers –, le chef de l’Etat a pris soin de préciser qu’il parlait d’« exploration », pas d’« exploitation ». Il a cependant souligné qu’il n’entendait pas se priver d’« un levier extraordinaire de compréhension du vivant », qui permettra « peut-être [l’]accès à certains métaux rares ».

Ainsi Paris, comme d’autres capitales, ne cache pas son appétit pour les ressources minérales qui reposent sur le plancher océanique : cobalt, manganèse, nickel, zinc, cuivre, fer, plomb, or, argent, platine. Elles sont contenues dans les nodules et sulfures hydrométalliques qui se sont lentement formés au fond de l’eau. Certains contiennent aussi des métaux rares : molybdène, lithium, titane et niobium. On trouve aussi dans les grands fonds des encroûtements cobaltifères qui peuvent contenir des terres rares.

Certains industriels et gouvernements, impatients d’aller puiser dans ces gisements situés entre 200 mètres et 5 000 mètres sous la surface de l’eau, arguent de l’intérêt de ces métaux pour répondre aux besoins de la décarbonation de l’économie et de la croissance des énergies nouvelles, qui requièrent ces matériaux. Ils mettent en avant le soulagement des populations qui pâtissent des mines terrestres, et le futur épuisement de ces ressources. Un éventuel développement du recyclage des métaux présents dans nos objets technologiques quotidiens est présenté comme insuffisant.

Dégâts environnementaux inévitables

Si l’on n’en connaît pas l’ampleur, les dégâts environnementaux liés apparaissent cependant inévitables, dans le dernier espace qui n’est pas encore quadrillé par les activités humaines. L’ensemble des naturalistes et océanographes tablent au moins sur des destructions d’organismes vivants dont on ignore tout aujourd’hui, ainsi que de leurs habitats. Ils s’interrogent sur l’effet des vastes panaches sédimentaires dus aux activités industrielles qui risquent d’asphyxier les éponges et les coraux, et de contaminer les chaînes alimentaires. Le bruit, la pollution lumineuse, de probables fuites hydrauliques des dispositifs mécaniques de remontée des minerais vont aussi affecter les écosystèmes océaniques.

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