Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Comprendre la menace de l’arme nucléaire en 10 questions

Dès le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a brandi la menace de l’arme nucléaire. Bien que celle-ci soit présentée habituellement comme une arme de dissuasion, son utilisation aurait des conséquences désastreuses.

Par  et

Publié le 04 mars 2022 à 15h15, modifié le 11 mars 2022 à 10h22

Temps de Lecture 12 min.

Trois jours après le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, a menacé de faire usage de l’arme nucléaire. A ce jour, neuf pays en sont dotés. Alors que celle-ci est surtout considérée comme une arme de dissuasion, son utilisation dans un conflit généralisé aurait des conséquences désastreuses, non seulement pour l’humanité, mais aussi pour la vie sur Terre. En dix questions, nous vous livrons les principales clés pour en comprendre les enjeux.

Qui détient l’arme nucléaire ?

Neuf pays sont actuellement dotés de l’arme nucléaire :

  • les cinq puissances nucléaires de la guerre froide : la Russie, les Etats-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et la France (seul pays de l’Union européenne à être une puissance nucléaire aujourd’hui) ;
  • trois Etats qui ont ouvertement reconnu l’avoir développée depuis la fin de la guerre froide : le Pakistan, l’Inde et la Corée du Nord ;
  • Israël, qui n’a jamais reconnu officiellement détenir cette arme.
Neuf pays possèdent l'arme nucléaire
Carte des estimations du stock d'ogives des neuf puissances nucléaires mondiales et de leurs tendances d'évolution en 2022. Survolez les pays pour afficher le volume.

Ces nations ne communiquent pas toutes de manière transparente le nombre de têtes nucléaires qu’elles détiennent. Pour estimer la taille de ces arsenaux, les recherches de la Federation of American Scientists (FAS) font autorité. Au début de l’année 2022, selon cette organisation non gouvernementale, les neuf pays « possédaient environ 12 700 ogives ».

Qui possède le plus d’armes nucléaires ?

Le stock mondial d’ogives est réparti de manière très inégale entre les puissances nucléaires. La Russie et les Etats-Unis, protagonistes de la course aux armements lors de la guerre froide, en détiennent à eux deux environ 90 %. Chacun possède environ 4 000 charges nucléaires opérationnelles. Toutefois « la plupart des arsenaux de petite taille peuvent mettre fin à la civilisation telle que nous la connaissons », rappelle Benoît Pelopidas, fondateur du programme d’étude des savoirs nucléaires (Sciences Po, CERI).

La Russie et les Etats-Unis possèdent 90 % de l'arsenal nucléaire mondial

Estimation du volume d'ogives nucléaires par pays, au 23 février 2022.

Pour afficher le détail, sélectionnez les barres ou une catégorie de la légende à droite.
Depuis 2021, le Royaume-Uni ne communique plus le détail de son arsenal. Le total de 225 têtes correspond à une estimation de la FAS, qui considère que les Britanniques n'ont pas réduit leur arsenal, contrairement à leurs annonces de 2015. En 2021, Boris Johnson a annoncé son intention d'augmenter le plafond de l'arsenal à 260 ogives maximum.

Le stock d’armes nucléaires est-il toujours aussi important que pendant la guerre froide ?

Dans les années 1960, face aux dangers de la prolifération, c’est-à-dire l’augmentation du nombre de pays dotés de l’arme atomique, de premiers accords internationaux ont vu le jour. Le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), entré en vigueur en 1970, limite à cinq le nombre de pays autorisés à détenir l’arme – ceux qui l’avaient déjà acquise à l’époque, soit les Etats-Unis, l’URSS (puis la Russie à partir de la fin de 1991), la France, le Royaume-Uni et la Chine.

Progressivement, la quasi-totalité des pays y ont adhéré, à l’exception de l’Inde, d’Israël, du Pakistan et du Soudan du Sud. La Corée du Nord s’en est retirée en 2003, et certains signataires, comme l’Iran ou la Birmanie, ont été soupçonnés de développer des programmes nucléaires clandestins.

La prolifération des armes nucléaires contenue par le TNP
Carte des pays qui possèdent ou ont possédé l'arme nucléaire, selon leur adhésion au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Source : Atlas mondial du nucléaire, Bruno Tertrais, complété par une compilation de Benoît Pelopidas

L’accroissement des arsenaux est encore plus difficile à contenir. Porté par l’URSS et les Etats-Unis, il atteint un pic vers la fin de la guerre froide. Depuis la chute du bloc soviétique, le stock d’armes nucléaires de la planète n’a cessé de baisser.

Mais cette diminution globale ralentit de plus en plus et cache des disparités entre pays. « Tous les Etats dotés d’armes nucléaires ont entamé des programmes d’extension de la durée de vie, voire d’augmentation de la taille (Royaume-Uni, Russie, Inde, Pakistan, Chine, Corée du Nord) ou de la capacité de destruction de leurs arsenaux », relève Benoît Pelopidas.

A tel point qu’en 2020 les scientifiques chargés de « l’horloge de la fin du monde » (doomsday clock, en anglais), indicateur symbolique de la probabilité d’une apocalypse nucléaire, ont déplacé son aiguille à 100 secondes avant minuit. Elle n’en a jamais été aussi proche depuis la création de cet outil, en 1947.

La réduction de l'arsenal nucléaire mondial ralentit
Evolution du stock d'ogives (estimation hors armes en attente de démantèlement) par pays, de 1945 à 2022.

Quels sont les types d’armes nucléaires ?

On distingue deux types de bombes dans l’arsenal nucléaire :

  • les bombes A, à fission nucléaire ;
  • les bombes H, ou thermonucléaires.

Beaucoup plus puissante, la bombe H n’a pas remplacé la première : elle est constituée de deux étages, dont le premier est une bombe A qui sert à déclencher le second, dans lequel des noyaux d’atomes vont fusionner.

Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application

On mesure la puissance des armes nucléaires en équivalent TNT. La bombe A lâchée sur Hiroshima contenait une charge équivalente à 15 kilotonnes de TNT. La bombe H la plus puissante, la « Tsar Bomba », a été testée par l’Union soviétique en 1961 avec une puissance de 57 mégatonnes de TNT, soit 3 800 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima.

Selon Jean-Marie Collin, expert et porte-parole de la campagne ICAN (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons), un groupement d’ONG militant contre les armes nucléaires, « les forces stratégiques russes disposent aujourd’hui d’armes nucléaires d’une puissance de cinquante à plusieurs centaines de kilotonnes, comme l’ogive de 800 kilotonnes qui est installée sur le missile RS-12M2 (Topol M) ».

« On peut estimer qu’aujourd’hui les bombes sont environ 30 fois supérieures à celles qui ont été lâchées sur Hiroshima et Nagasaki », confirme Emmanuelle Galichet, docteure en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers.

Depuis la « Tsar Bomba », la puissance des bombes a eu tendance à diminuer. Mais cette apparente modération est en réalité compensée par le mirvage. Ce terme, issu de l’acronyme anglais MIRV (Multiple Independently targeted Reentry Vehicle), désigne le fait de placer plusieurs têtes nucléaires sur un seul missile. « Aujourd’hui le plan de frappe classique n’est plus d’envoyer un seul missile mais plusieurs », résume Benoît Pelopidas.

Comment les armes nucléaires sont-elles lancées ?

Disposer de l’arme nucléaire est une chose. Etre en mesure d’atteindre sa cible en est une autre. Les vecteurs renvoient aux moyens déployés pour qu’une arme nucléaire atteigne sa cible. Il existe trois possibilités :

  • le lancement depuis le sol : des missiles à moyenne portée (jusqu’à 1 200 kilomètres) et des missiles intercontinentaux (jusqu’à 13 000 kilomètres) sont lancés depuis des rampes ;
  • depuis les airs : plusieurs missiles peuvent être placés sur des avions bombardiers stratégiques, qui eux-mêmes peuvent décoller depuis le sol ou depuis un porte-avions ;
  • depuis la mer : les missiles sont lancés depuis des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Ces sous-marins, dont sont dotés les Etats-Unis, la Russie, la France, la Chine et l’Inde, sont positionnables n’importe où dans les océans et censés être totalement indétectables. Leur existence engendre la possibilité théorique d’une attaque nucléaire non revendiquée : le pays touché ne saurait pas, dans ce cas de figure, vers quelle nation orienter ses représailles.

Quels sont les effets d’une arme nucléaire ?

Lors de son explosion, une arme nucléaire génère d’abord une boule de feu, dont la taille varie avec la puissance. Une bombe de 1 kilotonne générerait ainsi une boule de 60 mètres de diamètre provoquant des dégâts jusqu’à 2 kilomètres autour du point d’impact. Une bombe de 1 000 kilotonnes générerait une boule de feu de plus de 1 kilomètre, dont l’impact pourrait avoir un rayon allant jusqu’à 20 kilomètres.

« Les armes récentes sont conçues pour libérer une énergie équivalente à plusieurs centaines de milliers de tonnes de TNT, explique Benoît Pelopidas. Une telle puissance est suffisante pour détruire le centre d’une ville comme New York. »

La fondation Outrider, qui milite contre la menace nucléaire, a mis en ligne un simulateur qui permet de se faire une idée de la zone touchée par une bombe nucléaire selon la puissance de celle-ci.

Capture d’écran du simulateur de Outrider pour une bombe de 300 kilotonnes qui exploserait en plein centre de Paris.

Ce simulateur permet de visualiser les impacts immédiats et dévastateurs d’une bombe atomique :

  • effet de souffle : l’explosion provoque une onde de choc avec un déplacement d’une masse d’air à même de détruire tous les objets environnants. Le vide créé par le déplacement de l’air entraîne ensuite des vents violents, similaires à un cyclone ou une tornade ;
  • chaleur : les rayonnements lumineux et leur chaleur, qui représentent plus du tiers de l’énergie de la bombe, provoquent des incendies et des brûlures sur les personnes ;
  • radiations : la bombe génère une irradiation directe au moment de son explosion ; à long terme, elle produit une pollution radioactive pouvant être transportée par les vents sur de grandes distances ;
  • impulsion électromagnétique : la bombe engendre un déplacement d’électrons qui grille la plupart des appareils électroniques.

A ces effets immédiats s’ajoute un impact à plus long terme sur le climat. Les incendies et le nuage de poussière générés par l’explosion formeraient un manteau de suie et de matière qui occulterait la lumière du soleil. Les études divergent quant à la durée d’action de ce manteau, qui pourrait aller de quelques jours à plusieurs années. Selon Jean-Marie Collin, « une étude de 2013 intitulée “Nuclear famine : two billion people at risk ?[“Famine nucléaire : deux milliards de personnes en danger”] montre qu’un conflit nucléaire limité entre l’Inde et le Pakistan, soit l’utilisation de moins de 100 armes nucléaires, pourrait être à l’origine de perturbations climatiques à l’échelle mondiale, entraînant une diminution massive des rendements agricoles à travers la planète et provoquant une famine affectant 2 milliards d’êtres humains. »

Une autre conséquence encore plus redoutable, mais qui n’a pas fait l’objet d’un consensus, est « l’hiver nucléaire » : les particules projetées dans l’atmosphère et la stratosphère pourraient provoquer un changement profond et durable du climat.

Quel est le potentiel de destruction de l’arsenal nucléaire mondial ?

En cas de conflit nucléaire généralisé, peu de doute pour Emmanuelle Galichet : « Il est probable que toute vie serait détruite sur la surface de la Terre. » Il est toutefois difficile d’imaginer l’ampleur de l’explosion de toutes les charges nucléaires combinées. Pour Benoît Pelopidas, la capacité de destruction des arsenaux nucléaires de la planète « dépasse l’entendement. La psychologie cognitive a (…) montré que nous saisissons mal les très grands nombres ».

Une comparaison avec le conflit le plus meurtrier de l’histoire, la seconde guerre mondiale, permet de donner un ordre de grandeur. Même si le nombre actuel de têtes nucléaires a chuté à un niveau historiquement bas, la capacité globale de destruction demeure, a minima, 416 fois plus importante que celle de tous les explosifs utilisés de 1939 à 1945. Cette estimation ne prend pas en compte les conséquences climatiques.

La capacité de destruction multipliée par plus de 400 depuis la seconde guerre mondiale
Comparaison entre la somme de toutes les capacités de destruction des explosifs utilisés au cours de la seconde guerre mondiale (5 mégatonnes de TNT) et la capacité de destruction des arsenaux nucléaires déployés dans le monde en 2020.
La référence de 5 mégatonnes de TNT pour la somme de tous les explosifs utilisés au cours de la seconde guerre mondiale se situe dans la fourchette haute des estimations des historiens. Les chercheurs ont souhaité, ainsi, établir un ratio « plancher ».

Suffit-il d’appuyer sur un bouton pour lancer une bombe nucléaire ?

L’imaginaire collectif a nourri l’image d’un bouton posé sur un bureau qu’il suffirait de presser pour déclencher une attaque nucléaire. La réalité est plus complexe.

Peu après l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, en 2017, la question du protocole de déclenchement nucléaire a été soulevée dans un article du Center for Nonproliferation Studies intitulé « The Finger on the Button » (« le doigt sur le bouton »). Les auteurs, Jeffrey G. Lewis et Bruno Tertrais, y recensent les protocoles mis en place dans les différents pays détenteurs de l’arme. Selon eux, il existe deux « écoles » dépendant du type de régime :

  • dans les régimes parlementaires (Royaume-Uni, Inde, Pakistan, Israël), la décision est censée être prise de façon collégiale, pour qu’elle ne dépende pas du seul premier ministre ;
  • dans les régimes (semi-)présidentiels (Etats-Unis, Russie et France), le président est investi seul du pouvoir de décision.

Les deux autres puissances nucléaires sont des cas particuliers :

  • en Corée du Nord, la décision revient au président Kim Jong-un, qui n’est pas élu ;
  • en Chine, le processus implique plusieurs organes de décision.

Dans les faits, la concrétisation de la frappe repose, dans la plupart des pays (à l’exception de la Corée du Nord), sur la « règle des deux hommes » (two-man rule) : cela signifie qu’en plus du décisionnaire un rôle important est dévolu à un ministre ou un responsable militaire. S’ensuit une chaîne de commandement pour exécuter la décision qui, selon les auteurs, « augmente la possibilité que des personnes résisteraient à un ordre illégitime d’utilisation d’armes nucléaires dans le cas d’une frappe soudaine ».

Si aucun ordre de tir n’est à ce jour venu de la plus haute instance dirigeante d’un pays, l’histoire a montré que ce facteur humain a déjà permis d’éviter le pire. Le 27 octobre 1962, en pleine crise de Cuba, le commandant d’un sous-marin russe, alors coupé de toute communication avec Moscou, donne l’ordre de lancer une torpille de 10 kilotonnes contre la flotte américaine. L’ordre ne fut finalement pas exécuté par un officier du nom de Vassili Arkhipov, qui préféra attendre les instructions de Moscou.

Quelle est l’efficacité des boucliers antimissiles ?

Les instruments de lancement d’armes nucléaires n’ont cessé de gagner en rapidité et en autonomie au cours du temps, rendant les Etats toujours plus vulnérables. Le début des années 1960 marque un premier tournant, lorsque les forces armées parviennent à propulser leurs ogives en les arrimant à des missiles balistiques, qui « se déplacent environ vingt fois plus vite que les [avions] bombardiers qui les précédaient », détaille Benoît Pelopidas. Le développement récent de missiles hypersoniques, encore plus rapides et difficiles à détecter, a réduit d’autant plus le temps de réaction laissé à un état-major en cas d’attaque.

Face à cette menace, les armées, notamment celle des Etats-Unis, ont mis en place de coûteux programmes de défense antimissile. Il s’agit de boucliers qui correspondent à un ensemble mobile de radars et de missiles à tête chercheuse censés repérer et percuter le projectile ennemi.

Pour MM. Pelopidas et Collin, les performances de ces boucliers demeurent très insuffisantes. « La plupart des missiles balistiques contiennent plusieurs ogives nucléaires, ainsi que des leurres. Chaque ogive dispose d’une trajectoire indépendante, multipliant ainsi le nombre de cibles et la difficulté pour une défense adverse de les neutraliser », explique le porte-parole de l’ICAN.

Lors d’une conférence en 2018, Bruno Tertrais soulignait le rapport coût/efficacité de ce type de boucliers antimissiles : « Pour certains pays, l’ambition d’une couverture totale du territoire peut être un calcul raisonnable : on pense à Israël ou au Japon. Pour les Etats-Unis ou la Russie, en revanche, c’est hors de portée. »

Qu’est-ce que la dissuasion nucléaire ?

La dissuasion nucléaire est un concept militaire né dans les années 1950. Le principe : convaincre l’adversaire que le prix à payer après une attaque est supérieur aux gains qu’il pourrait en retirer. La dissuasion nucléaire suppose donc qu’un Etat qui lancerait une attaque nucléaire s’expose irrémédiablement à des représailles au moins égales aux conséquences subies par son adversaire.

Selon Bruno Tertrais, le système repose « sur un dosage subtil de transparence et d’ambiguïté calculée » : transparence sur la capacité d’armement pour convaincre l’ennemi de la puissance nucléaire dont on dispose et ambiguïté sur les ripostes envisagées en cas d’attaque pour que l’ennemi ne soit pas en mesure de calculer précisément les conséquences d’une frappe.

Dans son ouvrage Repenser les choix nucléaires (Presses de Sciences Po, 2022, 26 euros), Benoît Pelopidas estime que la dissuasion nucléaire est « un pari sur la vulnérabilité comme condition de la sécurité ». Ainsi, le choix de la dissuasion revient, pour un Etat, à se dire que « ne pas pouvoir protéger sa population n’est pas un problème car l’ennemi n’attaquera pas. Cela suppose aussi qu’il n’y aura pas d’accident. Et cela suppose surtout que l’ennemi sera intimidé par la menace nucléaire et que cette peur le rendra prudent ».

Ce qui, dans le cas de Vladimir Poutine, est loin d’être une certitude. « La doctrine nucléaire russe, qui a changé en 2020, considère cet arsenal comme une arme pouvant répondre à des attaques non nucléaires, mais conventionnelles, si l’existence même de l’Etat est en question, relève Carole Grimaud Potter, professeure de géopolitique de la Russie (université Paul-Valéry Montpellier 3, Institut diplomatique de Paris). L’interprétation russe de l’engagement militaire européen en Ukraine peut poser un problème dans ce qu’elle considère comme mettant en question l’existence même de l’Etat russe. »

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.