General Electric (GE), l’un des plus grands constructeurs mondiaux de centrales électriques au charbon annonce l’abandon de cette activité. Ce géant industriel américain se concentrera dorénavant sur les énergies renouvelables.

GE est le leader mondial de la construction de centrales électriques. En 2018, les centrales construites par sa filiale GE Power (anciennement GE Energy) ont produit un tiers de l’électricité consommée sur la planète[1].

Cette décision est le signe d’un renversement de stratégie spectaculaire pour le conglomérat. Il y a cinq ans à peine, il avait doublé sa part de marché dans la filière du charbon en rachetant la filiale énergie du groupe français Alstom, laquelle fabrique des turbines pour les centrales thermiques.

Ce « deal » d’un montant record de 13,5 milliards de dollars est le plus gros rachat industriel jamais réalisé par GE, mais il a tourné au désastre. Partout dans le monde le charbon régresse en effet, souffrant de la progression conjuguée des centrales au gaz et des énergies renouvelables. Malgré le soutien indéfectible de Donald Trump, la consommation de charbon est au plus bas depuis 40 ans aux Etats-Unis et les fermetures de mines se multiplient.


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Depuis cette absorption, General Electric a licencié des milliers de salariés de sa branche spécialisée dans l’énergie, comprimé son dividende, licencié deux PDG et réduit fortement la valeur comptable de cette filiale.
Pour GE, la sortie du charbon pourrait signifier « des désinvestissements, des fermetures de sites et des licenciements » précise un communiqué publié par le groupe. « GE continue de se transformer, mais nous nous concentrerons désormais sur les activités de production d’électricité rentables qui offrent des perspectives de croissance », a expliqué Russell Stokes, le patron de GE Power. L’entreprise est notamment active dans la construction d’éoliennes. En 2018 elle annonçait la conception d’une nouvelle turbine offshore de 12 MW, laquelle était à ce moment la plus puissante du monde.


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Toutefois GE n’abandonne pas encore complètement les énergies fossiles. Elle continuera à assurer la maintenance des centrales au charbon existantes, et poursuivra la construction de centrales au gaz ainsi que des turbines à vapeur pour les réacteurs nucléaires.

L’annonce de GE a été applaudie par NRDC, une ONG américaine de protection de l’environnement. « Nous demandions depuis des années à GE de se retirer du charbon. Il s’agit d’un pas important et attendu depuis longtemps pour la protection de la santé des populations et de l’environnement », a-t-elle déclaré dans un tweet.


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[1] Source : https://en.wikipedia.org/wiki/GE_Power