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L’EPR de Flamanville accuse un nouveau retard

Préalable à tout essai de fonctionnement, la date de chargement du combustible dans la cuve du futur réacteur est « décalée de fin 2022 au second trimestre 2023 », a annoncé EDF.

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Publié le 12 janvier 2022 à 10h35, modifié le 13 janvier 2022 à 09h18

Temps de Lecture 3 min.

Le groupe Electricité de France (EDF) doit une nouvelle fois « ajuster le calendrier ». Pour le dire sans euphémisme, le chantier du réacteur nucléaire EPR de troisième génération à Flamanville (Manche) connaîtra un nouveau retard et de nouveaux surcoûts. Préalable à tout essai de fonctionnement, la date de chargement du combustible dans la cuve du futur réacteur est « décalée de fin 2022 au second trimestre 2023 », a annoncé le groupe dans un communiqué, mercredi 12 janvier au matin.

« Dans un contexte industriel rendu plus difficile par la pandémie » de Covid-19, cette mauvaise nouvelle augmente encore le coût de construction, qui passe de 12,4 milliards à 12,7 milliards d’euros, annonce l’entreprise. En juillet 2020, la Cour des comptes considérait même que le coût total du chantier s’élèverait à plus de 19 milliards d’euros, en tenant compte d’autres dépenses s’intercalant avant toute mise en service industrielle, notamment celles liées aux pièces de rechange ou à des procédures administratives ou fiscales. Les conseillers de la Cour des comptes évoquaient déjà un « un échec opérationnel, des dérives de coûts et des délais considérables ».

Chantier démarré en 2007

L’annonce d’un nouveau retard complique encore la situation d’EDF, dont l’Etat est toujours l’actionnaire majoritaire. A l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a fait savoir que celui-ci veillera à ce qu’EDF « tire les leçons des différents retards » accumulés sur le chantier, avec l’objectif d’« améliorer le processus industriel ».

Lourdement endetté, le groupe a commencé le chantier de l’EPR (pour European Pressurized Reactor – « réacteur pressurisé européen », en français) en 2007, et visait initialement une mise en service… pour 2012, avec des estimations des coûts de construction bien moins élevées (environ 3 milliards d’euros).

En 2019, à la demande du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, le président-directeur général d’EDF, Jean-Bernard Lévy, avait commandé un rapport sur les déboires accumulés depuis plusieurs années. Ce rapport Folz (du nom de l’ancien PDG du groupe automobile PSA) avait attribué les années de retard en partie à « une perte de compétences généralisée ». De fait, le chantier de Flamanville a été précédé d’une longue période sans projet de nouveaux réacteurs.

En revanche, les deux premiers EPR à être entrés en fonctionnement dans le monde, en 2018 et 2019, se trouvent en Chine, à Taishan. Un incident a conduit à l’arrêt, en juillet 2021, de l’un d’eux. En cause, « un phénomène d’usure mécanique de certains composants d’assemblages », selon EDF, qui assure que ce dossier « ne remet pas en cause le modèle EPR ».

Les 56 réacteurs du parc nucléaire français actuel, principale source d’électricité dans le pays, appartiennent à la catégorie des réacteurs à eau pressurisée dite de deuxième génération. La centrale de Flamanville en compte deux, mis en service au milieu des années 1980. Les plus récents étant ceux de Civaux (Vienne), lesquels ont commencé à fonctionner à la fin des années 1990.

Le nucléaire, débat clivant de la présidentielle

Le 9 novembre 2021, malgré les problèmes constatés sur le chantier de Flamanville-3, Emmanuel Macron a annoncé son intention de « relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays ». Un gage d’« indépendance énergétique de la France », selon le président de la République.

Alors que le nucléaire est l’un des thèmes polarisants de la campagne présidentielle, Greenpeace a dénoncé un « énième retard qui disqualifie les annonces de nouveaux réacteurs ». L’organisation non gouvernementale demande « un moratoire sur les travaux de l’EPR de Flamanville, afin de conduire une évaluation en toute indépendance de la viabilité des réacteurs nucléaires EPR ».

Le gouvernement veillera à ce qu’EDF « tire les leçons des différents retards » accumulés sur ce chantier, a souligné le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, mercredi. Le gouvernement se montrera « vigilant », avec l’objectif d’« améliorer le processus industriel », a-t-il expliqué à l’issue du conseil des ministres.

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