La petite salle de Jobourg s’est vite remplie. Une soixantaine de membres du collectif anti-piscine nucléaire EDF étaient au rendez-vous le 2 mars pour, rappelons-le, s’opposer à la construction de ce nouveau lieu de stockage de combustibles usés sur le site d’Orano-La Hague. Un projet estimé à 1,25 milliard d’euros, qui occuperait un terrain de 10 ha et permettrait d’entreposer sous l’eau jusqu’à 6 500 tonnes de combustibles usés.
Réunions d’information, tractages, pétition en ligne (qui rassemble 1 600 signatures sur change.org), carnaval avec crémation du Bonhomme EDF… : le collectif multiplie les actions pour alerter la population.
« Il rassemble plus de 300 personnes, puisque l’on envoie nos lettres d’info régulières sur plus de 300 adresses mail. Les profils sont divers, les gens viennent de La Hague mais aussi de Cherbourg, du Val de Saire, de Paris, Orléans, du Sud-Manche… Et il n’y a pas que des antinucléaires. »
Pour sensibiliser tous les Manchois
Pour étendre son influence en attirant encore plus de monde, au plus proche des habitants du Cotentin et même de tout le département (car la concertation publique doit désormais englober toute la Manche), il a été décidé de créer des comités locaux chargés de relayer la mobilisation et proposer de nouvelles idées.
Gréville-Hague, Vauville-Biville, les deux Omonville avec Digulleville, Bretteville et Fermanville, Auderville-Jobourg sont les premiers groupes à s’être constitués. Cherbourg-en-Cotentin, Carentan, Saint-Lô, Coutances ou encore Teurthéville-Sideville-Virandeville devraient suivre dans les semaines qui viennent.
« On met un Pad (NDLR : mur virtuel collaboratif de la plateforme internet Padlet) à disposition des comités locaux avec tous les documents d’information à télécharger, précise Marie Tassel. Ils peuvent ainsi organiser leurs propres réunions de proximité, auxquelles on envoie un intervenant qui évoque tous les aspects du projet. On est des bénévoles, on ne peut pas être tous partout à la fois. Plus il y aura de monde pour distribuer des tracts et faire signer la pétition, et mieux ce sera. »
Autre élément essentiel pour structurer la mobilisation : la création d’une association. Bientôt inscrite au Journal officiel, elle a pris le nom de Centaurium Portense. « C’est une fleur (NDLR : petite centaurée vivace aux pétales mauves, plante classée vulnérable) qui pousse près du site envisagé : plus on la coupe et plus elle repousse, c’est un beau symbole, assure malicieusement Marie Tassel. L’adhésion est à 5 € minimum. »
Nouvelle réunion le 11 mars
Une étudiante de 20 ans prénommée Marie a aussi dessiné le logo du collectif : on y voit une échelle de piscine qui descend dans l’eau agitée, dans laquelle flotte un baril, sur fond jaune avec le symbole de la radioactivité.
La concertation publique, dont trois semaines avaient été reportées, doit reprendre du 20 juin au 8 juillet. En attendant, la lutte passera par une nouvelle réunion publique, vendredi 11 mars à 20 h 30, dans la salle des fêtes de Beaumont-Hague.