Pas  certain que, ce mercredi, à l’heure de se rencontrer pour la première fois, la question du nucléaire ait été abordée entre Luc Frieden, de passage à Bruxelles, et le Premier ministre belge Alexander de Croo. Sinon le nouveau chef de gouvernement luxembourgeois lui aurait signifié l’opposition toujours d’actualité du Grand-Duché vis-à-vis des centrales nucléaires.

Un point de désaccord avec le Royaume voisin qui va sans doute être rappelé dans les prochaines semaines. En effet, le gouvernement belge met la dernière main à l’accord qu’il doit passer avec le fournisseur d’énergie Engie pour la prolongation de deux réacteurs nucléaires “non loin” de la frontière : Doel 4 et Tihange 3.

Et si jusqu’à présent les positions du Premier ministre de Croo évoquait une “rallonge” de dix années pour ces équipements. Le calendrier pourrait être revu… à la hausse ! En effet, le chef de l’exécutif vient de glisser une petite phrase indiquant que le prochain gouvernement devrait « envisager une prolongation de 20 ans » pour ces équipements.

L'option semble être d'ores et déjà envisageable par Engie. Cela porterait la mise en service des deux unités nucléaires citées jusqu'à 2045.

Et quitte à enfoncer le clou, de Croo estime qu'il serait aussi techniquement faisable de donner une décennie de fonctionnement de plus à Tihange 1 dont les premiers Mégawatts produits remontent à 1975 et qui devait stopper en 2025... Mais là, Engie est plus circonspecte sur la faisabilité de l'opération.

Mais, au vu des propos du Premier ministre belge, le dossier ne devrait pas être tranché de sitôt. La "patate chaude" revenant entre les mains du gouvernement que les Belges doivent désigner en juin 2024. Et dire qu'il y a cinq ans, avant la crise énergétique, la Belgique avait annoncé vouloir définitivement sortir du nucléaire...