La marine russe va bientôt acquérir un nouveau missile hypersonique de haute précision. Baptisé le Kinjal (dague en russe), cet appareil fait partie des “six nouvelles armes stratégiques de la Russie” dont le président Vladimir Poutine a vanté les mérites lors de nombreux discours. En développement depuis 2017, cette machine peut atteindre des vitesses supérieures à 10.000 kilomètres par heure. Long d’environ 7,4 mètres pour un poids de 4 tonnes, cet engin pourra frapper  des cibles dans un rayon de 2.000 kilomètres.

Seuls les énormes bombardiers TU-M22 et des avions de chasse Mig-31 spécialement modifiés pourront transporter un tel missile. La tête du Kinjal sera équipée d’explosifs conventionnels pour toucher  des cibles au sol et surtout des navires de guerre comme des porte-avions par exemple. Dans le cadre d’un conflit majeur, elle pourra également embarquer des ogives nucléaires. Pour atteindre sa cible, cet engin sera lancé par un aéronef à plus de 12.000 kilomètres d’altitude avant d’entamer une descente rapide en planant, avec une trajectoire difficile à prévoir pour éviter de se faire intercepter.

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Selon le journal Izvestia Daily, les escadrons d’avions de chasse situés dans le Kamtchatka seront les premiers à recevoir sous peu les premiers modèles totalement opérationnels du Kinjal. Un déploiement loin d’être anodin puisque cette péninsule est proche du Pôle Nord mais aussi de l’Alaska et donc du territoire américain. Le président Vladimir Poutine a lui-même estimé que cette région du globe cachait en son sein des richesses d’une valeur de plusieurs milliers de milliards de dollars. Une partie du territoire de l’Arctique est d’ailleurs revendiqué par la Russie.

En septembre 2020, la marine russe avait envoyé plus de 50 navires de guerre ainsi qu’une quarantaine d’avions pour patrouiller près des côtes de l’Alaska. “Nous menons des exercices militaires dans cette région pour montrer que nous sommes capables d’assurer la protection de nos ressources en Arctique”, avait déclaré l’amiral russe Nikolai. De son côté, l’armée américaine veut moderniser ses moyens de détection (qui datent de la guerre froide) dans l’Arctique pour faire face à cette nouvelle menace. Mais pour le moment, aucune décision officielle n’a été prise par Washington.