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Face à la concurrence, « le long chemin de croix d’EDF »

L’opérateur d’électricité s’est effondré en Bourse, lundi, sur des informations de blocage des négociations à Bruxelles à propos de la réorganisation du groupe. Piégé entre les exigences de la Commission et la colère des employés, le gouvernement pourrait être tenté d’enterrer l’affaire, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 26 janvier 2021 à 10h35 Temps de Lecture 2 min.

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La centrale au charbon d’EDF, au Havre (Seine-Maritime), le 10 janvier 2020.

Pertes et profits. Le parcours d’EDF sur la voie de la concurrence est un long chemin de croix, jalonné de stations qui, chacune, fragilise un peu plus le pénitent. Ici, la question des centrales que l’on doit fermer ; là, celle que l’on n’arrive pas à ouvrir ; plus loin, le développement international qui patine, une filière à restructurer sur instruction de l’Etat, des concurrents qui grignotent des parts de marché et, enfin, des finances de plus en plus fragiles. On aurait rêvé mieux dans un siècle tout entier converti à l’énergie électrique et alors qu’il y a dix ans, on glosait encore sur la rente nucléaire indécente d’EDF.

Dernier épisode en date, l’effondrement du cours de Bourse de l’opérateur, de près de 15 %, lundi 25 janvier, à la suite d’informations de notre confrère BFM-Business, qui font état d’un blocage des négociations avec Bruxelles sur le projet de réorganisation du groupe. Depuis qu’il est arrivé à sa tête, en 2014, le PDG, Jean-Bernard Lévy, bataille contre le prix de revente de son électricité à ses concurrents imposé par la loi. Il le juge trop faible pour financer son développement, dont le renouvellement de son parc de production, notamment nucléaire.

Architecture baroque et colorée

Mais accepter une hausse de tarif dans un domaine sans concurrence (le nucléaire en France) peut s’assimiler à une aide d’Etat, d’où l’intervention de Bruxelles. Qu’il s’agisse de chemin de fer, de télécoms ou d’énergie, la Commission a toujours prôné une séparation stricte entre la production sous monopole et la vente ouverte à la concurrence. Principe qui a d’ailleurs été progressivement abandonné partout où il a été mis en œuvre (ferroviaire, téléphone), car peu viable économiquement.

L’Etat craint comme la peste tout début de contestation sociale, à un an de l’élection présidentielle

A la demande de l’Etat, EDF a alors dessiné une architecture baroque et colorée avec trois entités indépendantes, l’une sur le nucléaire (bleu), l’autre sur l’hydraulique (azur) et la troisième rassemblant distribution et énergies renouvelables (vert), cette dernière restant cotée en Bourse. Indépendantes, mais pas trop, la holding de tête gardant le contrôle de l’ensemble et le personnel, son statut et sa mobilité.

Ce drôle d’arc-en-ciel ne plaît finalement à personne. Ni à Bruxelles, qui veut une séparation plus étanche des filiales, ni au personnel, qui y perçoit les prémices d’un démantèlement. Quant à l’Etat, en théorie pressé d’obtenir un accord pour assurer le financement des nouvelles centrales, il craint comme la peste tout début de contestation sociale, à un an de l’élection présidentielle. Il pourrait donc être tenté par l’immobilisme. Comme à la centrale de Flamanville (Manche), le chantier risque de devenir interminable. Et de ne faire que des perdants.

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