Depuis le début des années 2000, les États-Unis se sont lancés dans le développement de technologies hypersoniques. Après avoir testé des engins volants avec plus ou moins de succès, ils viennent de réussir l’essai d’une arme hypersonique capable d’atteindre n’importe quel point du Globe en moins d’une heure.

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    Il n'existe pas de photo officielle du drone Falcon HTV ni de la bombe AHW (image du bas). Seules des vues d'artistes permettent de se faire une idée de ce à quoi ressemblent ces deux projets. © Missile Defense Agency/U.S. Army

    Il n'existe pas de photo officielle du drone Falcon HTV ni de la bombe AHW (image du bas). Seules des vues d'artistes permettent de se faire une idée de ce à quoi ressemblent ces deux projets. © Missile Defense Agency/U.S. Army

    Le 18 novembre, les forces spatiales américaines ont lancé avec succès, à l'aide d'une fuséefusée, une bombe manœuvrable hypersonique, c'est-à-dire volant au moins à Mach 5 (6.000 km/h) dans l'atmosphèreatmosphère terrestre. Le tir s'est fait depuis le Pacific Missile Range Facility de Kauai, à Hawaï, en direction du site d'essai balistique Ronald Reagan, situé sur l'atollatoll de Kwajalein dans les îles Marshall (océan Pacifique).

    L'objectif de ce vol d'essai consistait à recueillir des données sur toutes les phases du vol hypersonique notamment pour ce qui concerne la navigation (guidage, contrôle et maniabilité), les communications et les technologies utilisées pour la protection thermique. La bombe a suivi une trajectoire qui n'était pas balistique et a atteint sa cible. Advanced Hypersonic Weapon (AHW), c'est le nom de ce programme, est de la même lignée que celui du Falcon HTV. En août 2011, le Pentagone avait raté le second vol d'essai de ce drone hypersonique.

    Technologies hypersoniques

    Avec l'exemple du drone spatial X-37B, les États-Unis poursuivent une stratégie liée au concept de domination par l'information, qui n'est pas possible sans une utilisation massive de systèmes spatiaux. Une stratégie qui s'appuie sur le Space Power, conduisant à une progressive militarisation de l'espace, et sur le Space Control défini comme la capacité à assurer l'accès continu à l'espace pour les forces américaines, la liberté d'opération dans l'espace et la capacité à interdire à d'autres l'utilisation de l'espace si nécessaire.

    Ces programmes s'inscrivent dans cette nouvelle stratégie de réponse rapide à des besoins militaires identifiés comme potentiellement dangereux pour les États-Unis ou leurs intérêts (Prompt Global Strike). Avec le X-37B, les États-Unis développent un engin capable de rester dans l'espace plusieurs mois pour des missions de surveillance, voire d'attaque. Le drone HTV leur permet de rejoindre n'importe quel point du Globe en moins de deux heures et la bombe AHW, de frapper et détruire une cible en moins d'une heure, où qu'elle se trouve sur Terre.

    Dernier point qui a son importance, dans le monde de l'après-Septembre 2001, les États-Unis se font à l'idée que la dissuasion nucléaire a vécu. En effet, elle n'a pas de prise sur les groupes terroristes et les traités de non-prolifération nucléaire ne peuvent pas leur assurer une suprématie face à des pays surmotivés comme l'Iran ou la Corée du Nord. Cette arme est présentée comme conventionnelle, c'est-à-dire qu'elle ne transporte pas de charge nucléaire. Malgré la suprématie qu'elle apporte, elle n'est astreinte à aucun traité international.