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L’appel de Piketty, Mélenchon, Montebourg… pour « la construction d’un véritable service public de l’énergie sous contrôle citoyen »

Pour garantir efficacité et souveraineté sur l’énergie, celle-ci doit être sortie du marché, estiment les signataires de cette tribune.

Publié le 31 mai 2021 à 06h00, modifié le 31 mai 2021 à 14h22 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. L’impasse dans laquelle se trouve le secteur électrique aujourd’hui, dont le projet Hercule sans cesse reporté n’est que le dernier avatar, est le résultat des errements de la politique d’ouverture à la concurrence imposée depuis vingt ans à ce secteur. Exposée à des prix de marché très volatils, EDF – comme d’autres grands producteurs – voit sa situation financière fragilisée, avec une dette évaluée à 42 milliards d’euros. L’entreprise paye également un expansionnisme international responsable de lourdes pertes financières ainsi que le fiasco du chantier EPR.

Alors que le service public avait su développer, en quelques décennies, de grands réseaux et parcs de production (hydraulique puis thermique et nucléaire), les investissements nécessaires à la maintenance du parc actuel et à la transition énergétique semblent impossibles à réaliser.

Les usagers, devenus « clients », ont vu les tarifs de l’électricité augmenter de 60 % depuis l’ouverture du marché aux particuliers en 2007, tandis que l’inflation cumulée sur cette période était d’environ 15%. Les surcoûts liés à la libéralisation sont pour partie responsables de cette hausse : création de fonctions commerciales et de trading, duplication chez chaque fournisseur des fonctions support (facturation, ingénierie, administratif, etc.), rémunération des actionnaires, coûts de transaction liés à la contractualisation des échanges, désoptimisation du système (moins bonne coordination entre acteurs), etc.
Les usagers sont exposés à des démarchages agressifs et trompeurs décrits comme un phénomène massif par les associations de consommateurs qui ne voient aucune plus-value à la libéralisation. Les clients précaires sont moins bien accompagnés. L’égalité de traitement disparaît progressivement pour faire place à une négociation individuelle des offres de marché, pour une électricité pourtant identique pour tous.

« Les capitaux privés sont plus coûteux »

Les gestionnaires de réseau constatent une fragilisation du système liée à une difficulté de coordonner des acteurs toujours plus nombreux. Le projet de réorganisation d’EDF, négocié dans l’ombre depuis près de deux ans entre la direction de l’entreprise, le gouvernement et la Commission européenne, ne ferait qu’approfondir ces difficultés. Car il s’obstine à introduire de force la concurrence dans une industrie de réseau qui ne s’y prête pas, et à recourir aux capitaux privés pour des investissements de long terme qui nécessitent une garantie publique.

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