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Energie

Tableau de bord de l'énergie: les arrêts de longue durée immobilisent de nouveaux réacteurs

Alors qu'EDF vient de publier des résultats particulièrement mauvais pour l'année 2022, l'énergéticien recense un nombre croissant de réacteurs nucléaires à l'arrêt dans le cadre de travaux de maintenance destinés à prolonger leur durée de vie.

EDF perd de nouveau du terrain. Après avoir recensé jusqu'à la moitié du parc nucléaire à l'arrêt l'été dernier, l'énergéticien était parvenu à ne compter plus qu'un réacteur sur cinq immobilisé sur cinq ces dernières semaines. Mais comme lors du mouvement social de l'automne dernier, EDF se trouve freiné dans son programme de relancer du parc nucléaire puisque trois réacteurs supplémentaires sont actuellement à l'arrêt par rapport à la semaine dernière, 14 contre 11. Dans le détail, Gravelines 1, Blayais 4 et Dampierre 4 sont immobilisés même si l'infrastructure du Loiret devrait redémarrer dès aujourd'hui.

En revanche, il faut préciser que ce ralentissement dans le calendrier est davantage volontaire. En effet, les arrêts de longue durée ont commencé et vont s'enchaîner en 2023. Deux réacteurs dans les centrales de Chinon et Saint-Laurent ont entamé leur visite décennale dans le cadre de travaux de maintenance longs de 6 à 9 mois afin de prolonger leur durée de vie de 40 à 50 années supplémentaires. Cinq autres infrastructures suivront cette année mais le PDG du groupe Luc Rémont souhaite réduire leur durée afin d'augmenter la production d'électricité. Et pour cause, c'est le faible niveau de production électrique qui est en grande partie à l'origine des 18 milliards d'euros de perte que déplore EDF sur l'année 2022.

Les stocks d'eau et de gaz poursuivent leur baisse

Comme pour le parc nucléaire, l'évolution des stocks de gaz et du niveau des barrages ne va pas dans le bon sens mais là aussi, il s'agit d'un mouvement contrôlé. En ce qui concerne le niveau des réservoirs d'eau dont le taux de remplissage passe de 55 à 51% en l'espace d'une semaine, EDF se permet de puiser massivement dedans car la fin de l'hiver approche. Surtout, l'énergéticien souhaite également éviter de trop importer d'électricité des pays voisins à commencer par l'Allemagne ou la Belgique.

Du côté du gaz, le niveau des stocks est bien loin du maximum technique maintenu pendant plusieurs mois à partir de septembre. Les stocks gaziers sont en effet remplis à 50%, ce qui devrait permettre d'achever la période hivernale avec sérénité alors que les températures restent relativement douces. Par ailleurs, le gestionnaire des gazoducs a besoin de puiser dans ces réservoirs pour les remplir à nouveau au printemps et à l'été alors que les navires de gaz naturel liquéfié continuent d'arriver sur les cotes européennées à rythme élevé: ils devraient suffire pour reconstituer complètement les stocks en vue de l'hiver 2023-2024.

Timothée Talbi