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Entre ordinateurs, ingénieurs et citoyens, les équipes de RTE ont réalisé un travail d’ampleur inédit

L’étude visant à définir l’avenir du système électrique français a demandé deux ans de travail aux équipes de Réseau de transport d’électricité (RTE).

Par  et

Publié le 25 octobre 2021 à 10h30, modifié le 25 octobre 2021 à 10h33

Temps de Lecture 2 min.

Salle de supervision du réseau chez RTE, à Saint-Denis, le 26 février 2018.

Les calculs et leur complexité ont réclamé de nouveaux ordinateurs. Les engins se trouvent quelque part en France, dans des centres de données tenus secrets, question de sécurité. Lundi 25 octobre au matin, Thomas Veyrenc s’apprête à voir défiler au moins deux bonnes années de travail.

Chargé de la prospective et de la stratégie, le directeur exécutif du gestionnaire national du réseau de transport d’électricité (RTE) a coordonné « Futurs énergétiques 2050 ». Vaste projet : « Nous avons testé 7 000 configurations électriques pour chaque année future, avec pour chacune au moins 200 hypothèses météo pour chaque heure de chaque jour et chaque climat possible. »

« Il s’agit du premier travail de cette ampleur en Europe » Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE

La tâche a mobilisé de gros ordinateurs, mais aussi entre 40 et 50 personnes depuis 2019. « L’ingénieur définit toutes les caractéristiques du scénario, choisit un mix de production, une trajectoire de consommation, et ce pour chaque pays européen. » Ne serait-ce que pour préparer une seule simulation, compter deux bonnes semaines. « Une grosse partie de la préparation consiste à définir les paramètres, à vérifier leur cohérence : le PIB, la démographie, la flexibilité des électrolyseurs, le volume d’interconnexions. Il faut prendre du recul sur chaque hypothèse, sans tester tout au hasard », ajoute M. Veyrenc.

L’étude se projette à trente ans – et non plus à quinze ans, comme les précédentes. Pour la première fois, elle raisonne à partir des modèles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), c’est-à-dire en tenant compte des effets du réchauffement de la planète. « Il s’agit du premier travail de cette ampleur en Europe », assure Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE.

Longue phase de concertation

Outre les ingénieurs, RTE a aussi rassemblé une centaine d’industriels, d’organisations syndicales et non gouvernementales pour une longue phase de concertation, au cours de laquelle ont été définis objectifs, hypothèses et scénarios. A celle-ci s’est ajoutée une consultation publique encore plus large, de janvier à juin 2021, qui a suscité environ 4 000 contributions.

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Les échanges, nourris, ont produit leurs effets. M. Veyrenc cite par exemple le fait qu’à présent, « les associations professionnelles du secteur des renouvelables disent qu’il ne faut pas opposer renouvelables et nucléaire dans la lutte contre les combustibles fossiles ». Selon lui, « cela fait suite à une prise de conscience des enjeux auxquels fait face le système électrique, à laquelle notre concertation a largement contribué ».

De ces discussions ont aussi émergé deux options à la trajectoire de consommation « de référence », l’une de sobriété, l’autre de réindustrialisation. A l’origine, cette dernière ne devait être qu’un sujet « parmi d’autres », reconnaît Thomas Veyrenc. Sauf qu’entre-temps, « la crise sanitaire a rendu visible une très forte dépendance à des chaînes d’approvisionnement complexes. Le choix d’avoir fait de la sobriété et de la réindustrialisation des scénarios en tant que tels dans notre travail résulte de la concertation, qui elle-même a reflété les débats dans la société ». Suite des discussions, désormais, après publication.

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