► 1979, la genèse

Genève accueille la première conférence mondiale sur le climat. Plus de 300 scientifiques, issus d’une cinquantaine de pays sont réunis par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Conseil international des unions scientifiques (CIUS).

À la fin des années 1970, les spécialistes des questions climatiques soupçonnent alors déjà un lien entre émissions de dioxyde de carbone et changement climatique. Les participants s’accordent à mettre en place un « programme climatique mondial », pour mieux en mesurer les ressorts et les effets.

Dix ans plus tard, en 1988, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) voit le jour. « Les émissions résultant des activités humaines augmentent sensiblement les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre, conclut-il dans son premier rapport de synthèse.Ces augmentations renforceront l’effet de serre, entraînant un réchauffement supplémentaire de la surface de la Terre ». La base scientifique est posée.

► 1992, les fondations

Le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro (Brésil) réunit 120 chefs d’État et de gouvernements, et les représentants de 189 pays. Parmi eux, 153 signent la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUC), qui inscrit l’objectif de stabiliser les émissions de gaz à effet de serre.

→ EXPLICATION. COP26 : à quoi sert une conférence climat ?

Les signataires - 192 aujourd’hui - sont appelés « parties » et se réuniront chaque année lors des fameuses « Conférences des parties », les COP. La COP Climat est la plus connue du grand public. Sont créées au même moment une COP sur la biodiversité et une COP sur la lutte contre la désertification.

► 1995, la première COP

La COP1 se tient à Berlin en 1995, organisée par Angela Merkel, alors ministre de l’environnement en Allemagne. Conclusion des parties réunies : l’adoption de la CCNUC n’est pas suffisante, les pays doivent renforcer leurs engagements. Démarre alors un processus de négociation d’accord mondial. Il verra le jour deux ans plus tard.

► 1997, adoption du protocole de Kyoto

Le Japon héberge la COP3, à Kyoto. Cette fois, un traité sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre est signé : c’est le protocole de Kyoto. Il fixe pour la première fois des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, par pays, qui s’appliquent seulement aux pays développés. Le protocole entre en vigueur en 2005.

La portée de l’accord reste limitée. Les États-Unis, premier émetteur de gaz à effet de serre, ne l’ont pas ratifié. Le traité ne s’applique pas à la Chine, considérée comme un pays en développement. Et lorsque les États ne respectent pas les objectifs fixés par le protocole, celui-ci ne prévoit aucun mécanisme de sanction.

► 2009, espoir déçu au Danemark

Le sommet de Copenhague (COP15) est ambitieux. Il vise l’adoption d’un traité juridiquement contraignant sur la réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Mais les 119 chefs d’États et de gouvernements qui ont fait le déplacement ne trouvent qu’un accord a minima : la hausse de la température moyenne doit rester en dessous de 2 °C, mais il n’y aura pas d’objectifs chiffrés.

Point positif, tout de même : les États industrialisés créent un fonds vert pour accompagner les pays en développement dans leur transition énergétique et les aider à s’adapter aux effets du réchauffement climatique. Celui-ci est calibré pour être abondé progressivement, afin d’atteindre 100 milliards de dollars (86 milliards d’euros) annuels d’ici à 2020.

► 2015, l’accord historique de la COP21

« L’accord de Paris pour le climat est adopté ! » Le 12 décembre 2015, à 19 h 30, le président de la COP21 et ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, abat un petit marteau à tête verte sur son pupitre : 195 pays et l’Union européenne ont adopté le texte de 32 pages. Ils s’engagent à limiter la hausse de la température moyenne globale « bien en dessous de 2 degrés » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5 degré ». Pour la première fois, toutes les parties s’engagent, pas seulement les pays les plus développés.

→ RÉCIT. Cinq ans après, l’accord de Paris est toujours en vie

Chaque État devra présenter une feuille de route, fixant ses objectifs de réduction d’émissions et les politiques mises en œuvre. Baptisées « NDCs », « contributions déterminées au niveau national », elles seront revues tous les cinq ans. Le texte confirme en parallèle le versement par les pays développés de 100 milliards de dollars par an aux pays en développement à partir de 2020. Cet objectif déjà fixé à Copenhague n’avait pas été atteint à cette date.

►2021, année du bilan… et des comptes

Du 1er au 12 novembre 2021, la COP26 se tiendra à Glasgow. Prévue pour 2020, la COP26 a été repoussée à cause de la pandémie de Covid-19. Pour la première fois, les États devront rendre compte devant les parties de leur feuille de route de réduction d’émissions. Les résultats sont encore loin du compte : mi-septembre 2021, l’ONU a compilé les NDCs reçues et constaté que leur mise en œuvre aboutirait à une trajectoire de réchauffement à 2,7 °C en 2 100.

→ À LIRE. Le pape François ne participera pas à la COP26

Les négociations sur l’application de l’accord de Paris vont se poursuivre. Les parties cherchent notamment à s’accorder sur la mise en place d’un marché carbone à l’échelle mondiale. L’abondement du fonds de 100 milliards de dollars sera aussi au cœur des discussions.

→ VIDÉO. C’est quoi, une COP ?