Pourquoi les tarifs réglementés de l’électricité risquent d’augmenter au 1er février
Les tarifs réglementés de l'électricité devraient probablement augmenter au 1er février. Une nouvelle hausse liée à la crise sanitaire mais pas seulement.
Il fallait s’y attendre. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) doit faire sa nouvelle proposition de tarif réglementé de l’électricité au gouvernement. Selon un document révélé par Le Figaro, l’autorité administrative va suggérer une hausse des prix à partir du 1er février. Une inflation liée à la crise sanitaire mais pas seulement.
16 euros par an d'augmentation
Selon la note préparatoire consultée par Le Figaro, la CRE va proposer une hausse des prix de 1,73 % pour les clients particuliers et de 3,02 % pour les entreprises. Pour un consommateur résidentiel, ce changement pourrait représenter un surcoût moyen de 16 euros par an. Une bonne partie des Français devrait ressentir cette hausse : au 1er octobre 2020, 70 % des sites résidentiels souscrivaient au “tarif bleu”. Pour les sites non résidentiels, 54 % sont concernés.
Pour l’instant rien n’est décidé. Selon des informations de L’Usine Nouvelle, le collège de la CRE doit encore délibérer sur le sujet. La Commission doit également auditionner des acteurs du secteur. Lorsque la CRE formulera officiellement sa proposition, le gouvernement disposera encore de trois mois pour choisir de s’y opposer ou non. Une source du secteur imagine difficilement un tel rejet : “La marge de manoeuvre du gouvernement est quand même réduite. Il y a des hausses rétroactives si les coûts prévus dans la loi ne sont pas appliqués."
Covid-19, gilets jaunes et Arenh
Il fait peu de doute que le tarif réglementé s’oriente vers une augmentation. Et pour cause, la crise sanitaire a fait grimper les coûts de production de l’électricité. Divers aspects ont joué : la hausse des cours des matières premières en 2020 (charbon, gaz, pétrole…) mais aussi les impayés qui ont pesé sur les comptes des fournisseurs alors que certains clients n’avaient plus les moyens de régler leurs factures. Comme cela était attendu, il existe également un phénomène de rattrapage après le gel des tarifs en réponse au mouvement des gilets jaunes.
Au-delà de ces effets “exceptionnels”, un autre phénomène fait augmenter le tarif réglementé de l’électricité : l’Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), un mécanisme qui permet aux concurrents d’EDF d’acheter de l’électricité nucléaire à petit prix. La demande pour l’électricité nucléaire dépasse de loin le volume disponible à ce tarif. Les fournisseurs alternatifs doivent donc se tourner vers des offres plus onéreuses. Créé en 2011 pour favoriser la concurrence, l’Arenh contribue donc de façon paradoxale à gonfler les prix. Des discussions sont en cours avec l’Europe pour réformer ce dispositif mais le sujet ne semble guère avoir avancé.