L’invasion de l’Ukraine par la Russie a jeté une lumière crue sur l’extrême dépendance des pays de l’Union européenne (UE) aux hydrocarbures russes : 48,4 % du gaz et 25,4 % du pétrole importés dans l’UE proviennent de la Fédération de Russie.
Le président russe, Vladimir Poutine, a confirmé, jeudi 31 mars, qu’il exigerait, dès le 1er avril, le paiement du gaz russe en roubles, prévoyant la suspension des contrats en cours si les pays concernés n’obtempèrent pas.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept s’étaient réunis à Versailles, les 10 et 11 mars, pour examiner un projet de la Commission européenne de réduire de deux tiers la dépendance au gaz russe dès cette année (réduction des importations, diversification des fournisseurs et développement des énergies alternatives), sans toutefois parvenir à un consensus sur le blocus énergétique.
Concernant la dépendance envers le gaz russe, un gradient est-ouest se dessine clairement. Pour dix pays d’Europe centrale et orientale (Finlande, Estonie, Lettonie, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Autriche, Hongrie, Roumanie et Bulgarie), le gaz russe représente plus de 75 % de leurs importations extra-européennes de gaz. En Pologne, Allemagne et Suède, ce niveau est compris entre 50 et 75 %. En France, de même qu’en Italie, Grèce ou Lituanie, le gaz russe compte entre 25 et 50 % des importations extra-européennes. Attention, ces données d’Eurostat renseignent sur la part des hydrocarbures russes dans les importations extraeuropéennes de chaque pays. Elles ne représentent donc pas pour chaque pays la part de la Russie dans la consommation mais dans l’approvisionnement extraeuropéen puisqu’elle ne tient pas compte des échanges réalisés au sein des pays de l’Union européenne.
Il en est de même concernant la dépendance au pétrole russe, qui s’élève à plus de 75 % des importations extra-européennes pour la Finlande, la Slovaquie, la Hongrie et la Bulgarie. Ce niveau est compris entre 50 et 75 % pour la Pologne et la Lituanie, et entre 25 et 50 % pour l’Allemagne, les Pays-Bas, la République tchèque et la Roumanie. Pour la France, cette dépendance est contenue sous 25 %, de même que pour l’Espagne, l’Italie et la Grèce.
Mise à jour du 01/04/2022 : Correction du chiffre de la part de pétrole Russe importé dans le second graphique et précision à propos des données cartographiées (part de la Russie dans les importations extra-européennes, ne tenant pas compte des échanges intra-européens).
Contribuer
Réutiliser ce contenu
