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La France importatrice nette d’électricité en 2022 pour la première fois en plus de 40 ans

L’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire en raison des problèmes de corrosion sous contrainte explique cette situation inédite, marquée par une chute de la production d’électricité.

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Publié le 16 février 2023 à 18h06, modifié le 17 février 2023 à 09h13

Temps de Lecture 2 min.

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Avions, cosmétiques, vins… et électrons. Grâce au déploiement de son parc nucléaire, l’électricité s’est peu à peu imposée parmi les produits d’exportation de la France. Sauf en 2022 : le pays en a alors importé plus qu’il n’en a exporté à ses voisins, en particulier d’Allemagne, de Belgique, de Grande-Bretagne et d’Espagne. « Une première » depuis 1980, précise le gestionnaire national du réseau de transport d’électricité (RTE), dans son bilan de l’année écoulée, jeudi 16 février. Soit un solde négatif de 16,5 térawattheures (TWh), ce qui correspond à un peu moins de 4 % de la consommation nationale d’électricité.

Ce déficit trahit surtout la chute de la production d’électricité, passée de 522 TWh à 445 TWh d’une année sur l’autre. Jamais ce niveau n’était descendu aussi bas depuis 1992, « alors que le parc nucléaire historique n’était pas encore totalement en service », poursuit le bilan.

Le nucléaire a généré près de 63 % de la production électrique nationale en 2022, contre 69 % en 2021. Son tassement, en pourcentage comme en valeur absolue (– 82 TWh), tient en particulier à un événement inattendu. Un phénomène de corrosion sous contrainte sur des tuyauteries auxiliaires a mis à l’arrêt les réacteurs les plus puissants, faisant plonger le taux de disponibilité du parc : 54 % en 2022, comparé à 73 % en moyenne entre 2015 et 2019.

La consommation sur les quatre dernières semaines
Moyenne quotidienne du niveau de consommation d’électricité en France hexagonale, de 2020 à 2023, et enveloppe moyenne pour les années 2014 à 2019, au cours des quatre dernières semaines.
2020-2021
2021-2022
2022-2023
Plage moyenne 2014-2019
La consommation, exprimée en mégawatts, est corrigée des effets météorologiques. La comparaison sur les 4 dernières semaines est calculée par rapport à la moyenne des années 2014-2019, sur la même période (et seulement par rapport aux années présentant un profil similaire à celui de 2022, pour la période de Noël).
Les courbes de 2020 et 2021 sont à analyser au regard des restrictions liées à la crise sanitaire. Pour plus de lisibilité, l’axe des ordonnées a été tronqué.
Source : RTE

Pertes liées à l’hydraulique

Pour ne rien arranger, le manque d’eau a également eu une incidence sur les barrages hydroélectriques. « La production hydraulique a atteint son plus bas niveau depuis 1976, en raison des conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches », souligne RTE. Au cumul de toutes les énergies, « le solde des échanges s’est creusé, en particulier pendant l’été, période durant laquelle la France est habituellement fortement exportatrice ». Afin de compenser en partie les pertes liées à l’hydraulique – qui pèse encore 11 % du bouquet de production électrique –, le pays a fortement misé sur ses centrales au gaz (10 %), malgré leurs émissions de dioxyde de carbone.

Avec la guerre en Ukraine et les tensions d’approvisionnement afférentes, la facture énergétique du pays s’élève au total à 115 milliards d’euros en 2022

Le solde négatif des échanges commerciaux d’électricité a entraîné pour la France un déficit de 7,4 milliards d’euros (à comparer à un excédent de 2,6 milliards d’euros en 2021), d’après les chiffres annuels des douanes. Cela représente 15,9 milliards d’euros d’importation, contre 8,5 milliards d’euros d’exportation.

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