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Les déchets radioactifs de faible activité à vie longue seront-ils un jour stockés ?

Suite à l'échec du premier processus de recherche de site de stockage, un rapport qui énumère plusieurs recommandations a été rendu public mi-octobre. Une implication de l'Etat, une meilleure communication et un calendrier cohérent sont préconisés.

Energie  |    |  C. Cygler
   
Les déchets radioactifs de faible activité à vie longue seront-ils un jour stockés ?
Déchets radifères entreposés sur leur site de production
© Andra
   

Confié en 2008 à l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le processus de recherche d'un site français de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue (FAVL) n'a jamais abouti, toutes les communes présélectionnées ayant préféré se retirer. Chargé de tirer les conséquences de cet échec, un groupe de travail, formé par le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (1) (HCTISN), a rendu début octobre un rapport dans lequel il liste un certain nombre de constats et de recommandations.

Une durée de vie estimée à des milliers d'années

Regroupant des déchets issus du radium et de graphite produits dans les années 70 par les centrales nucléaires, les FAVL sont peu radioactifs, mais possèdent une nocivité longue de plusieurs milliers d'années. En l'absence d'exutoire, ces déchets anciens sont pour l'instant entreposés, d'où la nécessité de créer un vrai centre de stockage. Pour ce dernier, l'Andra préconise un stockage dans une couche d'argile située à une profondeur d'environ quinze mètres. Lors du lancement du processus de sélection de sites, l'agence espérait aboutir à l'ouverture d'un centre en 2019. Mais, face à l'échec de cette première procédure, cette date ne sera sûrement pas respectée. Une situation qui risque de poser de plus en plus de problèmes, en raison notamment du démantèlement à venir des installations dans lesquelles les FAVL sont entreposés.
"La sûreté doit être le facteur premier de choix de site. La géologie en est un élément important. (…) Le choix de territoires accueillant déjà des installations nucléaires doit être privilégié, notamment pour des raisons sociologiques ", détaille le HCTISN sur la question de la sélection des sites potentiels. Effectué en 2008, l'inventaire des sites favorables du point de vue géologique pourrait ainsi être une base de travail pour la prochaine démarche de sélection.

Le rôle primordial de l'Etat

La première recommandation porte sur l'obligation de l'Etat de "s'engager et exercer ses responsabilités dans la définition, l'exécution et la continuité du processus". En effet, après avoir auditionné les organismes, associations et élus concernés, le groupe de travail FAVL a souligné le manque d'implication de l'Etat. Ce dernier préférant transférer la responsabilité de cette procédure à l'Andra et aux communes candidates. "L'absence d'implication de l'Etat, aussi bien au niveau central qu'au niveau local, a été manifeste et néfaste", souligne ainsi le rapport. Au cours de son audition, l'Autorité de sûreté nucléaire qui juge absolument nécessaire la création d'un tel site, a estimé que le gouvernement aurait dû prendre position clairement au niveau national car c'est à lui de décider avant tout.

Les intervenants dans ce dossier ont également fustigé le calendrier de cette démarche qui s'est révélé inadapté et trop serré. Pour l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), le déploiement du processus qui comprenait une succession de phases rapides et lentes a été préjudiciable à la compréhension et l'adhésion de la population au projet. "Les six mois de latence entre janvier et juin 2009 ont bloqué la concertation et rendu les affrontements possibles. Au cours de cette période, la progression du projet était floue du point de vue local et la consigne avait été donnée de ne pas communiquer sur le choix des communes retenues", ont précisé les acteurs locaux. Pour faire en sorte que le projet avance, il est donc nécessaire de prévoir un certain nombre d'étapes et de points de rendez-vous permettant l'évaluation du projet et une révision éventuelle du calendrier.

Une communication proactive pour mieux informer la population

Imposé par la loi, ce calendrier a aussi pénalisé la communication. Par faute de temps, soit la concertation n'a pu avoir lieu avec une grande majorité des communes, soit l'information donnée à la population a été trop limitée et trop tardive. Le HCTISN rappelle donc l'importance de cet aspect pour toutes les questions touchant le sujet du nucléaire. "Cette information doit notamment être technique : le nucléaire et les risques associés, les types de déchets et leurs origines, l'inventaire des déchets, les enjeux de santé et d'environnement, le projet de centre de stockage et les raisons des choix techniques, le financement de la gestion et du stockage des déchets, etc.", précise le rapport. En outre, les données sur le projet doivent être fournis au public concerné par l'implantation du site bien avant que les communes décident ou non de se porter candidates. Cela impose la mise en place d'une communication proactive comprenant des réunions d'information régulières, lettres d'information, site internet actualisé, twitter, Facebook…

En outre, le rapport précise que l'échelon communal utilisé dans la procédure de 2008 n'était pas adapté. "L'échelon doit être à minima intercommunal, avec le soutien de l'Etat et des grandes collectivités (conseil général et conseil régional aujourd'hui, conseil territorial demain)". Ce choix permettrait de diminuer la trop grande pression exercée sur les maires des petites communes, confrontés à "des jeux d'acteurs politiques, locaux et nationaux qui les dépassent".

1. Le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire est une instance d'information, de concertation et de débat sur les risques liés aux activités nucléaires et l'impact de ces activités sur la santé des personnes, sur l'environnement et sur la sécurité nucléaire. Il a été créé par la loi TSN du 13 juin 2006.

Réactions1 réaction à cet article

Visiblement il y a plus de monde favorable à la production d'électricité à partir du nucléaire que de personnes acceptant de vivre à coté des déchets qu’elle génère....

baudou1 | 30 novembre 2011 à 17h12 Signaler un contenu inapproprié

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