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SANTÉ

Grossesse : les polluants impactent la thyroïde, selon une étude française

Écrit par Valentine Poignon
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Des chercheurs de l’Inserm ont remarqué des taux anormaux d’hormones thyroïdiennes chez plus de 400 femmes enceintes exposées aux parabènes, phénols et phtalates.

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Ces dernières années, bon nombre d’études s'intéressent à la présence des perturbateurs endocriniens et des polluants dans l'organisme, notamment celui des femmes enceintes. Récemment, une étude française parue le 9 novembre dans Environmental Health Perspectives, s’est penchée sur le lien entre l’exposition à trois polluants chimiques les plus couramment utilisés et le fonctionnement de la thyroïde pendant la grossesse.

Comme l'indique un communiqué de l’Inserm publié le même jour, des chercheuses et chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Grenoble Alpes ont réalisé des dosages dans les échantillons biologiques de 437 femmes enceintes grenobloises. Quasiment toutes les volontaires étaient exposées à ces polluants chimiques. L’objectif était de comparer la présence des derniers dans les urines et les concentrations en hormones thyroïdiennes dans le sang. Une fois les analyses réalisées, l’équipe de Claire Philippat a établi un lien entre l’exposition au propyl-parabène, au bisphénol A et au butyl-benzyl phtalate et des taux anormaux d’hormones thyroïdiennes.

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Un danger pour la santé du bébé ?

La thyroïde est une glande dans le cou dont le rôle est de produire la triiodothyronine (ou T3) et la thyroxine (ou T4). Leur sécrétion est possible grâce à la thyréostimuline (ou TSH) produite dans le cerveau. Ces trois hormones sont essentielles au bon développement du fœtus.

Les chercheurs ont remarqué que le bisphénol A, utilisé dans la fabrication de plastiques, était associé à une baisse de la concentration de TSH. D’autre part, “l’exposition au propyl-parabène (un composé utilisé comme conservateur dans l’industrie cosmétique, agroalimentaire et pharmaceutique) était associée à une diminution des concentrations de T3 tandis que le butyl-benzyl phtalate (utilisé notamment dans les plastiques de type PVC) était associé à une augmentation des concentrations de T4”, détaille l’Inserm qui ajoute que “un dysfonctionnement thyroïdien chez la femme enceinte est donc susceptible d’impacter la santé de l’enfant à naître”.

Pour Claire Philippat, “ces travaux renforcent les connaissances sur les effets délétères de l’exposition à certains polluants chimiques sur la fonction thyroïdienne. Ils alertent notamment sur l’exposition fréquente de la population à ces polluants et invitent à poursuivre les recherches sur les conséquences sur la santé de l’enfant, car des variations, même faibles, des niveaux d’hormones thyroïdiennes de la mère pendant la grossesse peuvent impacter le fœtus et son développement.” L’équipe de chercheurs souhaite maintenant travailler sur l’impact de ces perturbateurs endocriniens sur le neurodéveloppement et la croissance de l’enfant.

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