Nucléaire : le Luxembourg s’inquiète de l’état de la centrale de Cattenom, en Moselle

Les autorités luxembourgeoises demandent à la France pourquoi la centrale de Cattenom, en Moselle, n’a pas été fermée alors qu’un problème de corrosion, qui pourrait être générique, a été détecté sur un des réacteurs de la centrale de Penly, qui appartient à la même génération.

Le président de l'Autorité de sûreté du nucléaire avait mercredi qualifié le problème de corrosion à Penly de « sérieux », notamment car « il possède un caractère potentiellement générique », c’est-à-dire qu’il pourrait toucher une famille entière de réacteurs, dont ceux de la centrale de Cattenom. Illustration. (AFP/Jean-Christophe Verhaegen)
Le président de l'Autorité de sûreté du nucléaire avait mercredi qualifié le problème de corrosion à Penly de « sérieux », notamment car « il possède un caractère potentiellement générique », c’est-à-dire qu’il pourrait toucher une famille entière de réacteurs, dont ceux de la centrale de Cattenom. Illustration. (AFP/Jean-Christophe Verhaegen)

    Le Luxembourg a exprimé vendredi son inquiétude au sujet de la centrale nucléaire française de Cattenom (Moselle), localisée non loin de sa frontière, après un problème de corrosion identifié récemment sur un réacteur de la même famille.

    Le ministre de l’énergie Claude Turmes et son homologue de l’environnement Carole Dieschbourg ont cette semaine adressé un courrier à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française pour demander des éclaircissements sur la situation dans la centrale nucléaire.

    Un problème de corrosion découvert à Penly

    « Est-ce que les réacteurs de la centrale de Cattenom sont affectés par cette anomalie », déjà détectée ou soupçonnée sur 5 réacteurs français, demandent-ils notamment dans cette lettre. « On demande à l’ASN pourquoi vous avez fermé Penly et pourquoi vous n’avez pas fermé Cattenom, alors que Cattenom est exactement de la même famille ou génération », a expliqué à l’AFP Claude Turmes, ministre de l’Énergie du Luxembourg, en marge d’une réunion à Amiens avec ses homologues européens.

    Un problème de corrosion sur un système de sécurité, à l’origine identifié sur les réacteurs les plus puissants et récents du parc français, a également été détecté sur un réacteur (Penly 1) d’une famille moins puissante. Le problème a été découvert alors que le réacteur était à l’arrêt pour une visite technique.

    Les autres réacteurs de même type potentiellement touchés

    Le réacteur de Penly appartient à une famille (ou palier) de réacteurs de 1,300 MW de même génération, qui en compte douze au total, dont les 4 réacteurs de la centrale de Cattenom. Ils sont actuellement tous les quatre en activité.

    Le président de l’ASN Bernard Doroszczuk avait mercredi qualifié le problème de corrosion de « sérieux », notamment car « il possède un caractère potentiellement générique », c’est-à-dire qu’il pourrait toucher une famille entière de réacteurs.



    EDF a engagé jusqu’à la fin du mois un réexamen documentaire des contrôles effectués dans le passé sur l’ensemble du parc nucléaire français. Selon les résultats de cette revue, il faudra peut-être réaliser des contrôles physiques sur des réacteurs si des soupçons de corrosion apparaissent, puis des réparations en fonction des résultats de l’inspection. Cela pourrait nécessiter des mises à l’arrêt de réacteurs.

    Cela fait de longues années que le Luxembourg, inquiet que la centrale ne « raye le Grand-Duché de la carte », demande la mise à l’arrêt de Cattenom. En 2016 déjà, le Premier ministre Luxembourgeois, Xavier Bettel, n’y allait pas par quatre chemins : « Notre plus grand souhait serait que Cattenom ferme. (…) C’est un site qui nous fait peur, ça ne sert à rien de le cacher ».