Le dictionnaire

De A comme abattement à Z comme zone monétaire, découvrez le dictionnaire en ligne d’Alternatives Economiques. Une version augmentée et interactive de l’Economie de A à Z, le hors-série écrit par Denis Clerc. Un outil indispensable pour mieux comprendre l'actualité économique et sociale, désormais mis à la disposition des internautes.

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Actualisation (taux d')

Technique de calcul visant à rendre comparables des flux de dépenses (ou de recettes) décaissés (ou encaissés) à des dates différentes, car ce n'est évidemment pas la même chose de devoir payer (ou d'être payé) aujourd'hui ou dans un an. Si le taux d'actualisation est de 10 %, une dépense pour laquelle je dispose d'un délai de paiement sans frais d'un an revient à payer 10 % de moins. La technique de l'actualisation est utilisée notamment pour calculer la rentabilité d'un investissement, pour lequel la dépense est immédiate (actualisation nulle) alors que les flux de recettes sont étalés dans le temps. On présente souvent le taux d'actualisation comme le chiffrage de la valeur sociale du temps (la valeur pour la société), alors qu'un taux d'intérêt chiffre la valeur privée du temps (ce que le prêteur exige pour se séparer de la somme prêtée et assumer le risque). Il arrive aussi que le terme d'actualisation désigne (de façon incorrecte) le calcul consistant à majorer une grandeur monétaire mesurée il y a plusieurs années du montant de la hausse des prix intervenue entre-temps, de sorte que l'on puisse la comparer à la grandeur similaire observée actuellement. Cette opération n'est pas en réalité une actualisation, mais un raisonnement en monnaie constante (par exemple lorsqu'on calcule le pouvoir d'achat d'un euro 2002 en euros 2009).

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Commentaire : 

Le choix du taux d'actualisation n'est pas neutre : plus il est élevé, plus cela revient à alléger le poids des dépenses ou des recettes futures, donc plus cela revient à renforcer la préférence pour le présent au détriment du futur. Le taux d'actualisation reflète un arbitrage implicite entre aujourd'hui et demain. C'est la raison pour laquelle la plupart des investissements à longue durée de vie (canal, ligne de chemin de fer, tunnel sous la Manche) ne sont acceptables économiquement qu'avec un faible taux d'actualisation : à défaut, leur coût immédiat très élevé ne pourrait jamais être compensé par les flux de recettes à venir, puisque ces dernières sont amputées chaque année d'un montant égal au taux d'actualisation. Ainsi, un taux à 10 % signifie qu'une recette encaissée dans sept ans ne représente en valeur actuelle que la moitié de la recette qui sera encaissée.

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