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« Echec opérationnel » et « dérive des coûts » : la gestion de l’EPR, réacteur nucléaire de troisième génération, décriée par la Cour de comptes

Selon les calculs des magistrats, le coût total du chantier du réacteur de Flamanville, s’élève à 19,1 milliards d’euros, et non 12,4 milliards, comme annoncé par EDF.

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Publié le 09 juillet 2020 à 11h30, modifié le 10 juillet 2020 à 07h35

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Sur le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), en novembre 2016.

« Un échec opérationnel, des dérives de coûts et des délais considérables. » Dans un rapport rendu public jeudi 9 juillet, la Cour des comptes ne mâche pas ses mots sur la filière EPR, le réacteur nucléaire de troisième génération. L’instruction approfondie des magistrats, qui a duré dix-huit mois, critique le chantier catastrophique de Flamanville (Manche), l’incapacité de la filière nucléaire et de l’Etat à assurer le suivi des opérations et le développement international hasardeux du réacteur. La Cour interroge également l’avenir de l’EPR – sans toutefois mettre en cause la technologie elle-même.

  • Une dérive financière encore plus importante qu’annoncé

L’une des principales surprises du rapport concerne le coût total du chantier de Flamanville. Commencé en 2007, il devait initialement se terminer en 2012 et coûter 3,4 milliards d’euros. Après des années de déboires, EDF estime que le réacteur devrait démarrer en 2023, pour un budget de 12,4 milliards d’euros. Mais le chiffrage plus précis de la Cour ajoute des coûts complémentaires non intégrés par EDF, qui pourraient atteindre 6,7 milliards d’euros à la mise en service du réacteur. Soit un total de 19,1 milliards. Les magistrats ont en effet calculé le montant du « surcoût » de financement dû au retard de construction, ainsi que diverses dépenses intervenant avant la mise en service – pièces de rechange, procédures administratives, charges fiscales… Dans sa réponse au rapport, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, ne conteste pas le montant de la Cour.

« Les conséquences de ces dérives pèsent évidemment sur les coûts et la rentabilité de l’EPR de Flamanville », soulignent les magistrats. Ces derniers ont aussi calculé le coût de l’électricité qui sera produite par l’EPR de Flamanville – un chiffre qu’EDF se refuse à rendre public depuis plus de dix ans – et estiment qu’il pourrait se situer entre 110 et 120 euros le mégawattheure. Un prix qui représente plus du double de celui de l’électricité produite aujourd’hui par les réacteurs nucléaires existants, et qui est également supérieur à celui de l’électricité fournie par les énergies renouvelables intermittentes, éoliennes et solaires – y compris en prenant en compte le coût du stockage de l’électricité.

A l’étranger, la Cour affirme que la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l’Angleterre, « pèse lourdement sur les finances d’EDF », la rentabilité de cet investissement ayant été plusieurs fois revue à la baisse, et que les deux réacteurs de Taishan, en Chine, qui ont été mis en service en 2018, « n’assurent pas encore une rentabilité suffisante ».

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