Caisse des dépôts : députés et sénateurs valident la reconduction d'Éric Lombard comme directeur général

Le Parlement a donné son accord à la reconduction d'Éric Lombard à son poste de directeur général de la Caisse des dépôts. S'il n'avait pas de rival déclaré, il a toutefois dû convaincre députés et sénateurs de donner leur aval, insistant sur son bilan et sa feuille de route. Son second mandat pourrait néanmoins être écourté en raison de la limite d'âge.
Ancien cadre de l'assurance (BNP Paribas, Generali), Éric Lombard est directeur général de la Caisse des dépôts depuis décembre 2017.
Ancien cadre de l'assurance (BNP Paribas, Generali), Éric Lombard est directeur général de la Caisse des dépôts depuis décembre 2017. (Crédits : DR)

Bras financier de l'État et gardienne du Livret A, la Caisse des dépôts (CDC) ne changera pas de directeur général. Titulaire du poste depuis décembre 2017, Éric Lombard a été reconduit à son poste ce mardi 10 janvier pour un second mandat a appris l'AFP de source parlementaire. Sans grande surprise : il avait été proposé en décembre dernier par l'Élysée pour effectuer un second mandat et n'avait aucun rival déclaré.

Reste que, pour obtenir cette reconduction, Éric Lombard a dû convaincre les élus de la commission des Finances de chacune des deux chambres du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) au terme d'un vote tenu à huis clos. Le nombre de « votes négatifs » dans chaque commission ne devait pas excéder « trois cinquièmes des suffrages exprimés », selon l'article 13 de la constitution.

Pour rappel, la CDC a pour mission de gérer une partie de l'argent déposé sur les livrets réglementés (Livret A, Livret de développement durable et solidaire), un trésor de 500 milliards d'euros. Elle a aussi pour mission le financement du logement social et la gestion d'organismes de retraite. En 2021, le groupe CDC a dégagé un bénéfice net de 4,6 milliards d'euros, dont 2,5 milliards ont été reversés à l'Etat.

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Bilan et perspectives qui ont visiblement convaincu

Lors des deux auditions ce mardi 10 janvier, d'abord devant les sénateurs puis les députés, Éric Lombard a mis en avant son bilan, en particulier la création de la Banque des territoires en 2018 et son action depuis. « En cinq ans, nous avons gagné en efficacité, nous avons beaucoup travaillé notre transformation interne, nous avons travaillé notre performance opérationnelle », a déclaré l'ancien cadre de l'assurance (BNP Paribas, Generali) devant les députés. Et d'ajouter : « Il me semble que la Caisse est aujourd'hui plus forte, plus efficace, au service de nos territoires et de l'économie ». Autre grand chantier mené à bien depuis son arrivée : le rapprochement de La Banque Postale et de CNP Assurances, achevé en 2022.

Éric Lombard a également esquissé sa feuille de route pour les années à venir selon trois axes : la transformation écologique, les souverainetés et la cohésion sociale et territoriale. « Nous avons pris des engagements de décarbonation de notre portefeuille (...) et nous allons poursuivre », a-t-il précisé, interrogé par un député sur le premier axe.

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Une succession qui n'était pas gagnée d'avance

Un certain flou avait entouré début décembre la succession d'Éric Lombard. Il avait fallu attendre son dernier jour de mandat pour qu'un arrêté au Journal officiel annonce qu'il continuerait à assumer ses fonctions, mais par intérim, « jusqu'à la nomination d'un nouveau directeur général », sans autres précisions.

Son « grand oral » devant les parlementaires n'était ensuite pas gagné d'avance. L'ancien assureur aurait pu être gêné par la nouvelle composition de l'Assemblée nationale, où l'exécutif n'a qu'une majorité relative.

Deux rapports de la Cour des comptes, publiés en mai et novembre, auraient également pu lui jouer des tours. Le premier enjoint à la CDC de poursuivre ses efforts, notamment concernant les « frais de personnel » et le dispositif d'intéressement - un reproche déjà énoncé avant son arrivée. Interrogé justement ce mardi sur la politique d'intéressement de la CDC, Éric Lombard a défendu un « petit désaccord d'appréciation ».

Le second rapport pointe directement du doigt les résultats « encore limités » de la Banque des territoires, qui « doit désormais passer d'une phase de lancement de projet à un fonctionnement en rythme de croisière plus économe en termes de moyens et en améliorant son pilotage financier et extra-financier », a précisé la Cour.

Reste que l'âge d'Éric Lombard, 64 ans, pourrait l'empêcher d'aller jusqu'à la fin de ce second mandat, la limite étant de 68 ans. C'est d'ailleurs pour ce motif que son prédécesseur, Pierre-René Lemas, avait été poussé vers la sortie en 2017.

Lire aussiComment le plan de relance de la Caisse des Dépôts se déploie en Île-de-France

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 11/01/2023 à 18:59
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Le problème d'âge? Pas grave: il suffit de voter une rallonge exceptionnelle.

à écrit le 11/01/2023 à 18:58
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Le problème d'âge? Pas grave: il suffit de voter une rallonge exceptionnelle.

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