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Energie

Tableau de bord de l'énergie: la situation ne s'améliore toujours pas pour les réacteurs nucléaires

Si les réserves d'eau augmentent légèrement, EDF continue de stagner dans son calendrier de relance du parc nucléaire.

EDF ne devrait désormais plus être en mesure d'atteindre l'objectif fixé par le gouvernement de 45 réacteurs disponibles au 1er janvier. L'énergéticien recense toujours 26 infrastructures à l'arrêt sur les 56 qui constituent son parc nucléaire et ne progresse pas dans son calendrier de relance. C'est toujours des réparations liées au problème de corrosion sous contrainte qui justifient ces suspensions d'activité pour 15 réacteurs nucléaires. Les autres le sont uniquement pour de la maintenance courante à l'exception du second réacteur de la centrale de Saint-Laurent (Loir-et-Cher) dont le redémarrage n'est prévu que le 1er décembre afin de réaliser des économies de combustible.

Au total, ce sont désormais 16 infrastuctures qu'EDF doit redémarrer avant la fin de l'année dont 11 sur le seul mois de novembre. Ces perspectives pourraient bien conduire le gestionnaire du réseau de transport électrique (RTE) à revoir ses prévisions mensuelles en vue de l'hiver à venir qu'il dévoilera cette semaine.

Du GNL importé depuis le Mozambique

Le taux de remplissage des réservoirs des barrages exploités par EDF progresse quant à lui d'un petit point par rapport à la semaine dernière, à 66%. Ils restent proches des moyennes historiques observées à cette période de l'année, à seulement 3,6 points. Dans le détail, les sites des Alpes du Nord caracollent toujours en tête avec un remplissage à hauteur de 86%, bien au-delà des normales (+13,4 points). Ceux du Massif Central, des Pyrénées et des Alpes du Sud tournent tous autour de 57% mais avec un retard plus accru des deux dernières zones géographiques sur les moyennes historiques. L'énergéticien attend désespérément des précipitations afin de remplir ces réservoirs et d'aborder un peu plus sereinement le coeur de la période hivernale qui arrive à grands pas.

La vraie bonne nouvelle sur le front des réserves d'énergie française se situe au niveau du gaz bien que les stocks aient déjà atteint leur maximum technique depuis mainenant plusieurs semaines. Pour rappel, l'Agence internationale de l'énergie s'inquiétait la semaine passée du remplissage des stocks de gaz pour l'hiver 2023 sous l'effet conjoint d'un redémarrage en trombe de la demande chinoise et d'un arrêt complet des importations depuis la Russie. Ces inquiétudes pourraient être partiellement dissipées alors que le Mozambique vient d'annoncer le début de ses exportations de gaz naturel liquéfié, notamment à destination de l'Europe.

Par Timothée Talbi et Matthieu Pechberty