Il fallait s’y attendre. Après l’annonce, mercredi 6 juillet, d’une nationalisation d’Electricité de France (EDF), dans lequel l’Etat détient aujourd’hui 85 % du capital, le processus de succession du président-directeur général (PDG), Jean-Bernard Lévy, est engagé. « Alors que des chantiers d’envergure seront lancés par l’entreprise dans les prochains mois, l’Etat et Jean-Bernard Lévy sont convenus de lancer dès à présent le processus de succession de ce dernier à la tête d’EDF », a annoncé Bercy dans un communiqué.
M. Lévy, dont le mandat devait prendre fin, au plus tard, le 18 mars 2023, compte tenu de la limite d’âge fixée par les statuts de la société, pourrait finalement quitter l’entreprise avant cette échéance. « Je souhaite que la nouvelle direction d’EDF soit opérationnelle dès la rentrée prochaine », a précisé sur Europe 1 le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Il a remercié Jean-Bernard Lévy, nommé PDG d’EDF sous la présidence de François Hollande, en 2014, pour le travail accompli et démenti que son départ anticipé soit une sanction. Jean-Bernard Lévy avait notamment critiqué en janvier dernier la décision du gouvernement d’obliger EDF à vendre davantage d’électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents. « D’un accord commun, nous nous sommes dit : il y a une nouvelle page à écrire, début de quinquennat, nouvelles orientations, c’est bien d’avoir une nouvelle direction pour donner un nouvel élan à l’entreprise », a dit Bruno Le Maire.
En attendant, le conseil d’administration a renouvelé sa confiance en Jean-Bernard Lévy, qui continuera d’assurer ses fonctions jusqu’à la nomination de son successeur. S’agissant du profil de ce dernier, Bruno Le Maire a ajouté : « Il faut que ce soit quelqu’un qui maîtrise les grands programmes industriels (…) et puis qui ait (…) aussi le sens du compromis. Avec les organisations syndicales, avec la Commission européenne, il va falloir qu’on trouve tous un compromis sur la transformation de cette entreprise. »
« La feuille de route de la future direction d’EDF, c’est produire plus (…) le plus rapidement possible, c’est la réalisation de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR et c’est la poursuite de l’engagement dans les énergies renouvelables », a résumé Bruno Le Maire.
Le groupe aura également à gérer sa situation financière très dégradée. L’énergéticien a subi des déboires, notamment dans la construction de son nouveau modèle de réacteur, l’EPR en cours d’installation à Flamanville (Manche), qui a plus de dix ans de retard et dont le coût a quasi quadruplé. Il a également souffert de la décision du gouvernement de le contraindre à vendre davantage d’électricité bon marché à ses concurrents, pour contenir la facture d’électricité des ménages et des petits professionnels.
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