Manche. Élections sénatoriales 2023 : Jean-Michel Houllegatte ne se représente pas

Alors que les élections sénatoriales auront lieu dans la Manche le 24 septembre 2023, le sénateur Jean-Michel Houllegatte a annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat.

Jean-Michel Houllegatte n’aura fait qu’un seul mandat au Sénat.
Jean-Michel Houllegatte n’aura fait qu’un seul mandat au Sénat. (©Jean-Paul BARBIER)
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Tous les trois ans, le Sénat est renouvelé de moitié. Le 24 septembre 2023, cent soixante-dix sièges seront concernés, dont les trois du département de la Manche.

« Proche de mes 65 ans, j’estime qu’il ne serait pas raisonnable de solliciter le renouvellement de ce mandat », vient d’indiquer Jean-Michel Houllegatte dans un courrier adressé aux maires et aux autres grands électeurs.

Laisser la place aux jeunes

« Impliqué dans la vie politique depuis 1995, je pense aussi qu’il est temps de permettre à une nouvelle génération, qui a acquis l’expérience nécessaire, d’accéder à ces responsabilités nationales et je lui fais entièrement confiance », ajoute-t-il.

Cet ingénieur de formation, membre du Parti socialiste pendant quarante-cinq ans avant de le quitter il y a presque un an, quand le PS s’est inscrit dans la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), a une longue carrière d’élu. Conseiller municipal de Cherbourg, il devient adjoint au maire en 2008, et il succède à Bernard Cazeneuve en 2012, quand celui-ci entre dans le premier gouvernement Ayrault.

Quels candidats le 24 septembre ?

Dans la Manche, les élections sénatoriales se déroulent depuis 2017 au scrutin de liste avec une répartition des sièges à la proportionnelle. Et à ce petit jeu, la division permet souvent de gagner.

Lors du précédent renouvellement, huit listes figuraient sur la liste de départ : deux emmenées par les sénateurs sortants Philippe Bas et Jean Bizet, deux listes du centre, une de La République en Marche, une liste FN et deux à gauche. Cette dispersion avait permis aux sénateurs LR de conserver leurs sièges tandis que le PS arrivait en deuxième position, Jean-Michel Houllegatte succédant à Jean-Pierre Godefroy qui était devenu en 2001 le premier sénateur de gauche de la Manche. En 2020, après la démission de Jean Bizet, la maire de Gouville-sur-Mer Béatrice Gosselin, pourtant quatrième sur la liste, lui avait succédé.

Comment les choses vont-elles se dérouler cette année, à la faveur d'un contexte politique et social difficile pour l'exécutif et sa majorité relative à l'Assemblée ? A priori, Philippe Bas sera candidat. Élu en 2011, réélu en 2017, l'ancien ministre est un poids lourd du Sénat pour avoir été président de la commission des lois, et questeur de la haute assemblée depuis trois ans. Béatrice Gosselin, elle aussi, serait partante.

Du côté du PS, les choses se décantent. Sébastien Fagnen, le maire de Cherbourg-Octeville, vice-président du Cotentin et de l'Association des maires de la Manche, ex-conseiller départemental, a déjà franchi une première étape : les militants ont déjà validé sa candidature.

« Un investissement conséquent »

Entre-temps, Jean-Michel Houllegatte a été élu en 2008 conseiller général, ravissant à la droite le siège dans le canton de Cherbourg-Octeville Nord-Ouest. Vice-président de la Communauté d’agglomération du Cotentin en 2012, il devient maire délégué en 2016 lors de la création de la commune nouvelle de Cherbourg-en-Cotentin. Un an plus tard, il entre au Sénat, succédant à l’ancien maire de Cherbourg Jean-Pierre Godefroy.

Le Sénat, parfois décrié, a une méthode de travail qui demande un investissement conséquent, gage de son expertise et de sa rigueur. J'ai pu constater combien ce travail passionnant et que cette méthode collective au service du bien commun permettait de dépasser les clivages politiques pour rechercher des consensus.

Jean-Michel Houllegatte

Néanmoins, regrette Jean-Michel Houllegatte, ce travail devient « de plus en plus exigeant du fait de l’inflation des textes législatifs, mal préparés parce que souvent en réponse à un fait d’actualité, ou par la décision du gouvernement de recourir à des procédures accélérées ».

Les débats sur les retraites n’en sont que la dernière illustration. On le comprend, le « train de sénateur » a pris de la vitesse pour devenir « du sport de haut niveau » et nécessite « une implication et une disponibilité permanentes ».

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Repères

Qui sont ces grands électeurs ? Selon l'article 24 de la Constitution, le Sénat « assure la représentation des collectivités », et le collège électoral en est le reflet. Les « grands électeurs » sont ainsi les conseillers municipaux, les conseillers généraux, les conseillers régionaux et les parlementaires. Pour la Manche, ils sont environ 1 600. Le vote est obligatoire pour les sénatoriales. Les grands électeurs encourent une amende de 100 euros en cas de non-respect de cette obligation.

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D’autres combats

Pour autant, il a apprécié ce rôle du Sénat de représentant des territoires. Et des textes liés à la mobilité, l’économie circulaire, la loi 3DS (déconcentration, décentralisation, différenciation et simplification), « ont été profondément modifiés par le Sénat pour permettre aux élus locaux (intercommunalités, départements et régions) d’agir dans les meilleures conditions ».

Il y ajoute « une attention particulière au monde rural » avec des lois sur les déserts médicaux et le maintien des services de proximité. S’il quitte en fin d’été ce mandat de sénateur, Jean-Michel Houllegatte n’entend pas pour autant faire une croix sur sa vie militante. « Elle est l’expression de mes convictions. Ma volonté d’agir au service des autres prendra simplement d’autres formes. »

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